Page:Zola - Nouveaux contes à Ninon, 1893.djvu/254

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l’ombre, prenait plaisir à nous entendre causer si doucement.

Nous nous séparâmes en oubliant de nous embrasser.

Quand je rentrai dans ma petite chambre, il me sembla que je l’avais quittée depuis une année au moins. Cette journée si courte me paraissait éternelle de bonheur. C’était là ma journée de printemps, la plus tiède, la plus parfumée de ma vie, celle dont le souvenir est aujourd’hui la voix lointaine et émue de ma jeune saison.