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Toutes les femmes/02

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Caractères distinctifs
des Races d’Orient
et d’Afrique.


Avant d’aborder l’examen des caractères particuliers aux femmes d’Orient et d’Afrique, nous devons consacrer quelques lignes aux races finnique et étrusque dont, au cours des Considérations générales qui servent d’introduction au précédent volume, nous avons ajourné l’étude.


Type étrusco-pélagique
(Grecque de Mitylène).

Bien que les Tavastlandaises, dont nous avons parlé dans le tome premier, présentent les caractères généraux de la race finnique, elles sont moins pures cependant que leurs sœurs d’Asie, les Votiakes, Ostiakes et Tchérémisses.


Type caucasique (Géorgienne).

Les femmes de ces tribus sibériennes ont été, en effet, peu modifiées par les croisements et, de plus, elles se sont maintenues dans un milieu sensiblement identique, au double point de vue des influences climatériques et des ressources nutritives, à celui dans lequel la race a dû se former. Aussi représentent-elles mieux le type primitif que les femmes de même race habitant l’Europe.

Ces Finnoises ont un corps peu robuste et très fruste, leur taille est courte, leur bassin paraît lourd, par


Type étrusco-pélagique (Italienne).

contraste avec leur poitrine étriquée et leurs membres grêles. Vues de profil, leur ventre est saillant, tandis que la courbure dorsale est, pour ainsi dire, nulle. Les fesses sont carrées, disgracieuses et sans ampleur. Le visage est peu agréable ; le nez est inélégant et fort. Les yeux, d’un iris bleu pâle, offrent cette particularité que, formés de deux cercles concentriques, celui de l’intérieur est plus clair que celui qui l’entoure. La nuance des cheveux évolue du blond fade au rouge ardent.


Type caucasique (Circassienne).

Tel est le type ethnique de la race finnique, qui tient à la fois du Celte et du Germain. Cette race n’a d’ailleurs apporté à l’effort de l’humanité vers le progrès qu’un si minime contingent d’efforts qu’il serait superflu d’insister longuement à son sujet.


Type caucasique (Arménienne).

Une entité ethnique, également d’origine asiatique, mais beaucoup plus importante, est la race étrusco-pélagique. Elle mérite d’attirer plus vivement notre attention. Si nombre de Grecques modernes présentent certaines analogies avec les types primitifs il est évident que trop de races se sont mélangées en Macédoine, dans le Péloponèse et dans les îles de l’Archipel pour que la pureté du sang soit restée entière. Les caractères ne se sont maintenus apparents que par l’influence des milieux et, surtout, parce que les races immigrantes étaient, elles aussi, d’origine caucasique.


Type caucasique (Mingrélienne).

C’est en Asie Mineure que le type supérieur, inspirateur des statuaires antiques, se retrouve le plus communément. Si, en Europe, quelques rares femmes de l’Hellade ou de l’Italie ont conservé la pureté idéale de ces formes, on peut dire que, sur le continent asiatique, la généralité des femmes répond à cette sublime conception de la beauté physique.

L’extension que, dans sa classification, Cuvier donne au type caucasique, dont il dérive toutes les races blanches, tant blondes que brunes (et comprenant l’ensemble des peuples que nous avons rattaché au tronc blanc), semble prendre une force nouvelle à cette constatation, et l’on peut dire, avec Chardin, que le sang de Géorgie est le plus beau de l’Orient et du monde. « En ce pays, ajoute-t-il, on ne remarque pas un visage laid, on en voit plutôt d’angéliques. »


Femme persanne.

À part les Circassiennes, en effet, qui, de toutes les races du Caucase, sont les moins remarquables, les Géorgiennes, les Arméniennes et les Mingréliennes sont si belles qu’elles seules répondent aujourd’hui à la conception artistique des anciens Hellènes et que, pour rencontrer des spécimens de la race grecque primitive, c’est chez elles qu’il faut chercher des exemples.


Type turc (Femme osmanlis).

Les Géorgiennes, les Arméniennes, les Circassiennes et les Mingréliennes, dont les Turcs et les Persans peuplent leurs harems, ont le visage un peu arrondi, le nez et le front admirablement dessinés : les cheveux et les yeux noirs contrastent avec le teint qui est d’une blancheur éclatante. La peau est extrêmement unie, la bouche petite ; les sourcils sont si fins qu’on a pu les comparer à un fil de soie recourbé ; les cheveux également fins, soyeux et luisants, retombent naturellement en boucles gracieuses. Leurs membres sont d’une rare pureté de lignes ; les seins, petits, fermes et ronds, sont placés haut sur la poitrine ; l’abdomen est un peu prononcé et le nombril profondément creusé, les hanches n’offrent qu’une faible saillie. La partie antérieure du bassin présente toujours un développement normalement proportionné à la stature, qui est élevée.

Il résulte de l’harmonieuse structure de ces corps féminins une noblesse d’attitude que réalisent rarement les femmes des autres pays. Cette élégance native, mieux que toutes autres constatations, rattache directement à cette race caucasique les superbes filles de l’Hellas dont la grâce attirante et fière à la fois, créa, par la puissance de son charme, l’art merveilleux que firent fleurir les libres citoyens de cette patrie d’élection de la beauté.

La race des Turcs est peut-être celle qui fut modifiée le plus profondément par les croisements successifs et ce serait tomber dans une grossière erreur que de croire retrouver le type primitif dans les modernes Osmanlis.

Les Turcs occupaient jadis les pentes du grand et du petit Altaï ainsi que celles des montagnes situées au nord-est du Tibet ; l’invasion mongole de Gengis-Khan les aurait refoulés vers l’ouest. Ce heurt entre les deux races ne se produisit pas sans déterminer quelques mélanges qu’atteste aujourd’hui la ressemblance qui se manifeste entre Kirghiz et Mongols. Seuls, peut-être, les Baskirs de l’Oural seraient resté indemnes de tout métissage.

Les femmes turques de race pure sont laides ; leurs yeux bridés et verdâtres, leur visage carré


Type sémite (femme arabe).

et plat, aux mâchoires épaisses et fortement anguleuses dans leur partie antérieure, leur corps lourd et sans grâce, leurs cheveux noirs et lisses, contrastent singulièrement avec le type des femmes osmanlis de Constantinople qui se rapproche des caractères de la race caucasique jusqu’à se confondre avec eux.


Femme arabe.

Quelques auteurs ont vu, dans cette évolution physique, une conséquence des progrès accomplis par les Ottomans modernes et de leur civilisation relativement supérieure ; d’autres y constatent simplement l’effet des croisements continuels avec les belles esclaves importées du Caucase. Nous pensons que ces deux causes peuvent avoir concouru parallèlement à l’amélioration de la race.

Par conséquent, tout ce que nous avons dit plus haut des Géorgiennes et des Mingréliennes pourrait être répété pour tracer le portrait physique des femmes turques. Il convient toutefois de noter que leurs possesseurs faisant consister la beauté féminine dans le plus considérable développement des tissus adipeux, les pures formes des Caucasiennes sont même alourdies, artificiellement de façon que, seul, le visage conserve quelque charme.


type sémite (Mauresque).

Parmi les peuples sémitiques, il en est peu qui puissent se vanter d’avoir conservé quelque chose de la pureté originelle de leur race. Les migrations, les guerres de conquête, les grands événements historiques auxquels ces nations ont collaboré dans l’Orient asiatique et dans le Nord africain, la pratique de l’esclavage et le peuplement des harems par des captives de toute provenance ont fortement compromis le type ethnique.
Type sémite
(juive du Turkestan).

Si, avec de Quatrefages, nous devons admettre que les plus fins représentants de la branche sémitique se trouvent bien probablement dans la région qui appartient aujourd’hui en entier à cette race, dans l’intérieur de cette Arabie centrale que protègent trois mers et des déserts encore plus difficiles à franchir, on nous permettra de croire que les Bédouins nomades des déserts qui s’étendent entre la Mésopotamie et les montagnes de l’Arabie Pétrée doivent à la résistance qu’ils ont toujours opposée à la pratique des unions exogamiques une homogénéité ethnique égale à celle dont s’enorgueillissent les habitants de l’Yémen et de l’Hadramaout.


Type sémite
(juive tunisienne).

Le type sémite, tel que nous pouvons l’étudier d’après les femmes arabes contemporaines, est fort agréable. Le corps est bien proportionné, la poitrine forte, la taille pleine, l’abdomen un peu proéminent ; dans la jeunesse les muscles sont d’une grande vigueur ; mais, avec l’âge ils s’affaiblissent à l’extrême, surtout chez les citadines sédentaires. Alors survient la hideuse obésité, fort prisée, il est vrai, des époux. Néanmoins subsistent toujours, comme un témoignage de la gracilité première. Les extrémités petites et les fines attaches qui sont parmi les caractéristiques de la race. Quant au visage, il reste beau même lorsque l’effondrement des lignes du corps atteste une décrépitude précoce. D’un bel ovale, où s’enfoncent deux grands veux noirs, illuminés d’une vive flamme, il se distingue par la beauté du front dont la ligne est continuée par l’arête d’un nez mince et allongé, joliment recourbé à l’extrémité.
Type libyen
(fellahine d’Égypte).

La Mauresque du nord de l’Afrique, en qui se résument tous les types des peuples qui ont occupé ou habitent encore les pays barbaresques, est loin de pouvoir rivaliser pour la beauté avec l’Arabe de pure race. Ses formes sont plus lourdes, ses attaches moins fines, ses membres plus grossiers : la figure est moins régulière, les traits en sont moins fins, et, si la jeunesse est assez souvent splendide, il semble que la déchéance
Type libyen (Nubienne).
soit, pour elle, encore plus précoce et plus profonde.

Peut-on considérer qu’il existe un type juif unique ? Il est impossible à quiconque a étudié quelque peu la question en elle-même, en se plaçant à un point de vue uniquement scientifique, de répondre par l’affirmative.

Les circonstances particulières qui ont accompagné les migrations juives, les rapports qui se sont établis entre eux et les peuples au milieu desquels se sont établies des colonies israélites ont créé des types juifs, differents en chaque pays. Les comparaisons que, à l’aide des gravures que nous lui présentons, le lecteur sera à même d’établir ne lui laisseront à cet égard aucun doute. Il lui suffira d’opposer la maigreur de la juive du Turkestan aux formes opulentes de sa coreligionnaire de Tunis ou de Syrie, la teinte blonde et rousse des belles Achkenazines aux magnifiques cheveux noirs et à la peau brunie de la Sephardi de Porto ou de Lisbonne.


Femme abyssine.

Longtemps on a pu supposer que le type libyen primitif était représenté par les peintures et les sculptures qui décorent les monuments de l’ancienne Égypte. Il semble aujourd’hui que ce type, d’une pureté et d’une uniformité si remarquables soit, sinon absolument conventionnel, tout au moins composé par des artistes qui se sont montrés plus habiles à résumer des traits généraux qu’à marquer d’exactes ressemblances. D’ailleurs, l’introduction en grand nombre d’esclaves importés soit d’Asie, soit des régions équatoriales, a dû fatalement compromettre la pureté de la race chez les riverains du Nil, même aux temps pharaoniques.


Type berbère
(femme kabyle).

On peut croire cependant que les influences climatériques et le régime nutritif ont contribué à maintenir chez les modernes Fellahines les traits caractéristiques des Égyptiennes d’autrefois : les membres grêles, les hanches étroites contrastant avec un développement relativement important du buste, le visage un peu camard, au profil si particulier.


Femme bornouane.

La famille érythréenne du rameau libyen est représentée par les Nubiennes, dont les plus belles joignent à l’élégance de la stature qui charme chez l’Égyptienne une plénitude de formes et une rondeur de lignes que fait ressortir leur magnifique teint bronzé.

Nous avons fait sur les formes extérieures des femmes abyssines les remarques particulières qu’elles offraient. Taille moyenne du corps, gracieuse élégance des jambes, ampleur du bourrelet externe des cuisses et des épaules. Largeur des pieds et beauté du torse pendant la jeunesse.


Femme zoulou.

Les Abyssins purs ont conservé les mœurs et les coutumes des anciens Israélites dont ils se disent issus. Ils appartiennent par conséquent à la famille arabe. Il ne faut pas les confondre avec d’autres hommes dont le type est intermédiaire entre celui de l’Arabe et celui des Éthiopiens qui habitent l’Abyssinie.

Les Gallas, voisins des Abyssins et qui menacent de les détruire, appartiennent aussi à ces tribus indéterminées ou métisses qu’on ne peut rapporter à aucune race spéciale.


Femme matebélé.

La race berbère, qui eût aux temps héroïques de la conquête islamique son heure d’expansion et de gloire, a aujourd’hui ses plus purs représentants, non pas chez les Touareg, comme l’ont cru certains ethnologues, mais dans quelques tribus kabyles vivant sur les pentes du Djurdjura.

Les femmes berbères sont petites mais d’une robustesse élégante, leurs formes se rapprochent beaucoup de celles des femmes du Sud italien : napolitaines et siciliennes. Leurs cheveux sont presque toujours bruns et lisses, leurs yeux noirs : cependant, dans les montagnes d’Aurès, on rencontre une tribu blonde. Cette circonstance incite quelques savants à rattacher les Berbères aux Guanches, anciens habitants des îles Canaries ; d’autres ont vu dans ces populations blondes les modernes rejetons d’une tribu de Vandales établie en Afrique vers le ve siècle.


Femme sakalave.

Il est possible que tous les traits des Kabyles se retrouvent dans les grottes sépulcrales de Ténériffe et de Palma. Mais nous n’avons pas à prendre parti dans ce débat.

Nous avons mentionné le fait pour mieux combattre une erreur communément répandue qui assimile les Kabyles aux Arabes ; il est, nous semble-t-il, plus exact de les considérer comme les représentants modernes de la vieille race patiente et forte qui peuplait l’Égypte et le nord de l’Afrique à l’aube des temps historiques ; ils sont cousins des Arabes et non frères.


Femme hindoue.

En laissant de côté les populations de l’Atlas et de l’Algérie, on trouve en Afrique une foule de tribus ou de peuples qui ne réunissent pas tous les caractères de la race noire, mais qui, en raison de leur couleur, ne peuvent être assimilés aux races blanche, jaune ou rouge.

Ce n’est pas un mince embarras pour l’ethnologiste, que l’étude de toutes ces nations africaines chez lesquelles manquent quelques traits du nègre, car ces différenciations suffisantes pour les distinguer du type noir ne sont pas cependant assez considérables pour constituer les races bien déterminées. Les unes ont la peau et les cheveux du nègre, mais leur visage est moins prognate, d’autres ont les cheveux moins laineux, la peau moins foncée. Il en est qui ont des traits tout à fait européens. Cette particularité se rencontre même comme variété individuelle chez presque toutes les nations africaines. Toutes ces observations donnent quelque vraisemblance à l’hypothèse qu’il y eut, à l’origine, plusieurs races noires bien distinctes, et que la confusion des types actuels est le résultat de leur mélange.

Parmi les peuples africains qui s’écartent le plus du type nègre, nous devons citer les habitants de Bornou. Plus d’un tiers d’entre les Bornouanes ont le teint clair tirant sur le gris rougeâtre, leurs formes sont osseuses et sans grâce, leur bassin est plus large que celui de la négresse pure. Les femmes haoussas sont proches parentes des Bornouanes et bien qu’un peu moins rugueuses que les secondes, elles sont loin de réaliser le type de la beauté noire. Quelquefois la jeunesse pare d’un charme gracile leurs formes, mais bien courts sont les instants où brille cette grâce juvénile. La maternité et les durs travaux ont tôt fait de muer la fleur en fruit, et quel fruit !

Les Dahoméennes sont grandes, vigoureuses, les épaules larges, le bassin étroit, la partie supérieure des cuisses fort développée par opposition aux jambes qui sont droites et sans relief, Les seins coniques sont haut placés et très fermes même après une maternité ; les fesses sont petites et retroussées.

Les Dahoméennes ont généralement le visage peu agréable, les cheveux sont crépus, la face projetée en avant, le nez épaté, la mâchoire saillante, les lèvres larges et volumineuses. Ce sont, de toutes les négresses, celles qui réalisent le mieux le type consacré, cependant leur intelligence est relativement élevée, comparée à celle des autres populations noires.

Les Peuls occupent en Afrique un espace égal au quart de l’Europe, espace limité par l’océan Atlantique à l’ouest, le Bornou et le Mandara à l’est, par le grand désert au nord, et au midi par les montagnes de Kong qui les séparent de la race éthiopienne. Leurs femmes sont plutôt basanées que noires (les Peuls se disent les blancs d’Afrique), leurs cheveux ne sont pas crépus mais longs et lisses, leur nez est aquilin, leur physionomie agréable annonce l’intelligence.

Certains rapports entre leur vocabulaire et ceux de l’archipel indien ont fait supposer qu’ils étaient venus en Afrique de l’île de Méroé. Mais cette opinion a été rejetée et, comme nous l’avons dit, ils tirent probablement leur origine de tribus sémites issues par la vallée du Nil et transformées par le milieu et le mode d’existence.

En résumé, on peut conclure que tous les noirs ne sont pas des nègres, c’est-à-dire qu’ils n’appartiennent pas tous à l’espèce dite Éthiopienne.

Les Achantis, les Mandingues, les Bornouans, les Yoloves, les Peuls, les habitants de Tombouctou, les Haoussas, ne sont pas les mêmes que les nègres aux mâchoires saillantes, aux cheveux courts et crépus, à la barbe rare, au front fuyant, aux membres démesurément allongés, au dos cambré, au bassin étroit, aux mollets plats, aux talons en saillie, qui forment la vraie population incivilisée de l’Afrique.

Nous avons, sur les Gabonnaises, Congolaises, Cafres, Matebélés et Boschismanes, donné dans le corps de notre volume (femmes d’Orient et d’Afrique) des renseignements assez complets pour ne pas les rééditer ici ; de même pour les femmes malgaches, produits de nègres, d’Arabes et de Malais. Deux des races qui peuplent la grande île ont conservé les caractères franchement indonésiens ; ce sont les Hovas qui prédominent et les Betsimisarakas qui après eux se montrent la population la plus cultivée du pays.