Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/33

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frappé au visage ; une maigre chandelle, brûlant sur un des coins de la cheminée, s’est effarée au vent de l’escalier, sans me permettre d’abord de voir les objets.

Je m’étais arrêté sur le seuil. Enfin, j’ai distingué le lit : les draps rejetés & tordus avaient glissé à terre, des vêtements épars traînaient sur la couverture.

Au milieu de ces lambeaux s’allongeait une forme blanche, indécise. J’aurais cru avoir un cadavre devant moi, si la chandelle ne m’avait montré par moments une main pendant hors de la couche & agitée par de rapides convulsions.

Au chevet, se dressait une vieille femme. Ses cheveux gris dénoués retombaient en mèches raides sur son front, sa robe mise à la hâte montrait ses bras jaunes & décharnés. Elle me tournait le dos, soutenant la tête & me cachant le visage de la femme couchée.

Ce corps frissonnant veillé par cette horrible vieille m’a causé une rapide impres-