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Poésies inédites (Marceline Desbordes-Valmore)/Les Cloches et les larmes

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Un cri   ►


LES CLOCHES ET LES LARMES.


Sur la terre où sonne l’heure,
Tout pleure, ah ! mon Dieu, tout pleure.

L’orgue sous le sombre arceau,
Le pauvre offrant sa neuvaine,
Le prisonnier dans sa chaîne
Et l’enfant dans son berceau ;

Sur la terre où sonne l’heure,
Tout pleure, ah ! mon Dieu, tout pleure.

La cloche pleure le jour
Qui va mourir sur l’église,
Et cette pleureuse assise,
Qu’a-t-elle à pleurer ?… L’amour.

Sur la terre où sonne l’heure,
Tout pleure, ah ! mon Dieu, tout pleure.

Priant les anges cachés
D’assoupir ses nuits funestes

Voyez, aux sphères célestes,
Ses longs regards attachés.

Sur la terre où sonne l’heure,
Tout pleure, ah ! mon Dieu, tout pleure.

Et le ciel a répondu :
« Terre, ô terre, attendez l’heure !
J’ai dit à tout ce qui pleure,
Que tout lui sera rendu. »

Sonnez, cloches ruisselantes !
Ruisselez, larmes brûlantes !
Cloches qui pleurez le jour !
Beaux yeux qui pleurez l’amour !


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