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Quelques documents relatifs à la discipline établie par M. Darby et d’autres frères en Angleterre vis-à-vis de l’assemblée de Béthesda/document 1

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Quelques documents relatifs à la discipline établie par M. Darby et d’autres frères en Angleterre vis-à-vis de l’assemblée de Béthesda
James Attinger (p. 13-18).
Lettre des dix conducteurs et diacres de Béthesda, motivant leur refus d’examiner les traités incriminés de M. Newton.
NB. Cette lettre était adressée à l’assemblée de Béthesda.


Chers frères !

Notre frère, M. George Alexander, ayant imprimé et fait circuler une déclaration où il donne les motifs pour lesquels il se retire de la communion avec nous, à la Table du Seigneur, et ces motifs, étant basés sur le fait que ceux qui travaillent à l’œuvre parmi nous n’ont pas cru devoir se rendre à sa demande de juger certaines erreurs qui ont été enseignées à Plymouth, il est nécessaire que ceux d’entre nous qui ont accepté cette responsabilité dans une mesure quelconque vous donnent quelque explication de leur conduite.

Et premièrement, il convient que nous vous disions que nous n’étions pas informés de l’intention de notre frère d’agir comme il vient de le faire ; nous n’avions non plus aucune connaissance de son intention de faire circuler une lettre quelconque, jusqu’à ce que nous la reçûmes, telle quelle vient de sortir de presse.

Notre frère nous ayant fait connaître son intention d’exposer sa manière de voir devant une assemblée du corps, il lui fut répondu qu’il avait l’entière liberté de le faire. Ensuite il déclara qu’il y renonçait, mais sans nous faire connaître en aucune manière son intention d’agir comme il le fait maintenant, sans avoir fourni premièrement à l’église l’occasion d’entendre ses motifs pour se séparer de nous.

Dans ces circonstances, nous croyons qu’il est de la dernière importance, dans le but de calmer les inquiétudes que la lettre de notre frère vient d’éveiller, que nous vous fassions connaître d’une manière catégorique que la foi de ceux qui pendant seize ans se sont employés au ministère de la Parole parmi vous, n’a subi aucun changement quelconque. Nous parlons de la foi qui se rapporte à la personne de notre adorable Sauveur.

Les vérités qui se rapportent à la divinité de sa personne, à sa nature sans péché, à la perfection de son sacrifice, vérités qui ont été enseignées parmi vous, soit dans le ministère public de la Parole, soit par écrit, pendant ces nombreuses années qui viennent de s’écouler, sont celles que nous retenons encore par la grâce de Dieu. Nous croyons qu’il est de la dernière importance que nous fassions cette confession, en ce que la lettre dont nous parlons peut (nous espérons sans intention de la part de l’auteur) donner une autre impression à ceux d’entre vous qui conservent une sainte jalousie pour la foi une fois donnée aux saints. Nous ajoutons pour la plus grande satisfaction de ceux qui auraient pu être troublés dans leurs sentiments, que nous rejetons entièrement la déclaration que le fils de Dieu, toujours adorable, ait participé à la culpabilité du premier Adam, ou qu’il soit né sous la malédiction de la loi violée, à cause de ses rapports avec Israël. Nous croyons qu’Il a toujours été le saint de Dieu, en qui le Père mettait son bon plaisir.

Nous ne connaissons aucune malédiction endurée par le Sauveur, excepté celle qu’Il porta comme substitut pour les pécheurs, selon cette Écriture : « Il a été fait malédiction pour nous. »

Nous rejetons entièrement la pensée qu’Il ait jamais fait les expériences d’une âme non convertie, et tout en disant qu’Il souffrait extérieurement toutes les épreuves qui se rattachaient à son humanité et à sa position comme Israélite, nous maintenons que ses sentiments et son expérience intérieurs, aussi bien que les actions de sa vie, étaient entièrement en harmonie avec cette déclaration de la Parole, que Jésus-Christ était « séparé des pécheurs. »

Nous en venons maintenant aux motifs qui nous ont empêchés de nous rendre à la requête de notre frère M. Alexander, savoir que nous devions formellement examiner et juger certaines erreurs enseignées parmi des chrétiens se réunissant à Plymouth.

1° Nous avions jugé depuis le commencement que ce ne serait ni pour la consolation et l’édification des saints d’ici, ni pour la gloire de Dieu, que nous, demeurant à Bristol, nous nous mêle rions de la controverse sur les doctrines dont nous venons de parler. Nous ne croyons pas que, parce que des erreurs sont enseignées à Plymouth ou ailleurs, nous devions nous en occuper comme corps.

2° Le motif pratique allégué pour nous engager à examiner certaines brochures sorties de Plymouth, était que de cette manière nous pourrions déterminer comment nous devions nous conduire vis-à-vis des personnes venant de Plymouth qui pourraient se présenter dans notre assemblée, ou que l’on suppose être partisans de l’auteur des susdites publications. En réponse à ce motif, nous dirions que les vues de l’auteur dont il s’agit ne pourraient être connues sans partialité que par un examen de ses propres écrits, avoués comme tels par lui-même. Nous ne pensons être autorisés à former nos convictions sur les doctrines avouées maintenant par l’auteur, qu’après l’examen de quelque brochure écrite par lui-même, brochure qui ferait connaître les doctrines en question d’une manière non équivoque ou douteuse. Or, l’écrivain en question a si souvent changé de vues, qu’il est difficile de savoir ce qu’il reconnaîtrait maintenant comme sien.

3° Des frères connus jusqu’ici pour leur fermeté dans la foi, et dont la réputation à cet égard n’a jamais été entachée, sont arrivés à des conclusions différentes quant à l’erreur qui se trouverait dans ces écrits. Quelques-uns d’entre nous savaient que les brochures en question sont écrites dans un style si ambigu, que nous déclinions la grande responsabilité de donner un jugement formel dans cette affaire.

4° Puisque des frères approuvés des églises dans différentes localités sont arrivés à des conclusions si différentes quant à la somme d’erreur contenue dans ces traités, nous ne pouvions ni désirer ni attendre que les saints ici fussent satisfaits de la décision d’un ou de deux frères conducteurs. Ceux qui auraient désiré être personnellement convaincus, auraient dû chercher à se con vaincre en lisant eux-mêmes les traités. Pour cela plusieurs d’entre nous n’en ont pas le loisir ; d’autres ne sauraient comprendre ces écrits à cause du style, et le résultat, on a bien raison de le craindre, serait de produire de vaines disputes, des disputes de mots propres à soulever des contestations, plutôt que de produire l’édification dans la piété.

5° Plusieurs frères qui condamnent les écrits de M. Newton, en disant qu’ils renversent la foi, ne les ont pas compris de cette manière à une première lecture. Ceux d’entre nous qui furent plus spécialement priés d’examiner et de juger les erreurs qui s’y trouvent, comprirent que dans de telles circonstances, il y avait peu de probabilité que nous arrivassions à quelque unité de jugement touchant la nature des doctrines renfermées dans les brochures en question.

6o En supposant même que nous eussions été d’accord sur la somme d’erreur positive contenue dans les écrits de M. Newton, cela ne nous aurait pas guidés dans notre décision disciplinaire concernant les personnes qui seraient venues de Plymouth. Car, quand même l’auteur des traités aurait été foncièrement hérétique, cela ne nous aurait pas autorisés à rejeter ceux qui auraient habituellement assisté à ses enseignements, à moins d’être convaincus qu’ils eussent compris et reçu des vues propres à renverser les fondements de la foi ; d’autant plus que ceux qui se réunissent à Ebrington Street, Plymouth, ont publié au mois de janvier une déclaration par laquelle ils rejettent les erreurs imputées aux brochures.

7o Il a paru aussi à quelques-uns parmi nous que vouloir nous imposer l’obligation d’examiner et de condamner les brochures de M. Newton, c’était introduire une autre base de communion parmi les saints. On demandait de nous, outre la confession d’une bonne doctrine et une conduite en harmonie avec cette doctrine, que, comme corps, nous donnassions une décision formelle au sujet de choses dont la plupart d’entre nous sont incapables de comprendre la portée.

8o Nous nous souvînmes de la Parole du Seigneur qui dit que « commencer une querelle c’est rompre une digue. » Nous n’ignorions pas que la plupart des enfants de Dieu parmi nous étaient dans une heureuse ignorance de la controverse de Plymouth, et nous ne pensions pas devoir paraître prendre parti pour les uns ou pour les autres. Nous jugeâmes que cette controverse avait fait mal parler de la vérité, et nous ne désirons pas qu’on puisse nous considérer comme approuvant ce qui a autorisé l’adversaire à blasphémer la voie du Seigneur.

En même temps nous désirons qu’on comprenne distinctement que nous cherchons à maintenir la communion avec tout enfant de Dieu, et nous nous considérons comme particulièrement associés avec ceux qui se réunissent comme nous, savoir simplement au nom de Jésus.

9o Il nous parut aussi que si nous nous rendions à la demande de M. Alexander, ce serait introduire au milieu de nous un mauvais précédent. Si un frère a le droit de demander qu’on examine un ouvrage de cinquante pages, il peut aussi exiger que nous nous occupions d’une erreur contenue dans une brochure beaucoup plus volumineuse encore ; de sorte que tout notre temps serait perdu à examiner les erreurs d’autrui, au lieu de l’employer à un travail plus important.

Il ne nous reste qu’à attirer votre attention sur les trois motifs spécialement allégués par M. Alexander pour justifier sa conduite. Au premier de ces motifs, savoir, que par notre refus de juger cette affaire plusieurs enfants de Dieu seront exclus de notre communion, nous répondons qu’à moins que nos frères ne puissent prouver que l’erreur est reçue et enseignée parmi nous, ou qu’on reçoive à la communion des personnes qui devraient en être exclues, ils n’ont aucune autorisation scripturaire pour se retirer du milieu de nous. Nous supplions avec affection tout frère qui serait porté à se retirer de notre communion pour le motif allégué ci-dessus, de considérer qu’à moins de pouvoir indiquer du mal soit dans la doctrine, soit dans la conduite, il ne peut nous traiter comme si nous avions renoncé à la foi de l’Évangile, sans violer les principes qui nous réunissent.

En réponse au second motif, savoir, « que nous serions exposés à recevoir de Plymouth des personnes ayant de fausses doctrines, » nous sommes heureux de pouvoir déclarer que depuis que cette affaire a été agitée, nous avons maintenu que tout chrétien soupçonné à cet égard, et venant de Plymouth, peut être examiné par rapport à sa foi ; que dans le cas d’une personne soupçonnée par certains frères parmi nous, non-seulement on a eu des entrevues particulières avec ce chrétien, concernant sa foi, dès que ces soupçons furent connus, mais cette personne (que plusieurs d’entre nous connaissaient depuis de nombreuses années comme un véritable chrétien) vint se présenter à la réunion des frères conducteurs dans le but de fournir à tout frère qui aurait des scrupules l’occasion de le questionner. M. Alexander, lui-même plus que tout autre, déclara que cela n’était pas nécessaire, une telle enquête n’étant plus obligatoire vu que les difficultés se rapportant à la foi de ce frère avaient été dissipées par des rapports individuels avec lui. Nous laissons à M. Alexander de concilier ce fait, qu’il n’a pas pu oublier, avec l’assertion contenue dans le second motif spécial qu’il donne pour se retirer du milieu de nous.

Pour ce qui regarde le troisième motif allégué par M. Alexander, savoir : que si nous ne jugeons pas cette affaire, nous serons nous-mêmes soupçonnés de vouloir appuyer de fausses doctrines, nous prions qu’on examine la déclaration que nous venons de faire au commencement de cette lettre.

En terminant, nous voudrions placer sur la conscience de toute âme ici présente, le mal qui se rattache à ce qu’on traite le sujet de l’humanité de notre Seigneur d’une manière spéculative ou de telle sorte que des discussions haineuses en résultent. Un de ceux qui travaillent à la prédication de la Parole parmi vous depuis le commencement, est plein de reconnaissance envers Dieu de ce que, déjà dans l’année 1835, il mit par écrit et imprima plus tard ce qu’il avait appris des Écritures de vérité concernant la signification de cette déclaration inspirée : « La Parole a été faite chair. » Il désire, en toute affection, diriger l’attention de ceux qui se raient troublés à cet égard aux choses qu’il écrivit alors et que plus tard il livra à la presse.

Si quelque hérésie se trouve renfermée dans les simples déclations de ces lettres, qu’on l’indique, sinon que ceux qui s’intéressent à cette affaire sachent que nous continuons jusqu’à ce jour à annoncer « les mêmes choses ! »

(Signé) Henri Craik. Feltham.
George Müller. John Withy.
Jacob-HenryHale. Samuel Butler.
Charles Brown. John Meredith.
Elijah Stanley. Robert Aitcheson.