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Poèmes saturniens (1902)/Femme et chatte

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Pour les autres éditions de ce texte, voir Femme et chatte.

Poèmes saturniensVanierOC, I (p. 38-39).


CAPRICES


À Henry Winter.

I

FEMME ET CHATTE


Elle jouait avec sa chatte ;
Et c’était merveille de voir
La main blanche et la blanche patte
S’ébattre dans l’ombre du soir.

Elle cachait — la scélérate ! —
Sous ces mitaines de fil noir
Ses meurtriers ongles d’agate,
Coupants et clairs comme un rasoir.


L’autre aussi faisait la sucrée
Et rentrait sa griffe acérée,
Mais le diable n’y perdait rien…

Et dans le boudoir où, sonore,
Tintait son rire aérien,
Brillaient quatre points de phosphore.