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VII

FUITE DANS LE MONDE


On boit sa soif ; on mord sa faim.
E. V., l’Amour.


Cette crise fut celle de la négation, poussée jusqu’aux plus extrêmes limites du possible. Le malade ne s’était pas seulement dérobé au monde extérieur, mais encore à lui-même. Rien ne persistait en lui que l’absence de toute volition, qu’un sentiment de dégoût et de souffrance.

La vie en lui ne se prouvait
Que par l’horreur qu’il en avait.[1]

Il avait franchi toutes les étapes imaginables, jusqu’à cette dernière après quoi il faut périr ou

  1. « Un soir » (les Bords de la route).