Page:Zola - Nouveaux contes à Ninon, 1893.djvu/169

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l’a emporté dans un coin obscur. Là, se croyant bien cachée, elle s’est posée devant le petit, avec les yeux luisants, l’échine frémissante d’une prêtresse s’apprêtant pour un sacrifice. Elle allait, je crois, broyer d’un coup de dents la tête de la victime, lorsque je me suis hâté d’intervenir et de la chasser. Elle m’a jeté, en s’enfuyant, des regards diaboliques, souple, silencieuse, sans un jurement.

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Eh bien ! j’aime toujours Catherine ; je l’aime parce qu’elle est perfide et cruelle, comme une bête de l’enfer. Que m’importent les grâces légères de Françoise, ses moues délicieuses, ses allures de vierge folle ! Toutes nos filles d’Ève ont sa blancheur ronronnante. Mais je n’ai pu encore trouver une sœur à Catherine, une créature perverse et froide, une idole noire qui vive dans le songe éternel du mal.