Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/152

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revient me consoler, mais ses consolations redoublent mes larmes, car je songe à cette jeunesse qui est morte à jamais.

XIX

Je ne puis me taire, je ne puis me mentir à moi-même. J’avais résolu de me cacher mon mal, de paraître ignorer ma blessure, espérant oublier. On tue quelquefois la mort en son germe, lorsqu’on croit à la vie.

Je souffre & je pleure. Sans doute, en fouillant en moi, je vais trouver quelque lamentable certitude, mais je préfère tout savoir que de vivre ainsi, affectant une insouciance qui me coûte tant d’efforts.

Je veux connaître à quel point de désespoir je suis descendu, je veux ouvrir mon cœur & y lire la vérité, je veux pé-