Aller au contenu

Toutes les femmes/00

La bibliothèque libre.
A. Méricant (3p. 7-10).

AVANT-PROPOS



Ce troisième livre complète la série de nos études sur la constitution physique de toutes les femmes modernes.

En jetant un coup d’œil rétrospectif sur l’ensemble des gravures qui forment l’illustration de ces volumes, on concevra, mieux qu’en lisant de longues dissertations, les effets de cette grande loi naturelle qui donne aux êtres la faculté de se plier aux exigences du milieu dans lequel ils évoluent.

Ces images de femmes, scrupuleusement choisies et dessinées avec une attentive précision, offriront à l’esprit non prévenu bien des sujets de réflexion.

Si l’on songe, en effet, qu’issus de types uniques et certainement identiques, les principaux groupes humains : blancs, jaunes, rouges et noirs, sont infiniment différenciés, même dans leurs unités ethniques, on admettra que les métissages, les changements de climats, les modifications permanentes dans le genre de vie, ne sont pas les seules causes qui provoquent ces multiples transformations corporelles, au moins chez la femme. D’autres agents ont prêté le puissant concours de leur influence à cette évolution physique ; ce sont : la Volonté individuelle et les artifices de la Mode.

Nous ne saurions trop le redire : la Mode enfante un desideratum que la Volonté maternelle réalise. Ce qu’il y a de particulièrement intéressant à observer dans ce fait indéniable, c’est que, logiquement, la Mode qui siérait le mieux aux filles est celle que portaient leurs mères, puisque ces dernières les ont conçues pour la revêtir. Mais l’illogisme est, comme on le sait, le péché véniel de la femme. D’ailleurs les complaisances de son corps et la souplesse de ses os sont extrêmes, pourquoi n’en userait-elle pas ?…

Qui n’a été frappé de la facilité avec laquelle la femme modifie, sous ses ajustements, l’apparence extérieure de son corps d’une mode à l’autre, et parfois à quelques mois d’intervalle. Incontestablement ces déformations ne vont pas sans souffrance, mais que n’endurerait-elle pas pour escamoter son ventre ou ses hanches si la Mode a décrété que cela est bien.

C’est à ces deux causes, la Volonté et la Mode surtout, que l’on doit attribuer les irrégularités d’aspect qu’offrent des êtres de même origine, habitant un milieu identique, mais placés à des degrés différents de l’échelle sociale.

Nous avons longuement exposé ces raisons dans les Considérations générales du tome Ier (Femmes d’Europe). Si nous les rééditons ici, c’est pour appeler l’attention du lecteur sur l’intérêt de cette vue d’ensemble que le cadre de ce livre ne nous a permis de présenter que trop partiellement.


A. V.