Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/243

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tait presque dans ma tête. À ce double bruit, qui parfois se confondait en un seul, j’ai songé à la vie.

Je ne sais pourquoi un désir insatiable de virginité me poursuit dans mon abaissement. Toujours j’ai en moi la pensée d’une pureté immaculée, haute, inaccessible, & cette pensée s’éveille plus cuisante au fond de chacun de mes désespoirs.

Tandis que j’appuyais ma tête sur le sein flétri de Laurence, je me suis dit que la femme était née pour un seul amour.

Là est la vérité, l’unique mariage possible. Mon âme est si exigeante qu’elle veut toute la créature qu’elle aime, dans son enfance, dans son sommeil, dans sa vie entière. Elle va jusqu’à accuser les rêves, jusqu’à déclarer que l’amante est souillée si elle a reçu en songe les embrassements d’une vision.

Toutes les jeunes filles, les plus pures, les plus candides nous arrivent ainsi