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Vers l’amour/La Mouette

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La Mouette




Sillonnant les flots clairs, comme un éclair qui fuit
Au vent qui vient du large ouvre de grandes ailes,
À la cime des rocs tu dormiras la nuit.
Ton plumage d’argent, brillant de clartés frêles,
Apparaît sur la mer à l’horizon lointain,
Donnant l’illusion d’une voile en détresse.
Tu te laisses bercer, sur un rythme incertain,
Par le frais tourbillon et son âpre caresse.
Tes yeux fouillent le ciel immobiles et froids,
Et plongent sous la vague au gris crépusculaire.
Cherches-tu le butin enfoui autrefois
Par des vaisseaux perdus au hasard d’une guerre ?

Mouette, que vois-tu ? Dans cette profondeur,
Vois-tu des monceaux d’or, ou des amants qui s’aiment,
Tendrement enlacés, sans craindre la froideur
Des eaux de l’océan que les algues parsèment ?
Ou vois-tu le vieillard qui compte son trésor
Dans l’abîme hideux, entouré par les gnomes ?
Tu respires l’oubli, les ténèbres, la mort,
Où plus rien n’est réel, où passent les fantômes.
Mais tu vas revenir pour réjouir nos yeux,
Apportant avec toi la divine allégresse ;
Et tu t’envoleras noblement vers les cieux
Et vers d’autres amours qui feront ton ivresse.