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Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse, en 1859/02

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CHAPITRE II.


Paris. — Entrée triomphale de l’armée d’Italie.

Lorsque nous eûmes assez du camp, mon major et moi, nous nous fîmes conduire au Jardin des Plantes.

Chemin faisant, il m’apprend que, soldat laboureur, il habite la campagne à Tilbourg en Brabant. Il a quatorze vaches dont il me fait le plus grand éloge.

Je m’étais intéressé à ses duels, car il avait vraiment le talent de la narration ; me voici m’intéressant à ses vaches, et j’en savais toutes les qualités, tous les défauts et jusqu’aux noms, quand notre cocher nous dit que nous étions arrivés au Jardin.

Tandis qu’il en examine les animaux, je vais faire visite à MM. Flourens, Valenciennes et Geoffroy Saint-Hilaire, qui m’accueillent avec leur bienveillance ordinaire.

Nous rentrons à l’hôtel de Bruxelles et nous dînons ensemble. J’avais vu ce digne homme le matin pour la première fois, et nous nous connaissions déjà comme de vieux amis. Avec lui, je n’avais pas éprouvé un instant d’ennui : un accent un peu flamand ajoutant à la naïveté de ses récits, loin de les déparer, y jetait un charme inexprimable. Ce caractère, si on eût pu le transporter à la scène, y aurait fait le succès d’une pièce, mais il aurait fallu un acteur doué de son inimitable bonhomie, jointe à une finesse d’esprit dont il ne se doutait pas lui-même : c’était le bon sens servi au naturel, chose qui ne se rencontre pas tous les jours.

Comme autrefois feu Joconde
J’ai beaucoup couru le monde,
J’ai vu du beau, vu du laid.
Mais tenez ceci pour fait :
Fût-ce sous le diadème,
Fût-ce au ciel où, comme on sait,
Tout est bien, tout est parfait,
Il n’est de plus rare objet
Qu’un homme qui soit lui-même
Ou tel que Dieu l’avait fait.

Le 13 août, je vais au Louvre, avec le major, visiter les antiquités assyriennes nouvellement exposées. Les grands et les héros de cette époque devaient passer une moitié de leur vie à peigner et friser leur barbe, et l’autre moitié à se tenir coi, de crainte de la défriser. Chez des peuples qui attachent une telle importance à cet ornement du menton, ce devait être un grand crève-cœur d’en être privé. Il est donc à croire qu’il existait chez eux des barbiers habiles. De même que chez nous, l’art suppléait à la nature : on y avait de fausses barbes comme nous avons de faux toupets, et nos dames de fausses tresses et de faux chignons. Le règne de la contrefaçon, comme on voit, ne date pas d’hier.

Le démon même en use,
Et, pour nous faire une niche,
Chacun sait qu’il s’affubla
Naguère en serpent boa.
À tout jeu le diable triche,
Si bien qu’Ève s’y trompa,
Car la bête était postiche.

De là, nous allons dans la galerie des tableaux. Mon compagnon n’est pas ignorant en peinture, il sait très-bien distinguer les belles choses. Je le laisse en contemplation devant un Raphaël, et je vais faire une visite à MM. de Neuwerkerke et de Longpérier.

En sortant du Louvre, j’admire les nouveaux squares, invention que nous avons prise aux Anglais et beaucoup perfectionnée. C’est une bonne chose que ces squares ; ils embellissent et assainissent les villes, et y réduisent le nombre et le danger des maladies qui, très-souvent, y naissent du manque d’air. J’aime surtout les squares ayant une fontaine au centre : or, j’en rêvais une qui serait certainement de circonstance, aujourd’hui que la crinoline est une puissance, presqu’une divinité, car elle règne non-seulement à la cour, mais dans nos temples et sur l’autel où nulle sainte, vierge ou martyre ou la mère de Dieu elle-même n’oserait se montrer si elle n’était vêtue de cette jupe monumentale ornée de ses nœuds et volants. Je voudrais, à la gloire de nos dames et en reconnaissance des progrès qu’elles ont fait faire à l’industrie des tissus et de la pluie d’or dont ces flots d’étoffes ont fécondé nos fabriques, élever sur une de nos places une fontaine monstre qu’on nommerait la fontaine crinoline, et dont voici l’aperçu : sur un piédestal un peu haut, ou une colonne ionique, serait placée debout une naïade dans le demi-nu de l’antique, mais dont la draperie qui la couvrirait à partir de la taille contiendrait une ceinture de conduits hydrauliques distribués de manière à ce que l’eau, en jaillissant, formât un vaste cercle qui retomberait en jupe.

Si l’on ne voulait rien qui sentît le grec et l’antique, nous nous en tiendrions au costume du jour : la figure élevée sur la demi-colonne serait celle d’une de nos élégantes en déshabillé du matin, et dont la jupe légère serait, grâce à ce même procédé hydraulique, changée en une somptueuse toilette du soir par le développement d’une nappe d’eau arrondie en crinoline.

Jugez de l’effet d’une telle robe étincelante au soleil ou à la lumière du gaz ! Il n’est point de rivière de diamant qui pût l’égaler, et l’on en parlerait, je n’en doute pas, dans les journaux de modes des cinq parties du monde.

Je traverse la rue de Rivoli, et me voici dans celle de la Paix et bientôt sur la place Vendôme. Une estrade en amphithéâtre, couverte de velours violet dont la quantité, dit-on, de trente mille aunes, est disposée pour recevoir l’Empereur, le sénat, les députés et tous les grands dignitaires. Les croisées des hôtels qui entourent la place sont magnifiquement décorées. À tous les angles, des drapeaux tricolores sont disposés en faisceaux. En face de la colonne, sur le boulevard, est un monument de bois doré où sont écrits les noms des champs de bataille théâtre de nos dernières victoires. L’édifice en bois est censé représenter des canons dont on ne voit que la gueule avec le boulet dedans. — « Tiens ! s’écrie un soldat qui, comme moi, s’était arrêté, voilà un magasin de chapeaux ! » — En effet, la ressemblance était frappante. Rien de plus mauvais goût que ce trophée : espérons que ce specimen de monument ne sera pas réalisé. Une Victoire qui le surmonte n’est pas d’un meilleur effet. Les colonnes dorées qui forment, avec les draperies, une sorte d’arc-de-triomphe à l’entrée de la place Vendôme, valent mieux.

Quoiqu’il ne soit encore que deux heures, la foule est immense. Sur les trottoirs des boulevards on circule difficilement. Par instant, il est même impossible d’avancer, et il n’est pas prudent de s’aventurer sur la chaussée où se croisent des milliers de voitures. Je n’ai jamais rencontré tant de monde à Paris ; on prétend que cinq cent mille étrangers y sont arrivés depuis trois jours. Dans ce monde, on n’aperçoit ni police ni gendarmes, et il n’y a pas de désordre.

Parmi les promeneurs sont des officiers étrangers qui attirent surtout les regards. Ces costumes, quoique brillants, ne valent pas nos uniformes français ; ils sont moins élégamment coupés et pas toujours bien portés. Les troupes anglaises sont certainement richement habillées, les hommes y sont beaux, la tenue parfaite, mais, sauf les montagnards écossais, tous les autres, officiers et soldats, ont l’air mal à l’aise dans leurs habits. Il en est de même des Russes, troupes superbes en corps, mais, individuellement, ressemblant à des mannequins.

Je rentre exténué à l’hôtel. Je me jette sur mon lit, ce qui jamais ne m’arrive le jour, mais la chaleur et la fatigue font leur effet : je dors trois heures d’un profond sommeil.

Je sors dans l’intention d’aller dîner au restaurant. J’entre dans trois de ces établissements sans y trouver place. Assez désappointé, j’allais retourner à l’hôtel, quand, passant devant un restaurant à deux francs cinquante centimes au passage de l’Opéra, l’idée me vint d’y entrer. Grand bien m’en prit. Il était rempli à comble ; toutefois j’y trouvai un coin de table. Voilà ce qu’on m’y servit pour deux francs cinquante centimes : une bouteille de vin, un potage, une oreille de veau, du saumon, du homard, un plat de dessert, le tout fort bon et en portion suffisante. Le même dîner, dans un restaurant de premier ordre, m’aurait coûté dix francs, sans valoir mieux. Paris est curieux par ses contrastes, disons aussi par sa vanité : bien des gens, et moi comme les autres, dépensent un demi-louis pour dîner mal, de peur d’être vu dînant bien à trois francs.

La nuit venue, je reviens sur les boulevards. J’entre dans un café et me fais servir une glace pour avoir droit à une chaise. Assis dehors, je jouis d’un spectacle qui, probablement, n’a pas son second au monde, et qui ici se renouvelle chaque soir : c’est celui des boulevards de huit à onze heures. Quelque riche que soit une illumination, elle n’aura jamais cette variété, ni surtout cette étendue qui va de la place de la Concorde à celle de la Bastille. Remarquez aussi que les illuminations d’apparat ne nous montrent pas ces boutiques, ces magasins étincelants de lumières et de richesses. Elles ne nous feront pas voir non plus ces brillants équipages, ces cavaliers, ce mouvement incessant et toujours nouveau qui se déroule sous nos yeux comme un vaste tableau magique. Nulle autre capitale, ni Londres même, sauf sa rivière et quelques quartiers marchands, n’offre un semblable mouvement. Naples seul peut s’en rapprocher ; mais dans la cohue napolitaine, la canaille, débraillée, sale et criarde, forme, comme à Londres, la grande majorité. En France, sauf les jours d’émeutes, la plèbe est le très-petit nombre. J’ai vu bien des villes et des plus renommées, et j’ai compris la faveur dont jouit Paris chez les étrangers : pour la satisfaction des yeux comme pour le confortable, il l’emporte sur toutes.

Ajoutez que de ces capitales, Paris est peut-être l’une des moins chères, sauf les logements. Quant à la vie, elle n’y est pas aujourd’hui, grâce aux voies ferrées, plus coûteuse que dans nos provinces. Elle l’est même moins que dans certaines villes, notamment les ports, dont toutes les denrées de luxe, poissons, volailles, gibiers sont envoyés à Paris, d’où il faut les faire revenir si l’on veut donner une fête ou un dîner.

Les cités antiques pouvaient, en monuments, égaler nos capitales modernes, et les surpasser même ; mais quant au spectacle des rues, les anciens, qui n’avaient ni nos milliers d’équipages, ni nos dorures bourgeoises, ni nos vapeurs sillonnant les fleuves, ni nos omnibus, ni nos boutiques à glaces, ni nos cafés, ni le gaz, ni nos illuminations permanentes, ne pouvaient donner à leurs villes une semblable animation ; et si César, Brutus, Auguste, le roi Salomon, la reine de Saba, Antoine et Cléopâtre, revenant au monde, se trouvaient, un soir de printemps, transportés sur le boulevard des Italiens, ils ne sauraient trop dans quel astre ils sont.

À l’hôtel, je trouvai le major qui m’attendait. Il me fit le récit de sa journée avec sa bonhomie ordinaire, y mêlant des observations approbatrices ou critiques, mais toujours empreintes d’un bon sens parfait. Nous devions nous rendre ensemble, le jour suivant, au boulevard du Temple où l’on nous avait offert une croisée pour voir défiler l’armée, mais j’avais reçu une invitation à laquelle je ne pouvais manquer ; je fus obligé de renoncer à la première et à la société de mon compagnon que je regrettai, car il m’annonça son prochain départ.

Le lendemain, 14 août, je me prépare, en déjeûnant solidement, aux courses de la journée. Les jours de grandes fêtes, à Paris, ne sont pas des jours de galas, et quiconque n’y a pas son chez soi et n’a pas fait ses provisions la veille, n’est jamais sûr de dîner : Paris est au pillage ; pillage où règne, d’ailleurs, l’accord le plus parfait entre le pillé et le pillard : le restaurateur, qui a supprimé sa carte, laisse les clients se disputer les tables et les places, se réservant de faire largement payer le vainqueur qui, fier de sa conquête, ne marchande jamais, fût-ce le plus misérable des dîners, fruit ordinaire du combat. Ces jours de solennités sont donc, à proprement parler, des jours de jeûne, vu qu’une portion ordinaire en devient quatre : c’est le renouvellement du miracle de la multiplication des pains ; la seule différence, c’est qu’ici personne n’est rassasié.

Mon déjeûner terminé, je me rends chez M. Boursy, conseiller d’État, ancien directeur-général des contributions indirectes, dont la fille toute charmante a épousé un de mes cousins. Je reçois dans cette excellente famille le plus aimable accueil. La maison a vue sur le boulevard Poissonnière, et placé au second étage, je suis parfaitement pour voir cette fête militaire qui va devenir une page d’histoire. Hélas ! je n’ai vu que trop de ces défilés, et quelques-uns, dans ces années néfastes 1814 et 1815, qui n’étaient pour la France que des pompes funéraires. Mais chassons ces souvenirs.

Toutes les maisons des boulevards sont pavoisées. La foule couvre jusqu’aux toits ; les gouttières sont envahies ; on aperçoit des gens perchés sur des cheminées et même des tuyaux de poêle. Heureusement le temps est calme, car s’il venait un coup de vent, on verrait pleuvoir des hommes.

À dix heures paraissent les cent-gardes à cheval, magnifique troupe qui ouvre la marche. Derrière eux sont les soldats portant les drapeaux autrichiens pris à Montebello, à Magenta et à Solferino.

Puis vient l’Empereur à cheval, seul et à une assez grande distance de son état-major. Il a l’air rayonnant. Il est suivi d’un nombreux et brillant cortége, parmi lequel on reconnaît encore de ces officiers étrangers, anglais, allemands, italiens, espagnols, turcs, arabes, curieux mélange de gens aujourd’hui nos amis et demain nos ennemis.

La garde impériale, commandée par le maréchal Regnault de Saint-Jean-d’Angely, est en avant ; puis viennent les quatre corps d’armée ayant en tête : le premier, le maréchal Baraguay d’Hilliers ; le second, le maréchal Mac-Mahon, duc de Magenta ; le troisième, le maréchal Canrobert ; le quatrième, le maréchal Niel. Les blessés précèdent les régiments auxquels ils appartiennent. Les canons pris sur les Autrichiens terminent la marche.

Tel est l’ordre de l’ensemble.

J’en viens aux détails. La première chose qui me frappa fut le peu de vivat qui accompagnait le passage de l’Empereur. Je ne vis tomber à ses pieds aucun de ces bouquets ni aucune de ces guirlandes, enfin de ces masses de fleurs qui bientôt allaient pleuvoir sur les soldats.

Après la garde venaient successivement les régiments qui s’étaient particulièrement distingués ; on les applaudissait plus ou moins, selon qu’on aimait le chef, le corps ou son uniforme. Par les vides des compagnies, on reconnaissait celles qui avaient perdu le plus de monde.

Les blessés, comme nous l’avons dit, étaient en tête. Leurs aumôniers les conduisaient ; des infirmiers et des sœurs de charité soutenaient les invalides. Ce spectacle était touchant. Les turcos avaient aussi leurs prêtres et deux sœurs de charité. Une grande partie des vivat et des bouquets sont pour les blessés. On remarque surtout parmi eux un jeune et bel officier qui a perdu ses deux bras.

Les cantinières blessées sont aussi très-fêtées. On remarque beaucoup ces femmes au costume pittoresque dont la couleur et la coiffure varient selon l’arme ou le corps auquel elles appartiennent. Celles des régiments de la garde portent, comme les officiers, des chapeaux à becs qui, sur ces têtes féminines, font le plus singulier effet. Celles des turcos, des zouaves et des spahis ont des fez rouges qui les coiffent beaucoup plus à leur avantage. Ces vivandières, dans les régiments d’infanterie, marchent en tête après les sapeurs.

De tous les corps, ceux qui reçoivent le plus de vivat et de couronnes sont les zouaves. Un chien qui marche avec eux, équipé en vainqueur avec des insignes tricolores, a sa part d’applaudissements.

En tête d’un bataillon de chasseurs à pied est une chèvre. Ces animaux, chien et chèvre, ont leur histoire : ils ont rendu des services au régiment, ou l’ont suivi au feu. On cite aussi des chats qui, perchés sur le sac de leur maître, ne l’ont pas abandonné au plus fort du combat.

Les turcos ne reçoivent pas moins de couronnes et de fleurs que les zouaves et les chasseurs à pied. Ce sont de beaux hommes ; il y en a de toutes les couleurs, depuis le blanc le plus pur jusqu’au noir le plus foncé. On reconnaît les officiers indigènes à leur barbe. J’en remarque un qui a tout-à-fait le type nubien. Quand les bouquets tombent à leur portée, les soldats les ramassent. Les officiers font de même et s’en parent. Les cantinières surtout en sont très-friandes ; elles en sont chargées.

Le temps, qui avait été beau jusqu’alors, se gâte ; bientôt il pleut à verse. Les dames assises sur les toits, et il y en avait bon nombre, ouvrent leurs ombrelles ou leurs parapluies. Le vent s’élève, les accidents sont imminents ; cependant nos curieuses tiennent bon. Mais le vent redouble ; ceux qui s’étaient accrochés à des tuyaux de poêle commencent à comprendre que la position n’est plus tenable. Quelques-uns se retirent, mais la majorité reste encore. En ce moment, en face de nous, un monsieur court sur une corniche, et fait pousser des cris d’effroi à tous ceux qui le voient. Il n’a pas l’air de s’en préoccuper ; il gagne une fenêtre et rentre paisiblement chez lui.

Après l’infanterie commence le défilé des régiments de cavalerie de la garde : les guides et leur excellente musique, les lanciers, les dragons, les hussards, les chasseurs, tous trempés comme des canards. Vient ensuite la garde nationale à cheval, qui ne l’est pas moins ; puis celle à pied, et la garnison de Paris. Tout cela réuni doit faire une centaine de mille hommes qu’en ce moment, sur les boulevards, considèrent un million de têtes.

La pluie s’était un peu calmée, mais un orage bien caractérisé éclate. Alors c’est un sauve-qui-peut général. Les toits et les trottoirs sont abandonnés, et ceux qui sont aux fenêtres du côté où le vent chasse reçoivent leur part d’eau.

Je profite d’une éclaircie pour regagner la rue du Mail et mon hôtel où j’emploie mon temps à faire la relation qu’on vient de lire.

Après le dîner, le temps s’étant remis, je retourne au boulevard. La foule y est encore augmentée ; les trottoirs ne la contiennent plus, elle a envahi la chaussée où les voitures ne peuvent circuler qu’au pas. Tous les théâtres sont pleins. Les cafés sont inabordables : pas un banc, par une chaise pour s’asseoir ; dix personnes se disputent celle qu’on laisse libre. Je n’avais rien de mieux à faire que d’aller me coucher : c’est ce que je fis.