Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/214

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Pâquerette, cessant de manger, a tourné à demi son fauteuil ; puis, croisant les mains sur ses jupes, elle nous a regardés, Marie & moi, allant de l’un à l’autre, riant d’un rire mauvais.

— Eh ! ma belle, a-t-elle dit à la malade en me désignant du doigt, n’est-ce pas là un beau garçon ? Son cœur est veuf & a besoin de nouvelles amours.

Marie a souri tristement, fermant les yeux, retirant sa main que la mienne avait gardée.

— Vous vous trompez, ai-je répondu à Pâquerette après un moment de silence, mon cœur n’est pas veuf. J’aime Laurence.

Marie a soulevé ses paupières & m’a rendu ses doigts que j’ai trouvés plus agités, plus brûlants.

— Laurence, Laurence, ricanait la vieille, elle se moque bien de vous ! Voilà les hommes. Ils aiment qui les trahit & les abandonne. Cherchez femme, mon pauvre monsieur.