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Répertoire national/Vol 1/La Rose et son Bouton

La bibliothèque libre.
Collectif
Texte établi par J. Huston, Imprimerie de Lovell et Gibson (Volume 1p. 177-178).

1828.

LA ROSE ET SON BOUTON.

Vers l’empire de Flore
Nous dirigions nos pas,
Au moment où l’aurore
Arrose ses appas ;
La déesse s’avance,
Sautant sur le gazon,
Et portant en cadence,
La rose et son bouton.

Dans mon vaste domaine,
Me dit-elle en riant,
Pour la fête prochaine
Vous cherchez un présent ;
Secondant votre zèle,
Ma main vous fait un don ;
Des fleurs voilà la reine :
La rose et son bouton.

Tendre mère, une rose
Couronne vos vertus,
L’autre demi-éclose,
Vous promet encor plus :
Qu’une amitié sans tache
Forme votre union ;
L’amour toujours attache
La rose à son bouton.

 
Ah ! vous, fille chérie,
Bouton à peine éclos,
D’une mère attendrie
Partagez les travaux ;
Qu’une amitié sans tache
Forme votre union ;
L’amour toujours attache
La rose à son bouton.

Jean. Jacques lartigue[1]

  1. Ces vers ont été écrits par feu Sa Grandeur Jean Jacques Lartigue, premier évêque de Montréal, lorsqu’il faisait son cours d’étude au collège de Montréal. Mgr. Lartigue est né à Montréal le 20 Juin, 1777, et il y est décédé le 19 Avril, 1839. Nous avons de Mgr. Lartigue, ses mandements de 1837, contre les mouvements insurrectionnaires, qui firent alors une profonde sensation dans tout le Canada.

    Nous devons, à M. Ludger Duvernay, éditeur de La Minerve, des remerciements pour nous avoir donné une précieuse collection de poésies canadiennes, dont plusieurs sont inédites, et au milieu desquelles se trouvaient les vers de feu Mgr. Lartigue, que nous plaçons au hasard sous la date de 1828, parce que nous ignorons à quelle époque ils furent composés. On devra à M. Duvernay, la conservation de plusieurs pièces intéressantes de littérature qui, sans son amour de la littérature nationale, auraient été perdues à jamais.

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