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Page:Zweig - Émile Verhaeren, sa vie, son œuvre.djvu/179

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V

LE PATHÉTIQUE MODERNE


Lassé des mots, lassé des livres,
..........
Je cherche, en ma fierté,
L’acte qui sauve et qui délivre.

E. V., l’Action.


Le poème primitif, bien antérieur à l’apparition de l’écriture ou de l’imprimerie, n’était que la modulation d’un cri, — modulation qui s’organisait à peine en un langage, cri proféré dans le plaisir ou dans la douleur, dans la tristesse ou le désespoir, à propos d’un souvenir ou en vue d’une invocation, mais né, dans tous les cas, de la vivacité excessive de l’impression. Né de la passion, ce cri était pathétique, et pathétique encore par sa faculté de créer de la passion.