Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/313

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Puis, elle s’est dressée à demi, &, la face convulsée, la chair rougie & bleuie de larmes, se traînant vers moi dans ses jupes tordues & pendantes, elle m’a crié :

— Tu as raison, Claude, je suis mauvaise. J’aime mieux tout dire. Peut-être me pardonneras-tu ensuite. Tes yeux ont bien vu : mes lèvres doivent être rouges des baisers de Jacques. C’est moi qui suis allée à lui ; je l’ai forcé à la trahison. Je suis mauvaise.

Les sanglots arrachaient sa poitrine. Ils montaient du fond de ses entrailles, en souffles énormes & pénibles, gonflaient sa gorge horriblement, faisaient onduler tout son être, éclataient sur ses lèvres en cris secs & déchirants.

— Je ne sais plus, moi, disait-elle. J’ignorais que les baisers de Jacques pouvaient nous séparer. J’ai fait cela sans réfléchir, sans songer à toi. Je m’ennuyais parfois, le soir, lorsque tu venais dans cette chambre. Alors, j’ai cherché à me