Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/62

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Qu’importe, d’ailleurs ? Que ce soit pitié, justice ou débauche, cette fille est ma maîtresse. Ah ! frères, aurais-je assez de larmes, & vous, aurez-vous assez de courage pour les sécher !

VIII

Oui, je pense comme vous, je veux encore espérer, je veux faire de cette union fatale une source de nobles aspirations.

Autrefois, lorsque notre pensée s’arrêtait sur ces malheureuses filles, ce n’était qu’avec miséricorde & pitié. Nous rêvions la sainte tâche de la rédemption. Nous demandions à Dieu de nous envoyer une âme morte pour la lui rendre jeune & blanche de notre amour.

La foi de nos seize ans devait faire croire & s’incliner les pécheresses.