Page:Zola - Le Vœu d’une morte, 1890.djvu/274

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ait jamais accordée à un de ses anges, une couronne d’or bruni, une chevelure royale d’un blond fauve, épaisse et forte comme une crinière, douce comme un écheveau de soie. L’onde de feu ruisselle sur son cou ; chaque mèche a des révoltes, se tord, s’allonge puissamment ; les boucles tombent, les tresses glissent et s’enroulent, la tête entière resplendit, pareille à une aurore. Et, sous cet incendie, dans cette splendeur, apparaissent une nuque blanche et délicate, des épaules pâles, une poitrine laiteuse. Il y a d’irrésistibles séductions dans ce cou pur, qui se montre discrètement au milieu de ces cheveux d’une insolente rougeur. Une passion s’allume et brûle, lorsque le regard s’oublie à fouiller cette nuque aux lumières tendres, aux ombres dorées ; on y trouve de la bête fauve et de l’enfant, de l’impudeur et de l’innocence, une ivresse qui fait monter aux lèvres de terribles baisers.

Est-elle belle ?… On ne sait : la face entière disparaît sous la chevelure. Elle doit avoir un