Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/108

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m’ont étrangement étonné. Je n’ai pu & je ne puis m’expliquer encore la froideur, l’indolence de cette fille, au milieu du tumulte de la nuit, & ses éclats de gaieté, ses bavardages du matin, dans notre chambre triste & muette. Pourquoi m’arracher la promesse de la mener le plus souvent possible à ces bals où elle riait, où elle dansait si peu ? Puis, si elle était de bonne foi, quelle était donc cette joie singulière qui se manifestait par le silence & la méchante humeur, qui éclatait plus tard en rires épais & voluptueux ?

Monde inconnu de la chair & des passions infâmes où je trouve des étonnements à chaque pas ! Je n’ose encore fouiller toutes ces misères, cette poitrine de femme, froide dans ses désirs, affaissée & endormie dans ses joies. Je l’ai crue sauvée, elle me revient plus terrible, plus impénétrable que jamais.