Page:Zola - Le Vœu d’une morte, 1890.djvu/130

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plus de bornes, et il rêva le titre d’auteur. Il entreprit un vaste ouvrage d’économie politique dans lequel il ne tarda pas à se perdre. Ce fut à ce moment qu’il sentit le besoin d’un secrétaire.

Daniel se fit très humble, très dévoué. Il accepta toutes les conditions qu’il plut à M. Tellier de lui imposer ; d’ailleurs, il écoutait à peine, il avait hâte d’être installé dans la maison.

Comme tout était convenu :

« Ah ! j’oubliais, dit le député. Puisque nous allons vivre ensemble, il faut qu’il n’y ait aucun malentendu entre nous. La foi est libre, et je ne voudrais pas demander la moindre concession à votre conscience… Quelles sont vos opinions ?

— Mes opinions ? répéta Daniel ahuri.

— Oui. Êtes-vous libéral ?

— Oh ! libéral, tout ce qu’il y a de plus libéral ! s’empressa de répondre le jeune homme, qui se souvint heureusement de la statuette en marbre. »