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Satyres (1789)/Avertissement

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AVERTISSEMENT.


Parmi le grand nombre de pièces fugitives que la révolution a fait éclore, nous nous sommes attachés à recueillir les plus intéressantes pour les livrer, à l’impression : la plupart ont paru depuis 1786 jusqu’en 1790 ; et si par fois nous nous écartons de cette date, en plaçant ici celles qui ont paru à des époques plus reculées, notre unique but est d’enrichir l’ouvrage pour qu’il soit plus digne de l’attention de nos lecteurs.

Aux risques, périls et fortune de qui il appartiendra  ; aux risques d’encourir la plus entière improbation des aristocrates, ci-devant ducs et pairs, comtes, marquis, vicomtes, hauts barons et calotins, desquels il nous semble déjà entendre les hurlemens ; sans avoir plus d’égard aux clameurs de HARO, de l’inquisiteur Maissemy[1], nous promettons, sous l’honneur de la démocratie, de publier tous les quinze jours, jusqu’à parfait épuisement de notre porte-feuille, un cahier composé de 32 pages, format in-8o, sans que rien puisse nous arrêter. Nous nous flattons que les honnêtes gens nous sauront gré de cette entreprise ; elle servira à démontrer jusqu’à quel point les misérables qui environnoient le monarque lui avoient aliéné l’amour des François ; à l’égard de notre profession de foi sur Louis XVI, pour que personne n’en puisse prétendre cause d’ignorance, nous déclarons qu’elle est contenue dans l’épigraphe même de ce recueil.

Lorsque le dernier cahier paroîtra, nous y joindrons une gravure pour orner le frontispice du premier ; nous y ajouterons en outre une table et des notes qui faciliteront l’intelligence de ce qui pourroit paroître obscur.




  1. Ex-Directeur général de la librairie.