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Revue des Romans/François-Xavier-Joseph Droz

La bibliothèque libre.
Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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DROZ (Franç. Xav. Joseph),
de l’Académie française, né à Besançon le 31 octobre 1773.


MÉMOIRES DE JACQUES FAUVEL, voyez Picard.

LINA, ou les Enfants du ministre Albert, in-8, 1804. — M. Albert, ministre du saint Évangile à Vévins, bourg du canton d’Appenzell, a élevé ensemble Charles, son fils, et Lina, sa nièce, restée orpheline dès le berceau. Charles est honnête et sensible, mais d’un caractère impétueux. Lina est ornée de toutes les vertus et de tous les charmes. Tous deux s’aiment. M. Albert, qui a depuis longtemps formé le dessein de les unir, croit devoir différer leur mariage jusqu’à ce que la santé de Lina, qui est chancelante, soit entièrement rétablie, et il assigne pour leur union un délai de vingt mois. Charles se désole à l’idée d’une si longue attente ; un jeune Napolitain, nommé Cazali, homme aimable, mais corrompu, a le projet de séduire Lina, et persuade à Charles de s’éloigner, pour éviter le danger d’attenter à l’innocence de sa prétendue, et le décide à partir avec lui pour Naples ; là il l’entraîne dans la débauche, et parvient à lui faire sacrifier à une courtisane une tresse de cheveux que lui a donnée sa maîtresse. Muni de cette preuve de l’infidélité de Charles, Cazali revient à Vévins, apprend à Lina qu’elle est trompée, sans pouvoir cependant la convaincre, et veut en vain arracher d’elle par la violence ce que l’artifice n’a pu lui faire obtenir. Charles, que Lina a informé de tout, provoque Cazali en duel et le tue. Son père lui pardonne, et Lina ne se montre pas moins indulgente ; mais au moment où elle va s’unir à son amant, cette intéressante jeune fille, dont la santé n’a pu supporter tant de secousses, tombe dangereusement malade et meurt. — À cette intrigue peu compliquée, l’auteur a rattaché l’épisode d’un prêtre marié dont la conduite est des plus estimables, et celui d’une famille d’émigrés royalistes en qui résident toutes les vertus, dans l’intention de prouver qu’il peut y avoir d’honnêtes gens dans tous les partis, ce que bien certainement personne n’entreprendra de contester.