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Poèmes saturniens (1902)/Croquis parisien

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Pour les autres éditions de ce texte, voir Croquis parisien.

Poèmes saturniensVanierOC, I (p. 18).
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EAUX-FORTES


À François Coppée.

I

CROQUIS PARISIEN

La lune plaquait ses teintes de zinc
Par angles obtus.
Des bouts de fumée en forme de cinq
Sortaient drus et noirs des hauts toits pointus.

Le ciel était gris, la bise pleurait
Ainsi qu’un basson.
Au loin, un matou frileux et discret
Miaulait d’étrange et grêle façon.

Moi, j’allais, rêvant du divin Platon
Et de Phidias,
Et de Salamine et de Marathon,
Sous l’œil clignotant des bleus becs de gaz.