Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/267

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gardé d’un air contrarié & amical à la fois. Elle a ramené sa chemise sur ses pieds nus, puis elle a joint les mains.

— Mon pauvre Claude, m’a-t-elle dit, sûrement tu es souffrant. Tu fais l’enfant, tu me demandes des choses qui ne sont vraiment pas drôles. Si tu savais combien tu me fatigues avec tes embrassements continuels, avec tes questions bizarres ! Tu m’as étranglée l’autre jour, aujourd’hui tu pleures, tu t’agenouilles devant moi, comme si j’étais une sainte-vierge. Je ne comprends rien à tout cela. Je n’ai jamais connu d’homme bâti de cette façon. Tu es toujours là à m’étouffer, à me demander si je t’aime : je t’aime, puisque je reste avec toi sans que tu me donnes un sou. Tu ferais mieux, au lieu de te rendre malade ici, de chercher quelque travail qui nous permît de manger un peu plus souvent. Voilà mon avis.

Elle s’est étendue paresseusement & m’a tourné le dos, pour ne pas avoir dans les