Dictionnaire de théologie catholique/MACÉDONIUS ET LES MACÉDONIENS III. L'hérésie macédonienne

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Dictionnaire de théologie catholique
Letouzey et Ané (Tome 9.2 : MABILLON - MARLETTAp. 31-34).

III. L’hérésie macédonienne. —

Histoire.


Les historiens du ve siècle, et spécialement Socrates et Sozomène, fournissent de nombreux renseignements sur l’histoire du parti homœousien après 360. Ces renseignements sont d’autant plus importants à recueillir qu’ils sont enpruntés à Sabinos, un membre de ce parti. Cf. F. Geppert, Die Quelten des Kirchenhistorikers Sokrates Scholastikus, Leipzig, 1898 ; 1473

MACÊD0N1US 1 l LES MACÉDONIENS

P. Hatulol, Soseotène tl Sabinos, dans la Bytanttn. y.titschr.. 1898, t. vu. p. 265 284 ; G. Schoo, Die Quellen

i irehenhislorikers Sozomenos, Berlin, 1911, p. 95 se] Mais m Socrati imène donnent a ce parti le

nom iif Macédonlus, et commencent à parler des

i Ioniens dès qu’ils arrivent au récit des faits

360, il est peu vraisemblable qu’ils

aient trouve ce nom dans la tradition. Socrates, ilE..

11.. /'. (.'.. t. iwii. COl. 213, BC Nous n’avons

donc pas a suivre ici dans le détail l’histoire assez compliquée des homosousiens.

Il semble qu’au début, leur parti se soit prineip.ilement attæhe au problème christologique, la personne du Saint-Esprit n’intéresse pas Basue d’Ancyre. i e

mémoire envoyé par lui et par ses amis à la suite du

concile d’Ancyre >ie 358 se contente île formules

sur la nature de la troisième personne

divine : xv x : -. OÙO*4 Û -ïTT, ;.

^x Syiov, èx rcxTpoç &V uloO svov. Et un peu plus loin : o ; a.<'> ; -i. r : p6aco-i Èv raîç 1816tt)oi tûv &7Coorâae(i>v sooe

rcacTtpa èv -f t r.xzz'.y.r, ïÙOsvti

ôti v/j’j’jtî ;. xxl tov ul&v '.J ;.ti ? « ; 8vtw

V-'Lx xaOap&ç, èx -ït, : o ; réXeiov èx.

i£v>v y.a r. içecTÛTa ôpoXoYOÛVTCÇ,

xr. to rc/iï to ây.ov ô r, 8sla y ?*?'". raxpàxXijTO »

ôvou.i~E'. èx -xt : 6 ; &V ui i jvscttôtï YvwplÇoVTeç. Épiphane, //ans., i xxiii, 16, P. G., L i.u. col. 133.

Sous le règne de Julien, au témoignage de Socrates, les partisans de Macédonlus, d'Éteusius, d’Eustathe et de Sophronius tinrent des conciles en divers lieux. Sopnronius de Pompéiopolis interrogé sur la doctrine du parti répondit, en se séparant a la fois des aériens et des nicéens, que, pour ses amis et lui. le Fils était semblable au l'ère, y.x-x rijv ôitéoraoïv. Il n’est pas question ici du Saint-Esprit. Socrates. II. /… III. x. /'. G., t. Lxvii, col. 105-409. En 366, le concile de Lampsaque, une des plus importantes réunions du parti. intente encore de renouveler la foi d’Antioche, c’est-à-dire la seconde formule in tnemnis. Socrates. II. S., IV. iv, /'. ri., t. i.xvii, col. 468.

A ce moment pourtant, la question du Saint-Esprit est clairement posée. Dès 362, le concile d’Alexandrie a déclaré que seuls pouvaient être reçus ceux qui rejetteraient la création Saint-Esprit. Tom.ad Antioch., 3, /'. G., t. xxvi, col. 800 A. Cette thèse, conforme aux doctrines défendues par saint Athanase dans les lettres à Sérapion, a été acceptée par Mélècc d’Antioche. Dans tout l’Orient, on commence dès lors à s’inquiéter du Saint-Esprit.

Mais on préfère généralement, en dehors d’Alexandrie, s’en tenir aux expressions scripturaires, et ne pas donner de formules trop précises. Encore en 371, saint Basile de Césarée, dans une prédication solennelle n’affirme pas clairement la divinité du Saint-Esprit, ce qui lui vaut des observations de la part de Grépoire de Nazianze. Epiai., lviii, P. G., t. xxxvii, col. 114. L’attitude de saint Basile s’explique en grande partie par le désir de ne pas froisser des convictions respectables, de ne pas scandaliser des âmes trop craintives. Parmi les chrétiens de Cappadoce qui acceptent la foi de Nicée, il s’en trouve qui estimeraient imprudent d’affirmerla divinité du Saint-Esprit.

La rupture de ces chrétiens timides avec la grande Lilise n’est pas alors consommée. Suivant Loofs, art. cité, p. 17. le tournant décisif en cette affaire se serait produit lors de la brouille entre saint Basile et Eustathe de Sébaste en 373. Cette opinion a du moins de très fortes vraisemblances en sa faveur. Durant les années qui suivent 373. on voit en effet Eustathe faire figure de chef de parti ; et d’autre part Basile n’hésite a traiter son ancien ami, devenu son adversaire acharné, de -.i<, -. -.-/- r-_ - —, —, i-/7vi-///<v

alpéaeroç. Bpist., ccxzm, 3, P. G., t. u. col. 977. i es Cappadoclen s, surtout saint Basile et saint Gré

golre de NaLian/e. parleront désormais du Saint

Esprit avec plus de confiance. Le De Spiritu Saneto de

saint Basile OCCUpe.i COl égard une place importante

dans l’histoire de la controverse. I a charité pourtant ne

perd jamais ses droits. Si attache qu’il soit personnellement à la consubstantlallté du Saint-Esprit, saint Grégoire de Nazianze parusans colère de ceux qui se

refusent à l’admettre. En 381, dans au discours prononce a Constantlnople, il décrit ainsi les diverses opinions entre lesquelles se partagent les chrétiens :

De CeUX qui sont savants parmi nous, les uns tiennent le Saint-Esprit pour une force, Èvépyeiic, d’autres

pour une créature, d’autres pour i >ieu ; d’autres eue ore refusent de se prononcer par respect, disent-ils, pour ['Écriture qui ne s’exprime pas clairement à ce sujet ; aussi prennent-ils une position obscure et en fait extrêmement dangereuse. Parmi ceux qui le regardent Comme 1 Heu, les uns conservent pour eux-mêmes cette pieuse croyance : les autres ont le courage de la prêcher.

I Vautres, qui veulent encore être plus prudents,

mesurent en quelque manière la divinité, ils acceptent comme nous la Trinité ; mais ils prétendent en même temps que seule la première personne est infinie en substance et en énergie, que la seconde est Infinie en énergie, mais non en substance, que la troisième n’est infinie d’aucune de ces manières, j Onit. theol., v. 5, /'. G., t. xxxvi, col. 137 C, D.

Pendant que les catholiques mettent ainsi dans son plein relief la consubstantialité du Saint-Esprit, les pneumatomaques, ou tout au moins un certain nombre d’entre eux, font un pas en arrière vers l’arianisme. A la suite de l’ambassade d’Eustathe de Sébaste, de Silvain de Tarse et de Théophile de Castabala au pape Libère, Socrates, II. E, IY, xii, /'. G., t. i.wn, col. 181-106, la formule de Nicéc avait été acceptée par les homreousiens. Mais lorsque Eustathe a rompu avec saint Basile, il rejette le consubstantiel nicéen, pour revenir à l'ÔjAOlOÇ v.x~.x t.xv-.x : en 376 une lettre de Basile accuse Eustathe d’avoir accepté une formule qui ne renfermait pas 1'6 ; aooÛctioç, ICpist., CCXLTV, 9, P. G., t. xxxii, col. 924. Sozomène, II. L"., VII, ii, 3, P. G., t. lxvii, col. 1420 A et avec moins de précision Socrates, II. E., V, iv, P. G., t. i.xvii, col. 569, parlent d’un concile tenu à Antioche de Carie, en 378, et dans lequel l'ôijioioûmoç aurait été substitué à l'ôp ; ooûatoç. Il est difficile qu’il n’y ait pas quelque chose de vrai dans ce récit.

Nous arrivons de la sorte aux environs de 380, et à ce moment le parti pneumotomaque est constitué.

II a son aile droite, qui pense correctement du Fils et qui accepte le consubstantiel nicéen ; cf. Grégoire de Nazianze, Orat. theolog., v, 21, P. G., t. xxxvi, col. 160 C ; Oral., xli, 8, id., col. 1 10 B. Il a son aile gauche qui fait sienne le symbole de Lucien, suivant la tradition des premiers homreousiens, et qui ne veut pas entendre parler du consubstantiel. Ce qui réunit ces deux ailes, c’est la commune défiance à l'égard de la divinité du Saint-Esprit.

Lorsque se réunit le concile de Constantinople en 381, l’empereur Théodose et ses conseillers ecclésiastiques espérèrent ramener les pneumotomaques. Trente-six d’entre eux, sous la conduite d'Éleusius de Cyzique et de Marcianus de Lampsaque prirent part au concile ; Socrates, II. / : '., Y, viii, P. G., t. i.xvii, col. 576 ; mais il fut impossible de les convaincre. On dut les condamner comme hérétiques : le canon qui les anathématise leur donne le nom de semi-ariens ou macédoniens. < an. 1, Mansl, Concil., t. iii, col. 557.

En juin.'iX. - ', . une nouvelle tentative d’union resta ians sucrés, Socrates, II. L'., Y. x, /'. G., t. i.wu, col. 588, et Théodose ordonna de poursuivre les macé

(Ioniens avec les autres hérétiques, dans une série de lois destinées à défendre l’orthodoxie. Socrates, II. /… V, xx, P, (', ., t. i.xvii, col. 620 B, assure pourtant que seuls les eunomiens lurent empêchés de célébrer le service divin, et que les autres confessions chrétiennes purent continuer leur existence plus ou moins ouvertement.

Nous sommes mal renseignés sur les événements postérieurs de l’histoire du macédonianisme. Seuls quelques incidents nous sont connus, en particulier une controverse, tenue à Anazarbe vers 392, et qui mit aux prises plusieurs évêques macédoniens et Théodore de Mopsueste. Baradbesabba raconte ainsi cette controverse : « Les partisans de Macédonius s'élevaient contre la notion du Saint-Esprit, en disant qu’il n'était pas éternel, ni de même nature que le Père et le Fils, mais qu’il avait été fait par le Fils. Ils en vinrent bientôt à vouloir convoquer les orthodoxes à une dispute, et ils leur demandaient : Montrez-nous où il est dit que le Saint-Esprit est éternel, ou de même essence, ou créateur, ou Dieu. Si vous pouvez montrer cela, votre foi est véritable. Ils pensaient, les insensés, que personne ne pouvait répondre à cela. Le concile du Seigneur de la ville d’Anazarbe courut à ce second Moïse et à ce second Paul [il s’agit de Théodore de Mopsueste] et il assuma la tâche de sauver le peuple du Seigneur. Quand les Macédoniens apprirent qu’il devait discuter avec eux, cette réunion de renégats commença par crier : Nous ne permettons pas que des prêtres discutent avec des évêques. Aussi, après de longues sollicitations, ils lui donnèrent le degré et l’honneur du souverain pontificat, après qu’il l’eut refusé de nombreuses fois. Mais alors, durant la nuit, il le reçut comme pour l'Église catholique. Lorsque les menteurs et les véridiques se furent préparés et réunis au matin du jour avec le bienheureux interprète comme chef des troupes du Seigneur, tous les ennemis, courbant leurs têtes à terre, ne purent pas résister à ses demandes, mais durent se réfugier dans le silence ». Baradbesabba, Histoire, xix, trad. Nau, Pair. Orient., t. ix, p. 506, 507. Cf. Chronique de Seert, lui, ibid., t. v, p. 282..1. M. Vosté, La chronologie de l’activité littéraire de Théodore de Mopsueste, dans la Revue biblique, 1925, p. 55.

Plusieurs années après, Théodore rédigea un résumé de cette importante controverse et le dédia à un certain Patrophile, inconnu d’ailleurs. Nous possédons encore, dans une traduction syriaque conservée par un ms. du British Muséum, Or. 6714, ꝟ. 178-187, du ixxe siècle, l'œuvre de Théodore de Mopsueste, qui a été éditée et traduite par F. Nau, dans la Pairologia orientalis, t. ix, 1913, p. 637-667. Théodore est d’ailleurs très sobre de renseignements historiques. Il se borne à dire : « A cause de leurs science profane, à cause aussi de leur application au sujet de l’enseignement de la foi, et de la grande étude qu’ils avaient faite des Écritures, ils avaient une grande opinion d’eux-mêmes. Comme ils se croyaient les docteurs de tout l’univers, ils circulaient chez tous ceux qui se plaisaient dans leur religion, et ils s’efforçaient par leur venue et par leurs exhortations, de fortifier leur enseignement, au point qu’ils amenaient aussi les autres à s’approcher de leur secte. « Théodore, Controv., 1, P. 0., t. ix, p. 637. Du moins voit-on par là que l’activité des macédoniens restait considérable dans les dernières années du iv c siècle.

Les arguments qu’ils mettent en avant, au cours de la discussion, sont sensiblement les mêmes qui sont présentés par les dialogues macédoniens que citent Didyme et le pseudo-Athanase. Nous les retrouverons en étudiant la doctrine macédonienne.

Après 392, nous perdons de vue les hérétiques pneuniatomaques. Au dire de Socrates, il y en avait encore

à Constantinople, en 428 : ce fut Nestorius le premier qui fit fermer les églises possédées par les macédoniens dans la capitale et à Cyzique, et qui obligea les hérétiques à revenir a la foi orthodoxe. Socrates, H. E., VII. xxxi, V a., t. i.xvii, col. 808.

Doctrine.

L’enseignement des macédoniens se

rapporte surtout à la personne du Saint-Ksprit. Beaucoup d’entre eux, nous l’avons dit, pensaient correctement sur le Fils. Dans le discours prononcé à Constantinople pour la Pentecôte de 381, saint Grégoire de Nazianze, parle des pneumatomaques comme de chrétiens qui parlent bien du Fils, nepi xôv ulôv ûyiaU vovreç, Orat., xli, 8, P. G., t. xxxvi, col. 440 B ; et l’arien des Sermones arianorum, fragm. 6, P. L., t. xiii, col. 614 A, déclare également, en parlant des macédoniens et des orthodoxes : De Pâtre et Filio convenu eis et de Spiritu Sanclo dissentiunl.

D’autres cependant et peut-être les plus nombreux, n’acceptaient pas l'ôp.ooûaioç et s’en tenaient à l'ôu, oioç xaxà toxvtoc ; un fragment des Sermones arianorum nous assure que : Macedoniani dicunt Filium similem per omnia et in omnibus Palri. Fragm. 6, P. L., t. xiii, col. 610 C. De même le macédonien du Dialogue pseudo-athanasien dit que ol TraTÉpeç 7)u, a>v tô ôp.oi&v xoct' oùaîav elrcov Ttepî toû uioù. Dialog. adv. maced., i, 15, P. G., t. xxviii, col. 1313 D. Le texte porte ici ôu-Cioûaioç xaT* oùaîav, mais la correction s’impose d’autant plus que l’objection à laquelle répond le macédonien est précisément fondée sur le caractère non scripturaire de la formule ôu.otoç xaci' oùatav.

On apprend d’autre part, par le IIIe Dialogue De Sancta Trinitate que les macédoniens prétendaient rester fidèles à la foi du bienheureux Lucien : 'HfjiEtç oût(oç 7T(.aT£Ûo[i.ev ùtc, ô (i.axâp ioç Aooxiavôç, proclame l’interlocuteur hérétique. Dial., III, 1, P. G., t. xxviii, col. 1204 A. Toutefois, il semble bien que le symbole de Lucien ait été interpolé par les macédoniens, du moins à s’en rapporter aux accusations de l’orthodoxe. Cf. sur ce point G. Bardy, Le symbole de Lucien d’Antioche et les formules du synode in encœniis (341) dans Recherches de Science religieuse, 1912, t. iii, p. 139 sq. ; F Loofs, Der Bekennlnis des Màrtyrers Lucian, dans les Sitzungsberichte des kgl. Akad. der Wissensch. zu Berlin, 1915, p. 576-603. Les mots que l’on reproche aux macédoniens d’avoir introduits dans la formule primitive sont précisément les plus importants, ceux qui affirment du Fils qu’il est oûaiaç Te.xal PouXîjç xai 8uvâu.ewç à7rapâÀXaxToç eîxœv. Quoi qu’il en soit de l’interpolation, les macédoniens s’en tiennent à cette formule ; et refusent d’admettre une seule et même volonté et puissance et gloire pour le Père et pour le Fils. En vain l’orthodoxe du Dialogue s’efîorce-t-il de montrer à son adversaire que les expressions orthodoxes ont le même sens que la formule de Lucien : celui-ci s’attache à la lettre du symbole. Il est probable d’ailleurs que cet attachement recouvre une divergence réelle dans les croyances. A 1'6[ji.ooùcti.oç de Nicée, le macédonien oppose rôjxcioç xocTà rcâvra, ou l'ôfxotoùoioç, comme l’expression de la foi traditionnelle.

Sur le Saint-Esprit la doctrine des pneumatomaques n’est pas toujours facile à saisir. Elle se résume plus facilement dans une négation que dans une affirmation. On la trouve assez bien exprimée dans la formule que l’historien Socrates place sur les lèvres d’Eustathe de Sébaste : « Pour moi, je n’oserais donner au Saint-Esprit ni le nom de Dieu, ni celui de. créature. » Socrates. H. E.. II, xlv, P. G., t. lxvii, col. 360 A B.

Les macédoniens, ceux tout au moins que nous font connaître les ouvrages authentiques, le petit dialogue inséré dans le premier des Dialogues Contra macedo 178

ntanos, et le dialogue, sans douta plus important cite par Didyme dans le De irmitate, profeaænl un atta chôment aveugle a l'Écriture. Us no veulent admettre que « les Formules scripturalras ; el sous prétexte que Un ne disent nulle part que le Saint ri ! est Dû il. iN mrefusent a lui donner ee titre.

ils corrompent cependant l'Écriture, au dire de leurs adversaires, ou tout au moins Us se servent d’exemplaires corrompus, c’est ainsi que dans L'Épitre aux Phllipplens, iii, ; >. ils lisent r$

u lieu do to) -vejuït'. 8coû ; dans l'Épim Romains, mu. il, au lieu de 8td rovj (voue r ;  : 'rn :.. ils lisent $ld t.

4m ô(xïv ; dans Ames. i. 13, ils suppriment le pronom èyci devant les mots r.-s-zùfj » v TTve’Jua. Didyme. De Trin., ii, U. /'. G., t. wi. eol. 664, 665 ; ef. Pseudo-Atharrin., iii, 20, /'. G., t. xxvra, col 1233 I l 26, col. 1244 B ; Didyme, De Spir. 14, P. G., t. xxxix, col. 1046 C. Et pour le reste, leur exégèse est étroitement littérale. Si les orthodoxes leur rappellent qu’il est écrit : Dieu est Esprit, Joan., iv, 14 ; ils répliquent qu’il est écrit en effet : Dieu est Esprit, mais non pas : l’Esprit Dieu : Tout ce qui est Dieu est Esprit ; mais tout ce qui est Esprit n’est pas Dieu. Il faut avouer qu’en cela ils ont raison. Mais les orthodoxes insistent : Il est eerit : le Seigneur est l’Esprit, Il Cor., ni. 17. A quoi ils répondent qu’il est Ici question du Christ, et qu’il ne faudrait pas retourner la phrase pour y lire : L’Espril neur. Pseudo-Athanase, Dial.

contra maced., i. />. (, '., t. wvm. col 1292, 1293 ; cf. Didyme, De Trin., a, 4, /'. (, '.. t. xxxix. col. If De la des plaisanteries grossières comme celle-ci : i a la même puissance que le Saint-Esprit et doit être glorifiée avec lui. puisqu’il est écrit : Si l’on ne renaît pas de l’eau et de l’Esprit. Didyme, De Trin., u. 13, /'. < ;.. t. xxxix, col I ou encore : Il

crit : « Louez le Seigneur, car le psaume est bon : qu'à Dieu soit accordée la louange -et : - Il est bon de confesser leSeigneur, et de louer ton nom, Très-I laut. » Mais nous ne trouvons nulle part : « Louez le SaintDidyme, De Trin., ii, G, 18, col. 545 H, C. Du moment où il est écrit : Tout a été fait par lui —, cette expression elle aussi doit être entendue avec sa sianitication la plus littérale : dans le mot tout, est compris le Saint-Esprit. Didyme. De Spir. S., 13, 1>. G.. t. xxxix. col. loir, H ; oe Trin., m. 32, col. 957 B. Il s’en suit que le Saint-Esprit est une créature ; et l’auteur du Dialogue cité par Didyme ne craint pas d’accepter cette conclusion : il rappelle que les attributs de Dieu s’expriment par des mots que l’on applique aussi aux créatures : les mots bon, par exemple. ou saint, ou puissance, Didyme, ! >< Trin., ii, 3. col. 170 A : que les an, es eux aussi sont de Dieu et saints et prits de Dieu : id., u. 1, col. 4^1 H : cf. De Sr>ir. S., 7. c0 '- ;  : que le terme éternel n’est pas exclu îent réservé a Dieu. / ; - Trin., ii, 6, 1, col. 516 C. Tous ces arguments ne sont pas nouveaux. On les a rencontres déjà chez les ariens de la première heure, et particulièrement chez Astérius de CappaMais tandis qu’Astérius appliquait a la personne du lils se, raisonnements sophistiques, les macédoniens les appliquent a l’Esprit-Saint. Us admettent, plus ou moins, la divinité du I"il> ; c’est a l’Esprit qu’ils s’attaquent désonnais.

voici le plus subtil de leurs arguments : Si le

-it est Dieu, il est ou bien’lYre ou bien Fils,

n'étant ni l’un ni l’autre, il n’est pas plus Dieu que les

autres Esprits. Didyme, />< Trin., iii, ">, col. 492 C :

Pseudo-Athanase, Dicd. ado. maced., i. 1'. G..

m. col. 1292 ; Théodore de M ùvo.,

ilr. orient., t. i. p. 656. D’ailleui Saint Esprit vient du l'ère comme le I ils, il a deux frères dans la TVInlté. Dial, conta, maced, , i, col. 1313 H.

Or. une telle hypothèse est inacceptable. Cf. Didyme,

De Spir. S., 62, /'. G., t. xxxix, col. 1084 B, c.

Il suit île la que le Saint -Esprit ne doit pas être adoré : l’Ecriture ne parle nulle part d’une telle adOTfl lion. Dial. contra mactd., i, col. [293 ; qu’il n’est pas

digne du même honneur, Ô|x6tiu.oç. que le l'ère et le l-'ils. td., col. 1300.

l’ourlant, si l’Esprit Saint n’est pas Dieu, les macédoniens se refusent a oir en lui une créature ou du moins une créature comme les autres : OÙ xMvorcoieT-rai -olz -zïrn. (j, ovaSix6v Ôv TO âyiov 7rv « >ju.a. id., col. 1300 C ; cf. col. 1313 c.. IK <ioi eut reconnaître qu’il est compté avec les deux autres personnes « le la

sainte Trinité : et celan’esl pas sans les embarrasser : VOid la réponse que donne à cette difficulté le macédonien du dialogue pseudo-athanasien : t<~> &v6u.aTi auvapiOjxeïxxi tco to’j ttvs jlt.-'iç, i’r t t<~> tou v : ?L* : p<, c

r t ŒoO, 9] utoô CJioipiOy.ziTXi. ôv6|i.a-n.. Oû-rroç xaXeî,

fjLTjxe icXeTav où tger 4px*ÏT0H yàp tû otxeuo à ; nôu.aTt.. Ce serait donc seulement en tant qu’Espril que la troisième personne serait comptée avec les deux au 1res, et pas autrement, D ial. contra maced., i, col. 1297 C : on peut trouver oette explication au moins superlicielle. Cf. Théodore de Mopsueste, Controv., 3 et I. /'. O., t. ix. p. 639-641.

Somme toute le Saint -Esprit occupe une position Intermédiaire entre Dieu et la créature, sans qu’il soit possible de préciser autrement cet te position : AùxolSè çr ( aLv. oute efç (k[.> « )v à !  ; îav àvàyoxxji t6 7Tveù(i.a. O’jte ziç ttjv twv >.0'.7rcjv cpûariv xa6sXxooat.v tt)v yàp |i.éar, v txE'.v è-é/z :, fi.r)TeOso< ; àv, pvrjTe Sv ti twv &XXojv XoircôJv. Didyme, De Trin., ii, 8, V. G., t. xxxix, col. 017 C : cf. W., ii, 7, 3, col. 576 B.

Il semble que telle soit la conclusion de tant, d’efforts dialectiques. Pour s'être attachés à la lettre de l'Écriture, et pour avoir refusé de comprendre que la divinité du Saint-Esprit était le complément indispensable de la divinité du Christ, les macédoniens aboutissent à une impasse. Ils ne savent plus où placer le Saint-Esprit, et l’on ne s'étonne pas que les plus logiques d’entre eux aient été amenés à nier même la consubstantialité du Fils, admise au début par l’ensemble du parti. La foi au Saint-Esprit et celle au Fils ne vont pas l’une sans l’autre.

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G. Bajrdy.