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Tableau du royaume de Caboul et de ses dépendances dans la Perse, la Tartarie et l’Inde/Tome 3/Divisions du royaume en provinces

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DIVISION DU ROYAUME EN PROVINCES.

La totalité du royaume se divise en vingt-sept provinces, non compris le Belochestan, dont le chef est plutôt un allié dépendant qu’un sujet, dans l’acception de ce mot.

Les dix-huit provinces les plus importantes sont gouvernées par un haukim, lequel lève les revenus et commande la milice. Il y a aussi un sirdar à la tête des troupes réglées, pour maintenir la tranquillité publique et seconder l’autorité du haukim et du cauzy. Lorsque le haukim est de la race des Douraunées, il cumule ordinairement les fonctions de sirdar.

La justice civile est rendue dans chaque province par le cauzy.

L’importance des chefs de tribus varie suivant le plus ou moins de dépendance des tribus elles-mêmes envers la couronne. Lorsque ces tribus sont fortes, rien ne s’y fait que par les chefs. Quand elles sont foibles, comme à Peshawer, le haukim et le sirdar transmettent directement leurs ordres aux chefs des subdivisions. On fait moins de cérémonies encore à Cachemire, chez les Taujiks et dans les provinces de l’Indus. C’est aux particuliers eux-mêmes que les gouverneurs ou les commandans militaires envoient immédiatement leurs officiers, et s’ils ont recours à l’entremise des chefs des villages, c’est seulement pour mieux assurer l’exécution de leurs dispositions.

Les dix-huit provinces où se trouvent établis des haukims et des sirdars, sont Héraut, Furrah, Candahar, Ghuznée, Caboul, Baumican et Ghorebund, Jellalabad, Lughmaun, Peshawer, Dero-Ismael-Khan, Dera-Ghauzi-Khan, Schikarpour, Sewi, Sind, Cachemire, Chouch-Hazaureh, Lya et Moultaun.

Dans tous ces endroits, les haukims sont révocables à la volonté du roi ; mais s’ils ont affermé les revenus, on ne peut les destituer qu’à la fin de l’année.

Les neuf autres divisions se composent en général de contrées appartenantes aux tribus afghanes. En voici la nomenclature : le pays des Ghiljies, celui des Saufis, Bungushant, Kuddeh-Chuchaunsour, Ghoraut, pays des Hazaurehs, Liahbund, pays des Eimauks, Isfezar, Araurderreh et Poushti-Coh.

Chacune est sous les ordres d’un gouverneur douraunée, qui a le titre de sirdar. Jamais il ne réside dans son gouvernement ; il n’y va qu’une fois par année ; il y envoie à sa place un délégué pour lever les revenus et régler les comptes des chefs de tribus, chargés de la perception des impôts.

Les sirdars de ces provinces sont pareillement amovibles ; mais il est d’usage de les prendre exclusivement dans telles et telles familles.