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Premières poésies (Évanturel)/Le Secret

La bibliothèque libre.
Augustin Côté et Cie (p. 150-152).



LE SECRET



JE n’ai jamais osé le dire,
Même à l’ami le plus discret.
Approche un peu — je vais l’écrire :
Mon pauvre cœur a son secret.


Vois ce tableau qu’a fait l’artiste ;
C’est le pauvre acceptant son sort.
Eh bien ! comme lui, je suis triste,
Je suis triste jusqu’à la mort.



C’est qu’un fol amour me consume.
J’écris ton nom sur le vélin.
Six lettres qu’a faites ma plume,
Six rayons tombés de ma main.


Comprends-tu maintenant la chose ?
Ma vie est au bout de ton nom.

Biffe-le !
Biffe-leJe reste morose,
Et je me meurs dans l’abandon.