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Tableau du royaume de Caboul et de ses dépendances dans la Perse, la Tartarie et l’Inde/Tome 3/Clergé

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CLERGÉ.

Voici les fonctions que remplissent les mollahs, outre celles qui leur appartiennent dans l’administration de la police ou de la justice.

Au mollah-baschi est réservée la nomination des mollahs qui doivent participer au conseil (mujlisse-Ulema), et il est en quelque sorte l’intermédiaire entre le roi et le clergé.

L’iman du roi, ou pishnumauz, remplit la charge d’aumônier, et fait des prières pour le monarque.

L’iman-paurikaub suit le prince dans ses voyages, et remplit les devoirs du principal iman, lorsque celuici est absent.

Tous ces ecclésiastiques composent le clergé de la maison du roi ; il me reste à parler de ceux des grandes villes.

Le schekhoul-iman est le garde des patentes et des brevets qui confèrent des appointemens ou des pensions aux différens prêtres. Il reçoit du haukim les fonds sur lesquels il paie à chacun ce qui lui est dû.

Le soudder tient registre de toutes les dotations foncières qui ont été accordées par le monarque ou par des particuliers ; il règle l’emploi des produits selon les ordres du gouvernement.

Le premier iman de la mosquée du roi y récite les prières tous les vendredis, et aux deux grandes fêtes qu’on appelle les Ids.

Le second iman de la mosquée du roi préside à l’office les autres jours.

À la fête des Ids, des prières sont récitées à l’Edgah, hors de la ville, par le moullahi khutib.

On a vu plus haut que des étudians étoient entretenus à la mosquée royale aux frais de l’Etat : leur professeur est un mollah qui a le titre de mouderris.

Dernièrement il existoit, sous le nom de mir-waez, ou grand prédicateur, une charge ecclésiastique très-importante. Elle a cessé d’exister depuis la rébellion du dernier titulaire.

Les mosquées des villes sont en outre desservies par des imans particuliers.

Les imans des villes perçoivent une rétribution sur les mariages, les enterremens et les autres cérémonies religieuses. Outre ce casuel, ils jouissent d’un traitement qui leur est assigné par leur congrégation.

Dans les campagnes, les imans reçoivent, du chef de la tribu ou de la tribu elle-même, une dotation en fonds de terre ; ils perçoivent aussi une taxe de la même nature que les dîmes, mais il s’en faut de beaucoup qu’elle s’élève au dixième des produits.

Beaucoup de mollahs, qui ne sont pas employés à un service spécial, sont pensionnés par le roi, ou dotés en fonds de terre, ou vivent de la charité des particuliers. Il y a aussi des terrains assignés aux mosquées, et ces fondations sont régies par leurs imans respectifs.