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Pauvres fleurs/Croyance

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Pauvres fleursDumont éditeur Voir et modifier les données sur Wikidata (p. 25-27).
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CROYANCE.


Souvent il m’apparut sous la forme d’un ange
Dont les ailes s’ouvraient,
Remontant de la terre au ciel où rien ne change ;
Et j’ai vu s’abaisser, pleins d’une force étrange,
Ses bras qui m’attiraient.

Je ne l’ai pas rêvé, je l’ai vu. La nuit même,
Où le cœur entend tout,
Je n’entendais que lui, dire : « C’est moi qui t’aime,
C’est moi qui t’aimerai d’une ferveur extrême,
Sur la terre et partout ! »


Ses doux yeux se fondaient en lumières humides,
Pour inonder mes yeux ;
J’étais illuminée et pâle. Et moins timides
Mes deux mains se changeaient en deux ailes rapides,
Pour l’aller voir aux cieux.

Je montais. Je sentais de ses plumes aimées,
L’attrayante chaleur ;
Nous nous parlions de l’âme et nos âmes charmées,
Comme le souffle uni de deux fleurs embaumées,
N’étaient plus qu’une fleur.

Et je tremblerai moins pour sortir de la vie :
Il saura le chemin.
J’en serai, de bien près, devancée ou suivie ;
Puis, entre Dieu qui juge et ma crainte éblouie,
Il étendra sa main.


Ce nœud, tissu par nous dans un ardent mystère,
Dont j’ai pris tout l’effroi,
Il dira que c’est lui, si la peur me fait taire.
Et s’il brûla son vol aux flammes de la terre,
Je dirai que c’est moi !

Son souffle lissera mes ailes sans poussière,
Pour les ouvrir à Dieu.
Et nous l’attendrirons de la même prière ;
Car, c’est l’éternité qu’il nous faut tout entière :
On n’y dit plus, adieu !