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Pointe aux Esquimaux — Lettres des premiers missionnaires/01/1860bis

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IV
1860 (bis)
Mr CA Ternet

Mr Ternet s’embarquât vers le 10 novembre à bord de la goëlette « Ougenie », Christophe Vigneau, de la Pointe pour venir demeurer parmi nous.

Voici ce que l’on trouve dans les rapports sur les missions du diocèse de Quebec :

Extrait du journal de Mr Claude Ternet, missionnaire de la Pointe aux Esquimeaux.

Samedi 17 Novembre 1860, à bord de la Goëlette Capt. Vignaud. Arrivés à neuf heures, à une lieue de la Pointe des Esquimeaux. Les matelots anoncent notre aproche par des coups de fusils, bientot les habitants de la Pointe y répondent par une décharge continuelle. La lumière des feux brillent des deux côtés.

Ces braves gens avaient été prévenus par la Goëlette Capt. Vital, partie le troisième jour après nous du port de Quebec, et arrivée deux heures avant nous à la Pointe aux Esquimeaux. Aussitot l’heureuse nouvelle de la venue d’un missionnaire est répandue ; il débarque ; on le reçoit avec allégresse et le Capt. Vignaud s’empresse de le conduire dans sa maison, qui se remplit des personnes accourues de toutes les maisons. On dévore le vieux missionnaire des yeux ; hommes, femmes, jeunes gens, enfants, tous sont dans la jubilation et le bonheur de ce qu’ils auront désormais un missionnaire résident au milieu d’eux. J’en rends aussi grâces au Seigneur !

Dimanche, 18. — Je suis débarqué hier à 10 heures du soir et cependant j’ai pu chanter aujourd’hui la messe et les vêpres. Que l’on était joyeux d’assister aux saints offices, et avec quel entraint l’on chantait. J’ai prêché avec consolation à un petit peuple qui ne pouvait se lasser d’entendre un prêtre.

Lundi — 19 Décembre[1]. Il y a aujourd’hui un mois que je suis heureusement à la Pointe aux Esquimeaux, j’ai reçu en bon ordre état tous les effets et provisions qui m’ont été adressé par l’Archévêché.

Grâce à la Divine Providence qui gouverne bien toutes choses, tout va bien. La décoration de la chapelle est convenable ; l’autel, le tabernacle, le sanctuaire sont ornés. Le confessional est fait et placé ; deux petites cloches annoncent les offices. Chaque famille a fait un banc ; et Dimanche prochain ils seront loués. Les bois pour la construction de l’Église sont déjà coupés.

Depuis mon arrivée, j’ai dit la messe tous les jours ; nous avons chanté les offices divins tous les Dimanches ; les fidèles y accourent avec grand zèle. Ma santé est parfaite, Dieu soit loué !

Ces notes seront portées aujourd’hui à Mingan pour être confiées au postillon.

C’est tout ce que l’on rencontre de Mr Ternet dans les rapports sur les missions du Labrador.

PV

La seconde des petites cloches qui anonçaient les offices, dont parle Mr Ternet, appartenait au Capt Hamond qui hivernait ici et il en fit définitivement cadeau à la chapelle la veille de Noël. Elle est actuellement sur la maison d’école de l’arrondissement scolaire no 2,[2]

L’autre apporté des Îles de la Madeleine et dont parle le père Charpeney (page 14 de ce présent cahier) fut détruite lors de l’incendie du couvent en 1909 (mars) sur lequel on l’avait placé. Louis Cormier (Simoune) en trouva un fragment dans les cendres de 6 ou 7 livres, dont il me donna la moitié, et le docteur Tremblay trouva le battant dont il me fit aussi cadeau[3].

Ces missionnaires ont commis quelques erreurs dans leurs rapports ci et là mais elles sont de peu d’importance.

L’abbé Ferland dit que lors de son passage à la Pointe, elle était habité depuis 3 ans, elle ne l’était que depuis quatorze mois.

Mr Plamondon dit que la chapelle de la Tabatière fut batie par le Père Pinet. Mais ce n’est pas le cas, car dans les rapports des missions imprimé en 1857 on y trouve une lettre du père Pinette Pinet lui-même, daté du 21 Novembre 1855, adressé au supérieur des Oblats.

Or voici ce qu’il écrit à la fin de sa lettre :

  1. ce devrait plutôt être mercredi 19 puisque ce mois de décembre commençait le samedi PV
  2. Le nom de cette cloche est « Lightfoot »
  3. Son nom était « Neptunus »