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Page:Zweig - Émile Verhaeren, sa vie, son œuvre.djvu/249

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velle dans l’expression d’une nouvelle loi. Dans les Visages de la Vie, Verhaeren a magnifié les forces éternelles : douceur, joie, force, activité, enthousiasme ; dans les Forces tumultueuses, la mystérieuse dynamique de l’union, qui transparaît à travers toutes les formes du réel ; dans la Multiple Splendeur, il a chanté le rôle éthique de l’admiration, le rapport heureux de l’homme avec les choses et avec lui-même ; dans les Rythmes souverains, enfin, il a donné l’exemple du plus auguste idéal. Pour lui, depuis longtemps, la vie ne consiste plus à contempler et à observer :

Car vivre, c’est prendre et donner avec liesse.[1]

Peu à peu de la description et de l’analyse poétiques est monté un véritable hymne : les « laudi del cielo, del mare, del mondo », les chants de l’univers et du moi, et, au-dessus de ceux-ci, les chants qui montrent l’univers et le moi en harmonie et qui empruntent leur beauté à cette union. Le sentiment lyrique est devenu cosmique ; la connaissance aboutit à l’extase. Après avoir connu que rien ne saurait demeurer

  1. « Un soir » (les Forces tumultueuses).