Dictionnaire de théologie catholique/PSAUMES (Livre des) .I. Généralités

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Dictionnaire de théologie catholique
Letouzey et Ané (Tome 13.1 : PRÉEXISTENCE — PUY (ARCHANGE DU)p. 554-564).

misses sunt iniquitates ; psalmus i.wiii : Salvum me fac,

Drus ; psalmUS C3X : Ilixit

Dominus Domine meo ?

ltis/i. Négative.

Dubium’l. - Utrum sententia eorum admittl possit qui tenent, Inter psalterii psalmos nonnullos esse sive Davidis sive aliorum auctorum, <]ui propter rationes liturgicas et musicales, oscitantiam amanuensium aliasve incompertas causas in plurcs tuerint divisi vel in ununi conjuncti ; itemque alios esse psalmos, uti Miserere mei, Deus, qui, ut meliusaptarenturcircumstantiis historicis vel solemnitatibus populi judaici, leviter fuerint retractati vel modificati, subtractione aut additione unius alteriusve versicuti, salva tamen totius textus sacri inspiratione ?

Iicsp. — Affirmative ad utramque partem.

iniquitates ; le ps. i x> ni, Salvum me fac Deus ; le » s. ( ix, Dixit Dominus Domino meo ?

Bép, Non.

VI. — Peut-on admettre l’opinion de ceux <iui pensent que, parmi les psaumes, il en est quelques-uns, soit de David soit d’autres ailleurs, <|ui, pour des raisons liturgiques et musicales, par la négligence des scribes, ou pour d’autres causes inconnues, ont été, soit divisés en plusieurs, soit réunis en un seul ; ou encore que d’autres psaumes, par exemple le Miserere mei, Hcus, pour être mieux adaptés aux circonstances historiques ou aux solennités du peuple juif, ont été légèrement retouchés ou modifiés, par la soustraction ou l’addition de l’un ou l’autre verset, sans atteinte toutefois de l’inspiration du texte sacré tout entier ?

Rép. — Oui sur les deux points.

VII. — Peut-on soutenir comme probable l’opinion de ces écrivains modernes qui, s’appuyant uniquement sur des indices internes ou sur une interprétation inexacte du texte sacré, se sont efforcés de démontrer que nombre de psaumes ont été composés après l’époque d’Esdras et de Néhémie, et même au temps des Machabées ?

Hép. — Non.

VIII. — Faut-il, sur les témoignages multiples des saints Livres du Nouveau Testament, du consentement unanime des Pères et de l’aveu même des écrivains de race juive, reconnaître plusieurs psaumes prophétiques et messianiques, prédisant l’avènement, le règne, le sacerdoce, la passion, la mort et la résurrection du futur libérateur ? Et, par suite, faut-il rejeter absolument l’opinion de ceux qui, dénaturant le caractère prophétique et messianique des psaumes, restreignent ces oracles sur le Christ à des prédictions concernant uniquement l’avenir du peuple élu ?

Rép. — Oui sur les deux points.

Dubium VII. — Utrum sententia eorum inter recentiores scriptorum qui, indiens dumtaxat internis innixi vel minus recta sacri textus interpretatione, demonstrare conati sunt, non paucos esse psalmos post tempora Esdræ et Nehemiæ quin imo œvo Machabœorum, compositos, probabiliter sustineri possit ?

Resp. — Négative.

Dubium VIII. — Utrum ex multiplici sacrorum Librorum Novi Testamenti testimonio et unanimi Patrum consensu, fatentibus etiam judaicæ gentis scriptoribus, plures agnoscendi sint psalmi prophetici et messianici, qui futuri libéra toris adventum, regnum, sacerdotium, passionem, mortem et resurrectionem vaticinati sunt ; ac proinde rejicienda prorsus eorum sententia sit, qui indolem psalmorum propheticam ac messianicam pervertentes, eidem de Christo oracula ad futuram tnntum sortem populi electi prsenuntiandam coarctant ?

Resp. — Affirmative ad utramque partem.

Titre du psautier. —

Dans la Bible massorétique, le livre des Psaumes porte actuellement le nom de tehillîm ; le titre usité par les Juifs est Séfér tehillîm (contracté quelquefois en Tillim). Le mot de tehillîm ne se présente nulle part ailleurs : il est de même racine (luttai, « louer) que tehillâh, louange », qui fait au pluriel tehillôt (ce dernier terme se trouve employé dans Ps., xxii, h : si l’on voulait mettre une nuance entre tehillîm et tehillôt, sans doute pourrait-on voir dans le premier mot la forme de la composition, et dans le second le sujet traité ; quoi qu’il en soil, l’expression Séfér fehillîm signifie « Livre des louanges ».


Le ps. i.xxii, 20, contient cette formule : Les prières (feflllôt) de David, fils d’Isa !, son ! terminées. Le mol de tr/illi t pourrait servir à désigner le contenu des Psaumes, pourvu qu’on le prenne au sens large de prières, aussi bien la prière de supplication ou de demande, que celle de louange. L’expression Séfér fehillîm, pour dénommer le livre des psaumes, est attestée par Origène, dans le canon qu’il a placé en tête de son commentaire sur les Psaumes, sous la forme HÉcpep QiXklu, , P.. ;.. t. xii, col. 1084 ; cf. Kusèbe, thst. eccl. I. xxiv. 2, P. G., t. XX, col. 581, et aussi par saint Jérôme, qui écrit à Sophronius, en tête de sa traduction des Psaumes juxta hebraicam ueritalem : Nom et tilulus ipse hebraicus sephar thallim, quod inlerpretatur

    1. VOLUMEN HYMNORUM##


VOLUMEN HYMNORUM, P. L., t. XXV III, col. 112 1

Notre mot de psaumes vient des Septante qui emploient le terme de <jjcxXu.ol comme titre de notre livre de l’Ancien Testament. Le vocable, .l>5,. ?.[i.ôç correspond à l’hébreu mizmôr, qui désigne un chant avec accompagnement d’instruments a cordes ; l’hébreu mPz/n présente dans les titres de cinquante-sept psaumes. Dans le grec des Septante, l’expression BîoXoç v^aXiitov est l’équivalent de l’expression hébraïque Séfér tehillîm et c’est sous cette forme BtoÀoç tyy.îyLW que notre livre est cité deux fois dans le Nouveau Testament, Luc., xx. 12, et Act.. i, 20.

Quant au terme de psautier, on le trouve dans le Codex Alexandrinus : ^aXrrjpiov ; ce nom était à l’origine celui d’un instrument à cordes.

Nombre et division des psaumes.

Tant dans le texte massorétique que dans les Septante, les psaumes sont au nombre de cent cinquante.

Toutefois la numérotation n’est pas tout à fait la même dans le texte hébraïque que dans les Septante et les versions qui en dérivent. De part et d’autre, les huit premiers et les trois derniers ont des chilîres qui se correspondent ; mais les Septante réunissent avec raison les ps. ix et x de l’hébreu, qui sont les deux parties d’un psaume alphabétique ; ils joignent ensuite, mais cette fois à tort, les ps. exiv et cxv du texte hébraïque, puis séparent en deux, sans que cette division soit justifiée, le ps. cxlvii de l’hébreu. L’on a ainsi le tableau de correspondance suivant ;

Hébr. i-vm rx-x xi-cxiii cxiv-c.xv cxvi

CXVII-CXLVI

c.xi.vn

CXI.VIII-CL

LXX

l-VIII IX X-CXII

c.xiii r.xiv-cxv

    1. CXVI-CXI##


CXVI-CXI.V < XI-VI-CXLVII CXLVni-CL

Nous suivrons la numérotation du texte massorétique dans toutes les citations que nous ferons des psaumes au cours de notre article.

Les divergences que nous constatons entre le texte massorétique et celui des Septante prouvent qu’une latitude relative a régné dans la composition des psaumes. Mais il y a plus.

On peut remarquer, en effet, que certains psaumes. qui sont séparés dans le texte hébreu et le texte grec actuels, seraient à rapprocher. Par exemple, les ps. xi. il et xliii formaient manifestement un seul poème. puisque le rythme et le refrain de ces deux psaumes sont les mêmes. On a proposé aussi de réunir cxiii et exiv, (xvii et cxviii, cxxxiv et cxxxv, mais les preuves qu’on en donne ne sont pas suffisantes.

Par contre, d’autres psaumes gagneraient à être divises et ils l’étaient peut-être à l’origine : par exemple, le ps. xix. dont les v. 8-15 sont une louange de la loi de.lahvé (Vulg. : l.ex Domini immaculala) : le ps. vît dont les v". 7-12 changent brusquement de I lième (Vulg. : Exsurge, Domine, in via tua) : le ps. xxii. dont les - s, , nt peut être adventices iulu

iniscentur <-i convertentur) ; le ps. xxiv, dont les 10 -ont.1 mettre à part iuIl ;  : Utotlite portas),

lis » i ik.- les 1 fi sont a ajouter au » v x : le l>v w h dont les c. 7 13 ( ulu : Exaudi Domine vocem team) s’adressent subitement a Jahvé ; le ps xxxi se

-cran avantageusement, semble I il. i-i » trois poè mes dont Wdeuxième sérail tonné par les. 10-19 (Yulg. : Miserere met Domine) et le troisième par les’mini magna multitudo) ; le pv i « lotit les 15 18 correspondent, à quelques variantes au ps. i.xx (Yulg : ( ttnfundantur et reuereantur) ; le ps. lvii dont les i s 12 (Yulg. : Paraium cor meum)

valent au ps.. m.. I fi ; le ps. i dont les f.i 11 (Yulg Detis locutus rsl in sancto suo) forment la

ide partie du ps. r.viu, . s il (ce pv cvm est donc un très bon exemple, car il est formé « le deux frag ments des ps. lvii et lx) ; le pv i i est un emmêlage

k ux psaumes ; le ps. lxxvii dont les 17 Jl commencent un nouveau thème iVulu. : Viderunt te aqua

— ; le ps. lxxxi commence au v. 6 ( ulu : Teslimonium in Joseph) un nouveau psaume ; les ps. i xxxrx et x. sont l’un et l’autre amalgamés ; le ps > xxvi, dont ulg. : Ecee hereditas Domini) liassent à une autre niée, le ps iii. dont les. 12-15 (Vulg. : Filii sicut nooellar plantaliones) appartiennent à un autre thème.

A la suite des cent cinquante psaumes, [es Septante joute un psaume mu qui n’est pas canonique, ni probablement authentique. En voici la traduction d’après l’abbé Lesêtre, Le tiare des Psaumes, Paris, p 694

I. Ce psaume <-st écrit par David lui-même et hors nonihre Qoand il combattit seul contre Goliath. - pot it parmi mes frères.

I t le plus Jeune dans la maison de mon père.

— les brebis de mon père :

— mains liront une flûte,

— doigts arrangèrent un psaltirion ii donc l’annonce a mon Seigneur ?

hSeigneur, c’est lui-même qui entend. .">. Lui-même envoya son ange,

II me tira d’avec les brebis de mon père, El m’oignit de l’huile de son onction.

" v’aient beaux et grands,

Mais ce n’est pas en eux que se jilut le Seigneur.

lortis i la rencontre de l’étranger, I t il me maudit par ses idoles.

> moi, ayant tiré mon glaive. Je le décapitai,

Et j’enlevai la honte des fils d’Israël.

t >n voit que ce morceau hors nombre n’est qu’une composition sur I Reg., xvi, 1-14, et wn. De ce psaume on rapprochera aussi les Psaumes de Salomon ilomon, qui ne sont pas non plus dans le canon Les premiers figurent dans les éditions des Septante a la suite du IY « livre des Machabées. Les Odes ont été découvertes en syriaque en 1009.

toellement l’hébreu partage le psautier en cinq

qui ont chacun leur doxologic sauf le dernier :

Il l - i i t : Béni s<, it Jahvé, le Dieu d’Israël,

des si, -( les ! Amen ! Amen !

il Ps. in i.wn : Béni soit Jahvé, le Dieu

tel, qui seul fait des prodiges ! Béni soit à jamais

— glorieux ! « .untoute la terre soit remplie de sa’Amen ! Amen ! Fin des prières de 1 (avid.fils d’Isaï.’III. Ps. iwiii -i.i : Béni soit a jamais

Vncn ! Amen !

L. IV. Ps %.. evi : Béni soit Jahvé, Dieu d’Israël,

mité en éternité’F.t que tout le peuple dise : Amen ! Alléluia !

I. Ps. CVII-Cl

Ite division en cinq livres, avec leur doxologie Be Septante et dans la Vulgate Le

V livre, qui n’a pas de doxologie spéciale, se termine

par Un psaume qui peut clic considère comme une

véritable doxologie, a cause de son caractère de cant Ique de louango.

i / ormation du psautier. il esi difficile de recons

(il lier avec précision les phases par lesquelles a passe

le psautier actuel ; la seule chose qui soit certaine c’est que le psautier s’est formé graduellement au cours des temps,

1. 1 ne première constatation s impose ; elle résulte de la HOU) qui se trouve insérée après la doxologie du II 1’livre des psaumes : Km îles prières de David, Pis d’Isa !. ps. uxxrt, 20. Or, les 73 psaumes attribués A David par les cinq livres du texte massorétlque se répartissent comme suit : 1. 1 : 37 ; 1. Il : 18 ; 1. III : 1 ; I. I : J ; I. : 15.

si la note du ps. iwn convient a la rigueur comme finale îles deux premiers livres, qui comptent 55 psaumes dits davidlques, sur 72, elle prouve que sou rédac leur ignorait l’existence d’un certain nombre de

psaumes davidiques qui sont ainsi restes en dehors de

la collection qu’il avait constituée et qui ont pris place

dans d’autres recueils formes après le sien.

"J. Maintenant, si l’on examine les 72 premiers psaumes, l’on s’aperçoit que l’on a des doublets, qui semblent Indiquer que les deux premiers livres des psaumes (i xxi ; xi.n Lxxiponi d’abord existé à l’état sépare et que leur conservation est due à un rassemblement postérieur. C’est ainsi que le ps. i (qui appartient au 1. h est Identique au ps. lui (qui appartient au 1. Ih et que le ps. jcl, 14-18 (qui fait partie du 1. 1) forme à peu de changements près le ps. i.xx (qui est dans le l. lli. or, tous ces psaumes soni attribués a David. Il n’est pas vraisemblable que le même collectionneur ait ainsi groupé par inadvertance des psaumes identiques dans un recueil primitif. L’on est donc porté a admet Ire que les deux premiers livres ont existé d’abord à l’état séparé.

3. Les psaumes du 1. I (i xi.n sont tous attribués à David, sauf les deux premiers qui sont anonymes, ainsi que le ps. x, qui doit Être rattaché au ps. ix dont il est la suite alphabétique, et le ps. xxxiii qui est anonyme dans le texte massorétique, mais attribué lui aussi à David dans les Septante.

Par contre, parmi les psaumes du 1. Il (xi.ii i.xxii). seuls les ps. i.i-i.xv. i.xv iii-i.xx. soil is en tout, son ! attribués a David par le texte massorétique. Les Septante considèrent le ps. i.xxi comme étant de David et quelques critiques supposent que le ps. i.xxii a porté primitivement la mention de David. Quelques mss. hébraïques donnent aussi les ps. i.xvi et lxvii comme étant de David. Quoi qu’il en soit, on peut soutenir que la section qui va du ps. i, i au ps. i.xxii est, en gros, de David. Quant audébul du I. II, qui comprend les ps. xi.ii-i.. voici quelles en smit les attributions : le ps. xi. m est anonyme, les ps. xt.n. xliv-xlix sont attribués aux (ils de (>>ré, le ps. l à Asaph.

Si l’on néglige les psaumes anonymes, nous aboutissons donc au résultat suivant :

L. I. — Ps. i-xi.i : David.

L II Ps. xlii-xlix : lils de Coré.

PS. i. : Asaph.

Ps. i.i i.xxii : David. Ce résultat corrobore la constatation déjà l’aile que les deux premiers livres des psaumes n’ont pas formé une collection primitivement unique : de plus, il montre que le I. Il n’est pas un recueil homogène et que la note : Fin des prières de David, lils d’Isa) qui clôt le ps. i.xxii. ne s’applique qu’au groupe terminal I.l I.XXII.

I. D’autres psaumes sont attribues aux fils de Coré

el i saph ; précisément presque tout le I. III (lxxih ixxxixi se partage entre ces deux familles : a Asaph les ps. i.xxiii -i.wxiii ; aux lils de Coré les ps. LXXXIV, LXXXV (le ps. i.xxxiii est attribué à David), i. xxxvii, i.xxxviii (le ps. i.xxxix est attribué à Éthan l’Ezrahite). Il n’j a, on’le voit, que deux exceptions. Dis lois on est en droit de reconstituer ainsi les deux recueils :

Fils de (.oie : ps. m. h. i.i-, i.i II. II).

ps. LXXXIV, LXXXV, I. XXXVII, I. XXXVIII (1. III).

Asaph : ps. i. (1. 11).

ps. i.xxiii-i. xxxiii (1. III ». Or il est facile de se rendre compte que les trois collections ; la seconde de David (LI-LXXIl), celle des lils de Coré, celle d’Asaph, primitivement indépendantes, se sont compénétrées de la façon suivante : Fils de Coré : ps. xi.ii, xliv-xlix. Asaph : ps. L.

David : ps. li-lxxii (fin du 1. II).

Asaph : ps. lxxiii-lxxxhi.

Fils de Coré : ps. LXXXIV, lxxxv. lxxxvii.

lxxxvih. Cette compénétration s’est donc faite avant la division en cinq livres qui vient séparer une partie des psaumes des lils de Coré et une partie des psaumes d’Asaph. Peut-être même, textuellement parlant, avons-nous eu d’abord un premier arrangement : . saph David Asaph puis un second avec la collection des fils de Coré qui aurait ainsi encadré un recueil existant déjà précédemment (Asaph, David, Asaph) pour aboutir à la disposition actuelle :

Fils de Coré

Asaph

David

Asaph

Fils de Coré.

5. Cette hypothèse d’un double arrangement successif semble trouver une confirmation dans le texte de II Par., xxix, 30 ; « Le roi Ézéchias et les chefs dirent aux lévites de célébrer Jahvé avec les paroles de David et d’Asaph le voyant, et ils célébrèrent avec joie, et, s’inclinant, ils adorèrent. »

La cérémonie prescrite par Ezéchias s’ouvrirait à merveille par le ps. l d’Asaph : [1 Jahvé [] convoque la terre Du lever du soleil au couchant De Sion, splendide en beauté, [] Il s’avance, notre Dieu, et ne se tait point, i., 1-3.

Les « paroles de David et d’Asaph le voyant » paraissent bien désigner les ps. l-lxxxiii, tels que nous le révèle le premier arrangement (Asaph, David, Asaph) avant qu’il ne fût encadré par la collection des fils de Coré.

C’est ainsi que se précisent les divers états successifs des trois premiers livres du psautier :

a) Le premier recueil de psaumes davidiques (ps. iii-xli).

b) Le second recueil de psaumes davidiques (ps. lii. xxii).

c) Le recueil d’Asaph (ps. l, lxxiii-lxxxiii).

d) Le recueil des fils de Coré (ps. xlii, xliv-xlix, LXXXIV, LXXXV, lxxxvii, lxxxviii).

e) La compénétration de b et de c (Asaph, David, Asaph).

f) La compénétration de d ete (fils de Coré, Asaph, David, Asaph, fils de Coré).

g) La juxtaposition de a et de /, qui aboutira à nos trois livres du psautier dans leur forme actuelle.

6. L’emploi différent des noms divins témoigne également en faveur d’une existence séparée des divers livres du psautier et de la mise a part spécialement des

deux derniers livres. Du sait que dans les psaumes Dieu est désigné tantôt sous le nom de Jahvé, tantôt sous celui d’Elôhîm. Le tableau suivant donne le total de ces désignations pour tout le psautier :

    1. JAHVÉ I I##


JAHVÉ I I.UIIIM

I. 1 27li 15

I. II 30 164

1. III Il 43

1. IV’103

I. V 236 7

L’on peut déduire de ce tableau que le 1° livre est jahvisic, le [Ie, élohiste, le IIIe, mi-partie jahviste, mipartie élohiste, le IVe, totalement jahviste, le Ve, presque entièrement jahviste (puisque, des sept Elôhim qu’il contient, six appartiennent au ps. cviii, qui est un amalgame des ps. lvii, 8-12, et lx, 7-11, du t. II, tous deux élohistes, et un au ps. cxliv. i », où il ne semble lias primitif, ce psaume étant jahviste).

Beaucoup de critiques sont d’avis que tous les psaumes ont employé primitivement le nom de Jahvé pour désigner Dieu et que, par un scrupule théologique, on aurait substitué, dans des remaniements ultérieurs du texte, le mot d’Elôhîm a celui de Jahvé : par exemple, le ps. xiv, 2. 4. 7 (1. I) emploie trois fois le terme de Jahvé, là où le psaume identique lui, 3, 5, 7 (1. II) se sert du mot Elôhim ; le ps. lxx, 1 (1. II) change en Elôhim le mot Jahvé qui se trouve dans le psaume identique xl, 14 (1. I).

D’ailleurs, la comparaison de certains versets de psaumes avec d’autres passages de l’Ancien Testament montre un phénomène de substitution semblable : dans le ps. L, 7, on lit : « Je suis Elôhim ; ton Dieu », alors que dans Ex., xx, 2, on lit : « Je suis Jahvé, ton Dieu ». La phrase d’Ex., xv, 11 : « Qui est comme toi parmi les dieux, ô Jahvé ? » devient dans le ps. lxxi, 19 : « O Dieu, qui est semblable à toi ? i

7. En outre, les deux derniers livres du psautier, que nous venons de mettre à part à cause de leur emploi exclusif du nom Jahvé pour désigner la divinité, se présentent avec certaines autres caractéristiques notables. Tout d’abord on y rencontre très peu de notations musicales dans les titres : cette rareté contraste avec l’abondance de ces notations dans les trois premiers livres. — En second lieu, c’est dans ces deux derniers livres que l’on constate le plus de psaumes privés de tout titre (on les appelle psaumes orphelins » pour les distinguer des psaumes qui, tout en ayant un titre, n’ont pas de noms d’auteurs et qu’on appelle pour cela « anonymes » ) ; sur les 34 psaumes orphelins que contient le psautier, 28 appartiennent aux deux derniers livres. — En troisième lieu, un certain nombre de psaumes des deux derniers livres sont attribués à David, 2 dans le 1. IV et 13 dans le 1. V. Or le ps. cvm (1. V) n’est que la juxtaposition des ps. lvii, 8-12 et lx, 7-14 (1. II). Cette attribution davidique et cette répétition de morceaux de psaumes constituent de sérieux indices que les psaumes dits de David, dans les deux derniers livres, ont eu une existence propre avant d’être insérés dans le psautier actuel, soit séparément, soit en groupe. Le groupement le plus important se remarque dans le t. V, ps. cxxxviii-cxlv. — Enfin d’autres groupements se discernent encore dans le 1. Y ; par exemple les cantiques des - montées » ou psaumes graduels, que l’on récitait en montant » à Jérusalem en pèlerinage, ps. ( xx-c.xxxiv. les psaumes alléluiatiques ainsi dénommés parce qu’ils commencent par Alléluia, ps. cxi-cxiii, et aussi les ps. cxlvi-cl, dont VAlleluia initial est à reprendre à la fin du psaume qui précède, la série si particulière des ps. xcm-c. Mais il est difficile de dire, sauf peut-être pour les cantiques des « montées. si ces groupes ont existé à l’état de recueils distincts.

8 itut on assigner une date aux différentes collée lions du psautier ?

Le premier recueil qui terme presque la totalité du I I du psautier, a savoir les psaumes davldlques m mi (N.uif probablement le psaume alphabétique xx> i remonte certainement a une date très ancienne.

D’après II l ar. i. 30, on peut croire que le

.1 reçut il des psaumes da idiques, i i iwn.it la

collection d’Asaph, i. lxxiu-lxxxiii, étaient constl

.m temps d 1 ;.i J i i et rien

n’empêche que l’on f.iw remonter o la même période

approximative le recueil des llls de i oré, xlii, m i

M. LXXXIV, t. LXXXVII, IWWIIl.

Il est plus difficile d’indiquer une date pour la tor mation des deux derniers livres du psautier. Peul < ii<

f< i nuit ii’ii i -.1 elle contemporaine seulement de la constitution définitive du psautier.

quel moment faut-il placei cette constitution itive tin psautier ? - tout d’abord, un point t clair : il semble bien que le psautier était déjà formé et divisé en cinq livres.-. la fin du ive siècle axant - t hri-t I - ii elTet. 1 Par., xvi (environs de l’an prière nui -e toinpose de fragments de mes : lis > S 22 correspondent au ps. cv, 1 15 ; les.’. :  ;  : < vont la reprodut lion du ps. m i : les j 3 l retrouvent dans le ps cm. 1. 17. 18. Or ce dernier psaume > i termine le I IV du psautier actuel, el jus ïement 1 Par. w i. 36 reproduit la doxologie de ce 1. tV, n modifiant légèrement la finale en ces termes : i soit.laine, le Dieu d’Israël, d’éternité en éternité. i".t tout le peuple dit : Amen ! et : Loue/ Jahvél si l’on soutient, avec quelques critiques, que la re n’a pas été prononcée pai Asaph et m'> frères r.. xvi, Ti et que le i HT doit par conséquent se Joindre directement au. 7. il reste qu’au moment de l’insertion de la prière par le chroniqueur, aux alentours de l’an 300 avant Jésus-4 ! iri-t. le psautier était divisé en nos cinq livres actuels avec leur doxologie île. lui second lieu, on lit dans il Mach., n. 13. que nie fonda une bibliothèque et y recueillit les livres concernant les rois et les prophètes, ceux de t i-ri to-j AtrjelSl et les lettres des rois [de I au sujet des dons sacrés Que le psautier eis tàt déjà sous s.i ferme actuelle au temps de N’éhémie 12 I ». on ne saurait l’affirmer avec cert itude, car il urrail que le terme rà toû Aa.ri’î désignât seule ment 1rs colh t lions davidiques, encore indépendantes. Au contraire, il a tout lieu de reconnaître le psau tier. constitué dans sa forme définitive, en tête de la troisième classi !. nt s eanoi iques, mentionnée dans le prologue de l’Kcclë’iastique, aux abords de 180 s ( hrist s, , n^ eette formule la loi, les pro

is pires

r, s que lr ps i wi. 2 3 est cité comme arc t’xari ~. : i) par I M.

mi. 17. pendant la lutte : une de l’année 162.

I. terminus, i quo pour la formation définitive du qu on ne puisse le remonter jus u temps ii, - Néhémie lil 12 h. peut aisément se r aux environs de l’an 300, et le terminus ml quem x alentoi i

Li plus grand nombre des

psaumes porte un titre : trente-quatre seulement

xception d.u - li lexti massorétique (dix neuf dans les Septante. » ii -t dans la Vulgate) ; on

— psaumes orphe Uns. qu il n faut pas confondre avec les psaumes

iu’ils ne men

Ts.

tiennent ans d’auteurs lune

line), soitdi ons historiques (treize, toutes

mui trconstanie de lavii di I >av id

indications poétiques : mizmôi (chant avec accompa gnement d’Instruments à cordes), jffr (chant), hamma’alôi (chants des montées), mus.’! (poèmi didactique), m ikfâm (chant d’oi ou poème digne d’être gravé), soit des Indications musicales se rapportant à

un son OU a une mélodie C0IU1US, a des tons île VOiX, a

des instruments à cordes ou à vent. < i. Gastoué.Les psaumes, dans /, i revue musicale, no 1930, p

DeUX questions s, ’posent au sujet de i es litres, iu

quels leur présence dans les septante confère manifes

teineiit la valeur d une antique tradition juive : s. mi ils authentiques-.’s, , nt ils Inspirés ? L’abbé Lesêtri livre des Psaumes, Paris, 1883, p. i i t, faisait à ce sujet les remarques suggestives suivantes, qui se trouvent êtred’accord avec le décret de la Commission biblique : Il n’v aurait aucun intérêt à vouloir | ardi i comme partie intégrante de l’Écriture les titres hébreux et les indications qu’ajoutent les Septante ; il suffit de les accepter comme des documents traditionnels d’une haute antiquité, dont il est permis de ne point tenir compte quand on a des raisons graves de le faire ; c’est ainsi qu’ont procédé les Pères, malgré les subtilités auxquelles ils se condamnaient pour expliquer les titres grecs Nous nous en rapporterons dune aux ins criptions, quand le contenu i psaume ne les démen tira pas formellement, ce qui arrive du reste assez rarement.

[.uteurs des psaumes. Voici comment se répar lit l’attribution des psaumes :

A Moïse, le ps..

David, les ps. m i. m xxxii, xxxiv-xli, li-lxv,

    1. LXVIII I##


LXVIII I. LXXXVI, CI, CIII, illl CX, CXXII, CXXIV,

cxxxi, cxxxiii, cxxxviii i xlv, soii en huit 73 psau

mes,

A Salomon, les ps. lxxii et cxxvii. A Asaph. les ps. i. i xxiii-lxxxiii, soit en tout 12 psaumes.

Aux fils de (aire, les ps. XLII, xuv . ii, LXXXV, LXXXVII, LXXXVHI, soit en tout II psaumes.

A 1 Iénian. le ps. i.xxxv m (attribué aussi aux lils de Coré).

A Éthan, le ps. i. xxxi.x.

A Jeduthun, les ]>s. xxxix, lxii, lxxvii îles deux premiers psaumes portent aussi le nom de David : le troisième celui d Asaph i.

Au surplus, ô.") psaumes portent, souvent avec l’adjonction d’un nom propre (David, lils de Coré, Asaph), le terme hébraïque « le lamenaçêah. Ce terme dérive d’une racine nâsah, qui au piel signifie conduire, présider, diriger. don le sens proposé pour lamena au maître de chanl. Les Septante n’ont pas compris ce mot et l’ont rendu : etc. to téXoç, que la Vulgate traduit littéralement : in fmem. La même confusion des Septante et de la ulgate se reproduit à la fin du li re d’Habacuc, iii, 19, où les deux mots qui signifient : Du maître de chant. Sur des instruments .1 cordes ont été joints au texte qui précède et traduits aussi fautivement que possible : Victor ni psalmis caneniem. Mais, quoi qu’il en soil de ces fautes de tra duction, qui prouvent à leur manière l’existence des deux mots hébraïques à la fin du cantique psaume d’Habacuc, leur mention et leur place indiquent â n’en pas douter que 1 1 mon eau a reçu une utilisation lit u r gfque postérieure Les mêmes considérations doivent s’appliquer aux psaumes : le lamenafiah, du ma de i liant. que beaucoup de psaumes ont i on dans leur titre, désigne non un auteur, mais un simple chef des chantres, un maître de chant, inconnu par ailleurs, utilisant dans un but liturgique des mor< préexistant sans doute depuis longtemps.

Peut être doit on attribuer aussi à ce maître de chant toutes les Indications musicales que contienlient les tihes des psaumes (comme les mois sur les Instruments à cordes plaies à la fin du cantique d’Haba< ne, iii, 19) el également le mot séldh qui se trouve dans

39 psaumes, soit a l’intérieur, soit a la liii, en tout 71 lois, et dans le cantique (Il [abacuc, iii, 3, 9, 13 : le sens de (< mot paraît être pause : nous reviendrons plus loin.

Faut-il accorder tout crédit aux mentions d’auteurs que nous ont gardées les litres et considérer chacun de us psaumes comme ayant été composé indubitablement par l’auteur cité dans la suscription’.'

l’as nécessairement, encore qu’une présomption existe toujours en faveur du nom inscrit en tête d’un psaume : mais on n’aboutira à une certitude que si d’autres indices, pris de l’ordre externe ou tirés de la critique interne, viennent s’ajouter a cette, suscription, dont il liait retenir la valeur jusqu’à preuve du contraire, à moins que l’on n’ait des arguments sérieux pour la mettre en doute.

Par le tableau que nous avons dressé au début du paragraphe, l’on voit qu’une grande partie du psautier, dans son état actuel, présente le nom de David comme auteur ; ceci justifie l’appellation sous laquelle le décret promulgué par le concile de Trente, dans sa session du 8 avril 1540, sur les écrits canoniques a désigné le psautier : Psalierium Davidicum 150 psalmonun, cf. Denz-Bannvv., Enchiridion, n. 781. Mais la discussion qui eut lieu à cette occasion montre bien que les Pères du concile n’ont pas voulu affirmer que tout le psautier était de David, mais qu’en raison du nombre de psaumes attribués à David on pouvait donner au psautier le nom de « davidique ».

Que David ait composé des psaumes, il n’y a rien d’étonnant ; on sait par la sainte Ecriture que David, dès son jeune âge, était doué d’un véritable talent musical, I Reg., xvi, 18-23 ; xviii, 10, qu’il avait organise autour de l’arche le service religieux avec danses et compositions religieuses, Il Reg., vi, 5-16 ; I Par., xv, 28 ; Esd., iii, 10 ; Neh., xii. 24, 36 ; l’on nous apprend qu’à l’occasion de la mort de Saiil et de Jonathas David avait composé une élégie qui nous a été conservée, f I Reg., i, 19-27, et que la mort d’Abner lui avait inspiré un chant funèbre, II Reg., ni, 33-34. C’est la raison pour laquelle le plus ancien des prophètes d’Israël, Amos, vi, 5, avait gardé de David l’image d’un musicien :

Ils folâtrent au son de la harpe ; Comme David, ils ont inventé des instruments de musique.

Vers la fin de sa vie, David compose un cantique, fi Reg., xxii, qui est reproduit, à quelques variantes près, dans le ps. xviii, et les dernières paroles qu’il prononce avant de mourir ont l’allure d’unpoème primitif. II Reg., xxiii, 1-7.

Certains critiques ont voulu rejeter l’authenticité davidique des psaumes acrostiches xxv, xxxiv, et xxvii : apparemment nous avons là, en effet, un mode de composition trop artificiel pour qu’il remonte au temps de David même. Mais on ne saurait le conclure avec évidence.

D’autres ont vu dans les aramaïsmes des psaumes cm, cxxii, cxxxix, cxliv, une raison péremptoire pour en retirer la paternité à David. Est-ce suffisant ? Il est bien difficile, souvent, de se rendre compte si l’on se trouve en présence d’un véritable aramaïsme "ou d’une forme particulière de langage en usage dans telle ou telle région, ou d’une adaptation faite à une époque postérieure, ou même, comme dans le ps. ri, 12. d’une glose mal comprise.

Qu’on nous parle de temple déjà bâti, par exemple ps. v. 8 ; xxvii, 1, nous avons là un indice de composition postérieure à la construction du sanctuaire salomonien, mais cet indice devrait être corroboré par d’autres constatations pour que nous puissions affirmer avec certitude que le psaume ne peut être attribué a David.

Prétendre qu’un psaume rellete plus spécialement telle période plutôt que celle de David, pour quelques expressions assez générales, qu’on peut tout aussi bien invoquer en faveur d’une autre époque, c’est vouloir faire reposer sur une base assez fragile la datation d’un psaume. l J ar ailleurs, lorsque des pensées assez équivalentes se retrouvent dans un autre livre scripturaire, il est parfois malaisé de dire à qui revient la priorité de la citation.

IL n’est pas paradoxal de soutenir que la méthode, interne, appliquée sans aucune discrétion comme l’a fait souvent Cheyne, pourrait aboutir à dénier a David la composition de tous les psaumes qui lui sont attribués dans les titres. 1 ne extrême prudence est de rigueur en cette matière, surtout lorsque l’on considère ce fait que certains psaumes ont été souvent remaniés au cours des siècles et ont reçu des gloses parfois assez étendues.

Avec raison, la Commission biblique demande qu’on retienne comme étant de David les ps. ii, xvi, xviii, xxxii, lxix, ex. On y ajoutera aussi les ps. iii, iv.

VII-XIII, XV, XIX, XXIII, XXIV, XXIX, Ll, LXI, LXIV,

dont l’authenticité davidique ne peut être mise en doute par aucune raison valable, et si l’on veut bien prendre en considération que, dans le ps. li, les v. 20-21 sont une glose indubitable, on n’aura pas de peine à admettre que le psaume a pu fort bien être composé par David « lorsque Nathan, le prophète, vint vers lui. après qu’il fût allé vers Bethsabée ». ainsi que le titre l’indique.

A propos du ps. xc attribué à Moïse, saint Augustin écrit : Non enim credendum est ab ipso omnino Moyse isluin psulmum fuisse conscription, qui ullis ejus lilteris inditus non est, in quibus ejus cantica scripta sunt : sed alicujus signifteationis gratia tam magni meriti servi Dei nomen adhibitum est, ex quo dirigeretur legentis vel audienlis inlentio. In ps. LXXXIX enarr., 2, P. L., t. xxxvii, col. 1141.

Quant au ps. lxxii, saint Augustin fait cette remarque : In Salomonem quidem psalmi hujus titutus prœnolatur ; sed hœc in eo dicuntur, quæ non possunt illi Salomoni régi Israël secundum carnem, juxla ea quæ de illo sancta Scriptura loquitur convenire : Domino autem Christo aptissime possunt. Unde intelligitur etiam ipsum vocabulum Salomonis ad figuralam significationem adhibitum, ut in eo Christus accipiatur. In ps. l.xxi enarr., 1, t. XXX vi, col. 901. — C’est la même explication figurée que recherche saint Augustin pour le ps. cxx vii, après avoir fait la constatation suivante : Inter omnia cantica quibus est lilulus. C w ricuM c.kadl’um, isle psatmus aliquid amplius in tilulo accepit, quod addilum est, Salomonis. Sic enim prænolatur : canlicum graduum Salomonis. Itaque fait nos intentos inusilatior titutus cœteris. ut quæramus quare sil addilum Salomonis. In ps. CXXVi enarr., 1. t. XXX vii, col. 1667. — En ce qui regarde le ps. lxxii, il faut observer que les Septante ont traduit : « Pour Salomon », tandis que la version syriaque l’attribue à David. Quant au ps. cxxvii, le nom de Salomon manque dans le plus grand nombre des mss. grecs et latins.

Onze psaumes portent le nom des a fils de Coré ». Le P. Calés, qui a fait une étude très précise et très savante de ce petit psautier coraïte si divers dans ses sujets, se demande : El d’abord, qu’est-ce que les /ils de Coré ? — Les descendants du lévite ambitieux et jaloux qui, au désert, suscita une révolte contre Moïse et Aaron, parce qu’il ne voulait pas supporter leur autorité ni surtout reconnaître à ses cousins aaronides le privilège exclusif de la dignité sacerdotale. Sur la proposition de Moïse, les révoltés d’une part et d’autre part Aaron se rendirent à la porte du Tabernacle avec des cassolettes d’encens pour éprouver de « pu Dieu pterail les parfums. Le fin de Dieu consuma Coré « t v.i bande. Num, xvi, i 5’Mais, par une sorte » 1 1 miracle, les dis de Coré ne périrent pas avec lui. Num. xxvi, Il Nous trouvons mentionnés comme lais ssir. Ricana et Ablasaph, Ex., vi, 24. Leurs familles apparaissent, dans les Chroniques ou Parall pomènes, tantôt comme chargeas de garder la porte « In sanctuaire, tantôt comme formant l’une des trois cor porations des chantres sacrés. Les deux autres corpo rations étaient constituées par dis Gersonites et des Mcraritt’s. Suivant le Chroniqueur, au temps « le David,

/ ! présidait lc> Coraïtes, saph les Gersonites,

ou ittithiin les Mérarites. I Par., xxv. Chaque groupe avait sans doute un certain nombre de cari tiques propres, composés peut être par quelqu’un de sis membres ; c’est ainsi que nous avons, outre le psautier des fils de (oie. un psautier d’Asaptl OU des lils d’Asaph, et trois psaumes portant le nom dldi thuii Il se peut que ce ne soient la que des Indications fragmentaires ; et rien ne prouve, d’autre part, que chaque famille n’empruntait pas les cantiques des deux autres, sans parler îles psaumes de David ou des autres psalmistes connus ou inconnus. Les » s<iiinu* des fils ré, dans Hech. de science religieuse, 1924, p. I 11 psautier d’Asaph comprend douze psaumes. A son sujet, le l’t aies s ( - pose la question suivante : Faut-il tenir que les psaumes inscrits SOUS le nom d’Asaph sont précisément ses compositions ? On est d’accord que non. du moins pour une partie de ces psaumes Psaume d’Asaph paraît signifier simplement : Psaume (faisant partie du recueil) des Ris d’Asaph. Peut-être Asaph avait-il personnellement commencé un recueil auquel les psaumes actuels vinrent peu à peu s’ajouter. Et de ceux-ci peut-être tel ou tel était-il muadaptation d’un poème d’Asaph. bien qu’il soit difficile de l’affirmer avec quelque assurance. » Le fier d’Asaph, ibid., 1925, p. 121. 7° Date des psaumes. Parmi les psaumes qui portent un nom d’auteur, ceux que l’on retient comme authentiques remontent à l’époque où vivait leur auteur. C’est ainsi que l’on considérera comme étant du v siècle axant notre ère les psaumes composés par David lui-même.

Quant aux psaumes qui ne seraient pas de l’auteur

dont ils portent le nom et aux psaumes anonj nus. seules

les indications souvent assez imprécises que l’on trouve

dans le contexte peuvent servir à leur lixer une date

Il s’agit ici la plupart du temps de conjectures pures

et simples, qui ne sauraient fonder d’opinion ferme

L’on voit assez communément dans le ps. xi.v i des

.illusions a la défaite de Scnmichénb : il en est de même

pour les psaumes suivants xlvh-xux. Le ps i xxxvii

rappelle trop le temps ou les Israélites étaient super

flumimi Babijlonis pour qu’on en éloigne la composi poque de la captivité. C’est à la période qui

i immédiatement le retour de la captivité qu’il

faut probablement sonner pour la composition des

xvi : d’un peu plus tard dateraient les ps.

w m et i ix

quinze psaumes graduels ou cantiques des mon x r.xxxiv. que les Israélites chant aient en mon

rusalem sont postérieur ! à la

livité. sauf peut-être le ps i xxxii. qui pourrait

bien remonter jusqu’à Salomon, lors de la dédicace du

temple. Voir l miiir des montées, dans

ftech. de - 1927, p 292. L’on peut

la même période approximative pour les

re derniers psaumes du recueil.

qui ouvre le psautier, est apparenté a féré m. lis on ne saurait dire si la priorité irtient au prophète, ou si c’est le psaume qui a


La critique s’est souvent demandé si le psautier ne

contenait pas un nombre plus ou moins grand de psaumes dont h faudrait abaisse] la composition jus

qu’aux temps m.ich.ihcciis, c’est.1 due jusqu’au

ir sied, - On cite couramment comme étant mâcha

béens, a cause de leurs allusions aux -urnes et aux persécutions d’AntlOChUS Cpiphanc. les ps. xiiv.

ixi. ixxix. et ixxxin. Cependant, lorsque l’on j regarde de pics, l’on s’aperçoit ou que les allusions

demeurent assez values pour que l’on puisse faire

remonter ces psaumes à une date plus ancienne, ou que le texte a subi tant d’altérations qu’on peut admettre une adaptation machabéenne d’une rédaction anté

rieure. l’.n tout cas. il paraît assez difficile que des psaumes se soient Introduits dans un psautier dont il v a tOUt lieu de croire qu’il était déjà constitue, au temps des Maclialiecs, comme partie intégrante du

canon de l’Ancien Testament. 8° Texte et versions. 1. Le texte hébraïque que nous

possédons est le texte inassorél ique, revisé au début du’siècle par Rabbi Ben Asher, et le ms. le plus ancien que nous en av uns remonte aux toutes premières années du XI’siècle, le codex de Sailli PétersbOUTg, de 1009 après.Icsiis Christ. Mais les massnrèl es n’ont fait que lixer, par leur système de points-voyelles, d’accents et d’autres signes, la prononciation et la réci

tation d’un texte qui, dans ses consonnes, est prati quement invariable dès le m siècle après.lesus Christ. Malgré le respect que l’on a toujours, et dans tous les milieux juifs, porté à la sainte Écriture, les livres inspires ont subi les vicissitudes de tous les écrits copies et recopiés, au cours des temps qui ont précédé l’ère

chrét terme. Q suffit, pour s’en convaincre, de comparer

les psaumes ou les fragments de psaumes qui forment des doublets : un certain nombre de variantes se rencontrent, par exemple, dans le ps. cvm qui n’est que l’amalgame de certaines parties des ps. lvii et i.x, ou

encore dans les fragments de psaumes qui sont rassemblés I Par., xvi, 8-36, ou encore dans le ps. xvin

qui est reproduit par Il Reg., xxii, 2-51. Ces variantes, sans don le. sont de peu d’importance, mais elles su Misent à légitimer une critique textuelle qui s’applique à tous les ouvrages de l’antiquité, quels qu’ils soient.

Une autre source de corruption du texte primitif hébraïque vient des gloses qui se sont introduites dans nos psaumes actuels. Ces closes, qu’il sérail trop long de détailler ici, semblent montrer qu’elles ont souvent pour auteur un lecteur aux vues individualistes et nationalistes. On en verra un exemple dans l’article L’universalismedans le psaume i.xviii, dans Revue des sciences phil. et théol., janv. l( » ’- ! 7. où les ꝟ. 29 'i<> sont ainsi reconstitués en strophes de quatre stiques à

quatre accents :

29. Commande selon ta puissance, ô Dieu, 30. de ton

A toi t’apporteront les rois des présents. | temple :

ii. Préviens l*Égypte ( Paterôs) qui aime l’argent,

Avertis les peuples qui se plaisent a l’offrande.

32. fin vient et on se hâte de l’Egypte ;

L’Ethiopie (KÛé) tend vite sa main vers Dieu.

Xi. Royaumes de la terre, chantez Dieu ;

Psalmodiez 34. celui qui s’avance dans les cieux des

[deux antiques.

Voici qu’il fait entendre sa voix. oi puissante,

35. lui dont l’excellence et la puissance sont dans les

36. Redoutable est Dieu, le Dieu d’Israël ; | nuées. Il donne puissance et vigueur au peuple.

Dans ce texte. l’Egypte qui a clé persécutrice du peuple d’Israël, provoque une réllexion désobligeante a son endroit : Bête du roseau, bande de laure.iux. parmi des veaux de peuples et (elle réllexion. Introduite dans le texte, amené d’autres changements qui rendent actuellement presque incompréhensible ce que le latin a rendu par ces mots : Increpa feras arun ilmis ; congregatio taurorum in vaccis populorum. i il autre psaume, d’allure très universaliste, a subi

lui aussi de ni mil ire il ses ail (’Talions : c’est leps. LXXXVII.

Une partie du titre est passée dans le psaume lui-même qui devra commencer par ces deux stiques :

Jahvé aime les portes de Slon

Plus que tontes les demeures de Jacob !

La finale du psaume, qui convie tous les peuples à clamer la maternité spirituelle de Sion, est devenue presque inintelligible dans notre texte actuel. Voir ci-dessous, col. 1132.

Ces remarques, auxquelles on pourrait en ajouter d’autres, peut-être moins significatives, mais assez nombreuses, ont poussé certains critiques a penser que le livre qui avait servi à reconstituer notre psautier actuel avait dû appartenir à un personnage à qui la persécution d’Antiochus Épiphane avait suggéré une très vive réaction contre les « nations ».

Quoi qu’il en soit de cette conjecture, on remarquera que le texte des Septante porte les mêmes altérations et que les gloses sont donc antérieures à la traduction alexandrine.

2. Les versions.

La traduction grecque dite des Septante a commencé par les cinq livres de la Loi, au iii c siècle avant Jésus-Christ. Elle s’est poursuivie par les autres livres. Le psautier ne semble pas avoir été traduit pour les Juifs égyptiens ou grecs avant le milieu du iie siècle avant Jésus-Christ. Comme toute traduction, celle-ci ajoute aux obscurités primitives du texte hébreu ses propres incorrections. Cependant elle permet de reconstituer à travers elle un texte plus -ancien que celui qui nous a été gardé par le texte massorétique : elle est donc d’un précieux secours, par les manuscrits dont le plus ancien remonte au ive siècle après Jésus-Christ, pour la critique textuelle du psautier. D’autres traductions grecques, comme celles d’Aquila, de Théodotion et de Symmaque, ont cherché à mieux rendre, suivant des principes très divers, le texte hébraïque.

La version syriaque dite Pesehito s’est faite sur le texte hébreu, mais en référence constante au texte grec des Septante et sous l’influence aussi d’un targum araméen ancien.

Cependant, le travail biblique le plus considérable fut sans contredit celui d’Origène dans ses Hexaples : il avait disposé en six colonnes parallèles (en marquant d’un astérisque ce que l’hébreu avait en plus de la version des Septante et d’un obèle les additions de la traduction grecque au texte hébraïque) l’hébreu original, le même texte transcrit en lettres grecques, le texte des Septante corrigé, les versions d’Aquila, de Symmaque et de Théodotion, enfin deux autres versions provenant d’un traducteur inconnu : la quinta et la zexia.

Une foule de traductions ont pris comme base le texte grec des Septante, sans même avoir recours souvent au texte hébraïque. C’est ainsi que l’ancienne version latine, en usage à la fin du ive siècle après Jésus-Christ, avait été faite sur la Bible alexandrine et en avait reproduit toutes les incorrections.

Avec son esprit critique extrêmement averti, saint Jérôme ne pouvait qu’être frappé d’un tel état de choses. A la demande du pape Damase, il entreprit à Rome, en 384, la révision de l’ancienne version latine : pour ce travail, qu’il exécuta avec une assez grande rapidité, il prit comme moyen de contrôle la version des Septante ; lui-même le déclare : Psalterium liomæ dudiim positus emendaram, et juxta Septuaginta interprètes, lieet cursim, magna illud ex parte correxeram, P. L., t. xxix, col. 117. Cette recension hiéronymienne de l’ancienne version latine du psautier d’après les Septante est désignée sous le nom de « psautier romain », ainsi dénommé parce qu’elle fut employée à Rome jusqu’à saint PieV. Ce texte a été maintenu dans le missel et dans une partie du bréviaire (par exemple l’invitatoire), ainsi que dans l’office capitulaire de Saint-Pierre. Il est dans P. /… t. xxix. col. 120-398.

Saint Jérôme, aux yeux de qui le texte hébraïque jouissait d’une incontestable supériorité ^ur la version des Septante, ne fut pas satisfait de ce premier travail. Pendant son séjour a Bethléem, vers : ’, HU, il n’eut pas de peine à écouter les doléances de Paule et d’Eustocbium et à se rendre à leurs prières ; afin de leur donner un texte plus correct, il fit une nouvelle révision du psautier, mais cette fois en prenant comme base les liera [îles d’Origène ; il utilisa les aster iques et lesobèles du savant alexandrin, usage critique déjà répandu de son temps pour les éditions d’ouvrages profanes, qu ; e signa et in Grsecorumlatinorumque poemaiibus inveniuntur. Ep.ci, 7, P.L., t.xxii, col. 840. L’astérisque indiquait les additions du texte hébraïque, l’obèle perçait comme d’un trait les additions de la version des Septante. C.etterévision.dont la diffusion se fit rapidement en (.aille, prit le nom de « psautier gallican. ("est le I sautier du bréviaire actuel et il a été inséré dansnotre Vulgate. Cependant, malgré les objurgations du solitaire de Bethléem, on oublia très vite la signification de ces astérisques et de ces obèles et les copistes les omirent dans leurs transcriptions. Saint Jérôme s’en est plaint à plusieurs reprises : Quæ signa dum per scriplorum negligentiam a plerisque quasi superflua relinquuntur, magnus in legendo error exoritur. Ibid., 55, col. 857. Cette erreur de lecture s’est accompagnée d’une confusion générale : El hinc apud vos, et apud plerosque error exoritur, qucd scriptorum negligentia, virgulis el usteriscis subtractis, distinclio universa confunditur. Ibid., 22, col. 844. Le texte du bréviaire et de la Vulgate ne représente donc plus qu’un texte hybride : ce n’est ni le texte hébreu, ni le texte grec qu’il nous offre dans sa traduction latine, mais un travail qui avait voulu être critique et que l’impéritie des copistes a radicalement faussé. Essai d’édition critique dans P. L., t. xxix, col. 119-397.

Après 390, saint Jérôme, toujours dominé par son idée de la « vérité hébraïque » et sollicité par Sophronius, se mit à une nouvelle traduction ; il essaya de suivre le plus littéralement possible l’hébreu. Cette version, que l’on désigne sous le nom de « psautier hébraïque » est de beaucoup supérieure aux deux précédentes révisions ; malheureusement, elle n’est pas entrée dans l’usage ecclésiastique : on la trouvera, P. L., t. xxviii, col. 1123-1240.

Poésie des psaumes.

Il ne nous est pas possible de traiter longuement de la poésie des psaumes. Le psautier n’est pas seul à nous offrir des chants poétiques. L’Ancien Testament nous a conservé de nombreux poèmes. Cf. A. Condamin, S. J., Poèmes de la Bible, Paris, 1933. La poésie des psaumes ne constitue pas un genre à part, mais rentre dans un genre plus général, que l’on a pu intituler : la poésie biblique, et celle-ci, à son tour, manifeste un état d’âme que l’on retrouve dans toute poésie. Cf. P. Dhorme. La poésie biblique (coll. » La vie chrétienne >). Paris, 1931.

Sur ce point tout le monde est d’accord. Mais les dissentiments entre exégètes commencent lorsqu’il faut déterminer la forme même suivant laquelle ont été conçus les psaumes : métrique et strophique. L’on trouvera toutes les indications voulues dans le commentaire de P. Dhorme sur le livre de Job : c. xi. Mètres et strophes, p. c.xi.iv sq.. et dans l’ouvrage déjà cité d’A. Condamin.

L’un des procédés de composition, que l’on discerne dans tout poème hébraïque, et notamment dans les psaumes, c’est le parallélisme des membres, sous ses espèces diverses : synonymique, antithétique et synthétique. <".c parallélisme se rencontre dans la plupai i il. n littératures, < t spécialement dans la littérature sémitique (Babyloniens, Vssyrlensi Syriens, Arabes).

Une fois admise l’existence Indéniable du parallé lisme, la question controversée entre critiques est la suivante : « celle de l’étendue du vers hébreu relativement .m parallélisme. Le vers ne contient Il régulière nu-ut qu’un seul itrs membres parallèles et doit il par êqueni être identifié avec le stique, ou bien embrasse-t il au contraire le parallélisme toul entier et est M ainsi toujours, par la force des eboses, « I ï stique "ii tri stique ? Dans le premier cas, les mois nt. pour l.i | » usie hébraïque. I.i valeur qu’ils ont pour les.mires langues : le stique n’est autre ebose que le vers, le distique et le tristique sont un assemblage de deux ou trois vers étroitement lies par le sens et souvent un artifice de forme. Dans la seconde hypothèse, le stique n’est plus qu’un élément « lu vers ; celui-ci est -s airement compose de plusieurs stiques, les membres parallèles entre eux concourant a ne Former tous ensemble qu’un seul vers, distique ou tristique suivant que le parallélisme est à deux ou.1 trois membres. E. Podechard, A tes sur tes psaumes, dans Revue biblique, 1918, p. 59.

C’est a la première opinion que M. Podechard se rallie et nous croyons que dans le fond il a raison. ndant. il y a lieu de tenir compte d’un fait qui a uligné a plusieurs reprises par M. Dhorme et qu’il exprime en ces termes : C’est que l’esprit oriental, dans ses productions poétiques, ne s’assujettit pas facilement aux exigences de la tradition littéraire. La est improvisée avant tout pour être chantée, pourquoi la dérogation est un des phénomènes à ir. P. Dhorme. La poésie biblique, p. 82. Le P. Condamin, s’est fait le champion d’une théorie strophique spéciale, mais assez répandue parmi les il l’expose de la manière suivante : La strophe ui. dont la dimension varie de 3 ou 1 vers (bien rarement 2) a 7. 8, 10 vers et au delà, est toujours accompagnée d’une antistrophe mi parallèle ou symétrique… Si le poème est plus long, il demande, après la strophe et l’antistrophe, la strophe spéciale m. et il peut se terminer avec celle-ci… S’il se développe encore, il y aura de nouveau strophe et ant istrophe, en tout cinq strophes, tonnant un ensemble harmonieux. Dans les pièces de grande étendue, la série est continuée dans le même ordre : strophe intermédiaire, strophe, antistrophe, et ainsi de suite. Les poèmes de la Bible, p. 33. Pour le détail de cette théorie, nous renvoyons à l’introduction de cet ouvrage.

Pour nous, nous dirons tout simplement que sous le actuel, qui a été’souvent remanié, on peut encore nier sans trop d’elTorts la rythmique et la strophique qui ont préside a leur composition. Les psaumes s, , nt divises en un certain nombre de strophes (strophique) qui comprennent elles-mêmes plus ou moins de vers ou stiques : ces vers ou stiques contiennent de deux.1 quatre accents ou mots (rythmique). nous trouvons en présence de strophes assez les : les unes ont cinq stiques de deux accents, itres quatre de deux accents ; d’autres, quatre ou six stiques de’roiaccents ; d’autres encore, quatre Stiques alternativement de trois ou de deux accents ; certaines, quatre stiques de quatre accents, etc.

/< cullwl du psautier. De tout temps.

1 lifs. les psaumes ont servi a alimenter la

omme inspirés par l’Esprit de

ils formaient les plus belles prières que chaque

individu pouvait adapter à igieuse et aux

Providence le pla

M Bernhard Duhm a vu dans le psautier surtout

un livre religieux populaire, un livre de méditation

en, 1922, p. xxvii. Cepen dant, il est Indéniable que certains psaumes. qu’Us aient été composés ou non dans cette » intention, ont revu une destination cultuelle ou liturgique. Quelques titres de psaumes ont gardé certaines Indications qui nous renseignent sur l’usage liturgique que les buts

faisaient de ces psaumes. Tour le jour du sahhal.

telle est l’inscription du ps. xi n. Les Septante pré

sentent des siisciipl ions de même liai lire : dans le

ps. xxiii (héb., xxiv 1 : Pour le premier jour de la semaine : dans le ps. xxxvii (héb., xxxviin : Sab

bal ; dans le ps. xi n ilnli. xi v m 1 : Pour le second jour de la semaine : dans le ps. m m (héb., xciv). Pour le quatrième jour de la semaine : da

ps. kcii (héb., xcin) ; Pour le jour qui précède h

bal Les versions postérieures donnent le ps. îxxx (héb., i xxvii comme consacré au cinquième lourde la semaine (jeudi | et la MiSna affecte le ps. lxxxi (héb., ixxxin au troisième jour de la semaine (mardi) Chaque jour de la semaine avait donc son psaume

De plus, le ps. i porte l’indication : Pour l’action de grâces. De même le mot que l’on traduit Pour tain souvenir, dans les ps. xxxviii et i.xx paraît bien I I r< le même que celui d"azkârâh, qui est le terme technique de la Misnn pour désigner l’offrande. Le ps. p irte le t il ic : Cantique de la dédicace de la maison. Dans le grec et dans la Vulgate, le ps. xxiii (héb., xxix) mentionne De la fin du tabernacle probablement parce qu’il était chanté à la tin de la tête des rabi i nacles. Il était prescrit de réciter le Hallel (ps. 1 xiii cxvin) aux trois grandes têtes (Pftque, Pentecôte et Tabernacles), à la tête de la Dédicace du Temple et aux néoménies ou premier jour du mois. Quant aux psaumes graduels ou des montées, que l’on recitait en se rendant à Jérusalem, Isaïe mentionne qu’en pèlerinage on chantait habituellement des cantiques

[s.. XXX. 29.

Peut-être faut-il interpréter dans un sens liturgique le mot sélâh, qui fait la croix des commentateurs. Ce mot hébraïque se trouve a la fin de certaines strophes, à la fin d’une péricope sans égard pour la mesure strophique, au milieu d’une phrase, dont un cas typique est

présenté par le ps. lxviii. 20. Les Sept an le oui traduit sélâh par un terme <iui signifie i intermède et la tradition palestinienne par les mois pour toujours. Or, ceci pourrait très bien impliquer que le psaume s’interrompait et que l’on chantait une bénédiction (intermède), laquelle bénédiction finissait ou commençait par les mots pour toujours et s’annonçait par une élévation de voix (c’est le sens probable du mot hébraïque sélâh). Cf. les observations de dom Hugues Bévenot, O. s. r>., sur les sélâh et les gloses qui se rencontrent dans le cantique d’Habacuc, dans / ; blique, L933, p. 510 517

Contrairement à l’opinion de M. Duhm. qui attribuait surtout aux psaumes un caractère privé, M. s iu mund Mowinckel, professeur a l’université d’Oslo, poussant plus avant les idées de M. Gunkel qu’il appel le son maître, a revendiqué un caractère et u cultuels pour presque tout le psautier. Son travail a paru dans six volumes intitulés Psalmenstudien, toul d’abord en partie en norvégien, puis en totalil

allemand, de 1921 a 1924, Krisl i.m ia (0 lo), Selon le

savant norvégien, les psaumes individuels de lamentation auraient été composés, non pas par les nia eux-mêmes, mais par les chantres du sanctuain

seraient comme des formula ires liturgiques, di

d’avance à l’usage des fidèles qui les récitaient au

cours de certaines cérémonies. Si les psaumes d(

connaissance étaient composés par les fidèles eux-mêmes, ceux-ci les remettaient aux chantres du

tllaire et les psaliais de velia len I ItUelS. On

s’est en général assez peu al lâché’a celle I ion vaille de

M. Mowinckel. Mais sa théorie sur la fête d’intronlsation de Jahvé> a davantage retenu l’attention. Se fondant sur lafête de Marduk à Babylone (décrite récemment par M. Heinrich Zimmern, Daa babylonische Neufahrsfest, Leipzig, L926), sur les récits du transfert de l’arche à Jérusalem au temps de David et dans le Temple au temps de Salomon, sur le contenu de certains psaumes (xlvii, xciii, xcv-c) qui célèbrent la royauté universelle de Jahvé, et sur certaines compositions liturgiques qui semblent avoir été récitées pendant une procession (ps. xxiv, cxxxii), M. Mowinckel, <|ui n’a connu que très tard une thèse déjà présentée par M. Volz, Das Neujahrsfesl-Ialvves, Tubingue, 1912, a rapportéà une prétendue fêle d’intronisation de Jahvé, au nouvel an. quarante-huit psaumes, soit à peu près le tiers du psautier. Chaque année, Israël célébrait la fête des récoltes, en automne (cette fête est dcvenuela fête des Tabernacles) ; mais, primitivement, c’était la fête du nouvel an, qui était marquée par la célébration d’une intronisation solennelle de Jahvé comme roi et par un renouvellement de l’alliance du peuple avec son Dieu.

De cette fête il n’est question nulle part dans les livres de l’Ancien Testament et, s’il est sûr que le peuple israélite se plaisait à circuler en procession, tout en chantant des cantiques, on ne découvre aucune trace d’une intronisation solennelle de Jahvé avec chants très spécialement adaptés à cette cérémonie. Des assyriologues ont protesté contre cette assimilation entre une fête de Jahvé à Jérusalem et une intronisation de Marduk à Babylone, cf. Dhorme, Revue biblique, 1924, p. 143-144. Une étude récente vient de réfuter la thèse de Mowinckel sur la fête israélite du nouvel an, en se plaçant sur le terrain critique, cf. M. Pap, Das isrælitische Neujahrsfest, Kampen (Hollande), 1933. On trouvera une mise au point judicieuse de toutes les idées de Mowinckel dans un article synthétique de M. L. Aubert, Les psaumes dans le culte d’Israël, paru dans la Revue de théologie et de philosophie (prot.), Lausanne, 1927, p. 210-240. La théorie de M. Mowinckel a été exposée longuement et avec sympathie par M. Adolphe Lods, Les idées de M. Mowinckel, dans la Revue de l’histoire des religions, Paris. 1925, p. 15-34. Voir ici l’art. Messianisme, col. 14581463, 1537-1538.

M. Gottfried Quell se situe entre Duhm et Mowinckel par son étudesurleproblème cultuel des psaumes et la recherche de la place que tient la vie religieuse dans la poésie des psaumes, -Das kullische Problem der Psalmen. Versuch einer Deutung des religiôsen Erlebens in der Psalmendichtung Isræls, Berlin, 1926. Il se demande en quel sens et jusqu’à quel degré la « piété psalmistique » est dépendante de la vie cultuelle, et jusqu’à quel point elle apparaît, en regard de cette vie cultuelle, comme un phénomène spécial. A cette question il répond : Le culte est l’expression matérielle et l’organisation sociale de la vie de piété. Ce culte peut avoir une double direction : l’homme ou Dieu. Dans son aspect anthropocentrique — et c’est le principal — la piété est « sacramentelle » ; sous son aspect théocentrique la piété est « sacrificielle ». Cependant tous les psaumes ne sont pas cultuels. On peut établir dans le psautier trois groupes de psaumes assez distincts : 1. Le groupe cultuel, formé par les psaumes où domine le cercle de pensées cultuel ; 2. Le groupe à la fois cultuel et religieux, qui contient les psaumes, où la ligne <le pensées cultuelle est interrompue par la manifestation du sentiment religieux extracultuel ; 3. Le groupe religieux proprement dit, qui offre les psaumes dans lesquels domine une direction de pensée où le culte n’a aucune place.

A la fin de son étude, M. Quell a dressé la liste de tous les motifs cultuels qui lui ont servi à classer les psaumes. D’une part, il y a le cycle matériel (désigna tion de Dieu, lieu saint, endroits sacrés en dehors de Jérusalem, temps sacré, personnes sacrées, vêtements sacrés, objets sacrés, sacrifices et tout ce qui s’y rapporte, processions et fêtes publiques, préceptes sacrés, pureté et impureté, bénédictions et malédictions, manifestations de piété, manifestations de louanges). D’autre part, il y a le cycle social (communauté, communauté du passé, désignations collectives de cercles pieux, membres de la communauté du culte, tribus, instruction).

Il ne sera pas sans intérêt de donner ici la classification suggestive à laquelle aboutit M. Quell, même si sur tel ou tel point une revision s’impose ; on remarquera que l’auteur a cité aussi quelques autres passages de l’Ancien Testament, qui se rapprochent des psaumes, ou certains psaumes de Salomon = Ps. Sal

1. Le groupe cultuel comprend : a) Des hymnes : hymnes sur la nature (xxix, cxlviii) ; hymnes de procession (xxiv, xlvii, xlviii, lxviii, xcv, c) ; hymnes de fêtes (xxxiii, xlvi, lxxvi, lxxxi, xciii, xcvi-xcix, cxiii, exiv, cxvii, cxxxiv-cxxxvi, cxlvii, cxlix, et ; Jud., v ; Dan., iii, 52-90, d’aprèsles Septante ; Ps. Sal., xi). — b) Des prières : prières d’actions de grâces (lxv, lxvii) ; prières pour le roi (xx, xxi, lxxii) ; supplications ou lamentations publiques (xii, xliv, lx,

LXXIV, LXXIX, LXXX, LXXXIII, LXXXV, XC, Cil, 13-23

et 29, [cxv], cxxv, cxxvi ; Dan., iii, 26-45, d’après les Septante ; Eccli., xxxiii, 1-19 ; Ps. Sal., iv, vii, ix).

— c) Des chants : liturgies (n, xv, l, lxxxvii, cvti, cxxiv, cxxviii) ; chants royaux (xlv, ex, cxxxii ; Ps. Sal., xvii, xvin) ; méditations (xiv = liii, lviii.lxxxii, cxxix ; Ps. Sal., i) ; enseignement (i, lxxviii, cv, cxii, cxxxiii ; Ps. Sal., vi, x, xiv ; Bar., iii, 9-iv, 4).

2. Le groupe à la fois cultuel et religieux comprend : a) Des hymnes : hymnes sur la nature (vm, civ) ; hymnes généraux (lxxv, ciii, cxlv, cxlvi ; Ps. Sal., ni). — b) Des prières : méditations (xix, 8-15 ; lxxiii, cvi) ; liturgies (ix, x, xxxvi, cxviii ; Ps. Sal., n) ; lamentations publiques (lxxxix, xciv, cxxiii ; Ps. Sal., v, vin) ; chants d’actions de grâces publics (xviii ; Ex., xv, 1-18 ; Ps. Sal., xiii ; Judith, xvi, 2-17) ; lamentations individuelles (m-v, vii, xiii, xvi, xvii,

XXII, XXV-XXVIII, XXXI, XXXV, XLII, XLIII, Ll, LIV-LVII, LIX, LXI-LXIV, LXIX, LXXI, LXXVII, LXXXVI.

cix, cxxx, cxl-cxlii, cxliv, 1-11 ; Ps. SaL, xii ; Prière de Manassé =Ode 8 d’après le grec) ; chants d’actions de grâces individuels (xxx, xxxiv, lxvi, xcii, cxi, ex vi, cxxxviii ; Is., xxxviii, 10-20 ; Jonas, iii, 2-10 ; Eccli., li, 1-17 ; Ps. Sal., xv, xvi). — c) Des chants : méditations (xi, xxiii, lii, ci, cxxi, cxxxvii ; II Reg., xxiii, 1-7) ; chants de pèlerinage (lxxxiv, cxxii) ; enseignement (xxxii, xxxvii, xlix, cxix ; I Reg., ii, 1-10 ; Eccli., xlii, 15-xliii, 33).

3. Le groupe religieux proprement dit comprend : a) Une hymne (xix, 1-7). — b) Des lamentations individuelles (vi, xxxviii. xxxix, xli, lxxxviii, en A, cxx, cxliii) — c) Une méditation-prière contre les ennemis (cxxxix). — d) Une prière de confiance (c.xxxi). — e) Deux psaumes d’enseignement (xci, cxxvii).

Un problème qui se rattache indirectement au caractère cultuel du psautier est de savoir ce que désigne le je ou le moi des psaumes. Est-ce un individu qui parle ou est-ce la communauté qui prend ce ton personnel ? L’on avait d’abord penché pour l’interprétation collective de ces psaumes (Rcuss, Smend) ; mais depuis que Emil Balla, Dos Ich der Psalmen. Goettingue, 1912, a pris position pour l’interprétation individualiste des psaumes, la majorité des critiques s’est ralliée à celle opinion, tout en admettant que la communauté a pu modifier dans un sens collectif ce qui avait d’abord été conçu et écrit dans un sens individualiste.

11°- Littératures parallèles,

longtemps que nt ion des exégètes a été attirée par les parallèles que l’on trouve dans la littérature assyro babylonien ne.1 certaines compositions du psautier hébraïque : - Jastrow, Die Religion Babyloniens und.ts>i/ t. ii, Giessen. 1912, p. 133 137, a consacré tout un paragraphe a cette comparaison. Il suffit de par courir Dhorme, Choix de textes religieux assyro-baby-Ioniens, Paris. 1907, el Fr. Martin, restes religieux ns et babyloniens, Paris, 1903, pour avoir une Idée du parallélisme entre le psautier et la littérature assyro-babylonienne : l’un des textes les plus [rap p.mtv a cet égard est le poème du juste souffrant, Dborme, op. cit., p. 3 Ie problème a tenté M. Fr

Stummer, qui en fait l’objet d’une tbèse, soutenue en 1917 il publiée en 1922, Sumeriseh-akkadisehe Paralleltn zum Au/ba. der alttestamentlichen PsaUnen, Pa ierborn, î

l’.n rapportant quelques exemples dans une longue noie de n.mi ouvrage, Les - Puupres d’Israël, Strasbourg, 1922, p. 126-127, M. A. Causse formule cette juste appréciation : Les analogies sont plus formelles que réelles. Elles portent sur la phraséologie religieuse plus que sur l’expérience religieuse elle-même. Cela n’est ni la même théologie ni la même éthique. La religion des psaumes babyloniens reste profondément polythéiste, l’autre part le mécanisme de la repentance et de la délivrance qui en découle est beaucoup plus rituel que moral. Nous sommes Ici en pleine ma-il ne saurait être question d’une Influence directe de Babylone sur la Bible mais seulement d’une parenté plus ou moins lointaine dans la langue de la pieté. Et quand on a étudié dans tous ses détails cette parenté et que l’on a classe les textes parallèles, on n’est sans doute encore qu’au côté extérieur et secondaire des problèmes. Il reste toujours que les psaumes hébreux sont les documents d’une expérience reliisenticllement personnelle et originale… la « prière de l’homme de Dieu (Ps., m. 7. 9, 12). Voir aussi A Causse, Les plus vieux chants de la liiblc, Paris. 1926, p. II I. not.

il à la même conclusion qu’aboutit M.G.R.1 hriver, au terme de sa conférence sur The iisnlrns in the light tabylonian research, dans The psalmists, Oxford, Avant signalé quelques ressemblances, il écrit, p. 17 J : Mais combien plus significatives sont les diffé

fois morales et spirituelles. Quant aux points

de ressemblance eux-mêmes, il ajoute, p. 17.’!  : « Je suis convaincu que beaucoup de tes point s. si non la ma jorite. sunt le résultat d’une réflexion indépendante.

I> ms la même série de conférences. M. A. -M. Blackman a étudie The psalms in the light o Egyplian reli, lue. cit., p. 177-197. Il conclut son parallèle par ces mots qui nous semblent exagérer quelque peu l’influence de l’Egypte, même réduite à quc I que s 1 rail s aux. p. l7 : I.a somme totale des conceptions des Égyptiens sur la vie et la religion impliquai ! deux constituantes importantes. D’une part, (’était leur vue concrète sur le fait du péché el le besoin du pardon : i était d’origine sémitique. D’autre part, c’étaient . sprit. telles qu’une naturelle sensibilité pour les beautés de la nature, un ir pour bs et rcs ivants. même pour les hippopo ! ’les. de la gaieté, un sens du plaii uniremarquable bonté

eur. I.a pn la combinaison de ces coilsti lisation et i.i religion ég> pi iennes Kmsables des conceptions reli mar ia période de la I f Idynastie et des suiions qui ressemblent si étroitement à que l’on peut presque dire que les Sion onl été chantés sur une terri hantés a Sion même. »

Voir encore dans l’article de M. v Causse, La seofi juive et li nouvelle pitié, dans Revue d’histoire el </< philosophie religieuses, sept oct., 1935, les notes 28 sq.

sur le parallélisme entre le psautier et les textes reli gleUX ass ro babj Ioniens.


II. [ Théologie des psaumes.

Il y aurait deux méthodes pour retracer la théologie du psautier I.a première consisterai t. après avoir daté chaque psaume, à en ext rai le le contenu doctrinal et a marquer ensuite les progrès des idées religieuses et morales dans le développement successif du psautier. Nous aurions ainsi une théologie historique du psautier ; cette théo logie historique devrait tenir compte du milieu litté raire et religieux ou est né chacun des psaumes, afin de saisir les influences qui ont pu s’exercer sur chaque psalmiste et de discerner les répercussions qu’a pu a oir à son tour chacun des psaumes. Ccl le I àche serait considérable, pour mpas dire impossible : elle se heurterai ! loul d’abord a la difficulté de donner souvent une date précise a tel ou tel psaume : en outre, les psaumes étant Fréquemment anonymes, même quand on serait en mesure de leur lixer une dale approximative, il deviendrait malaise de déterminer le milieu qui les a vus naître et d’indiquer sous quelles Influences di verses ils ont ete écrits. Encore faudrait il essayer de rendre leur physionomie primitive a des psaumes qui ont été remanies et adaptés a de nouvelles circons tances. Tout au plus, par conséquent, peut-on jalonner de quelques points lixcs l’histoire de telle doctrine religieuse, par exemple l’histoire du messianisme, ainsi qu’on a tenté de le faire dans la première partie de l’art. Messianisme.

L’autre méthode celle que nous suivrons

prend le psautier comme un tout. Elle l’étudié a pai tir du moment où il a été définitivement constitué, et. après en avoir recherché pat ieiinnent les principales idées, les organise sous des thèmes hiérarchisés dont la

contexture nous est offerte par la théologie actuelle. Cette méthode a l’avantage de nous présenter en une vue synthétique, encore que schématique, l’ensemble des conceptions morales et religieuses qui ont impré gné l’esprit et inspiré la dévotion des Israélites a par tir du iiie siècle avant Jésus-Christ, et qui continuent d’exercer leur bienfaisante action sur tous ceux qui, par fonction et par piété, se livrent à la lecture des psaumes. Dès lors, il ne saurait être question, cela va de soi. de faire de la théologie comparée, soit historique en recourant aux livres qui sont de même date que certains psaumes, soit même doctrinale, en insl iluanl des parallèles avec les autres livres didactiques de la sainte Écriture. Voir, sur la comparaison entre lob et les psaumes, Dhorme, /- livre de Job. Paris, 1926, p. i xxix. xc. note."> : p. xi i note 1 : p. ri. i iv, cv. A ce dernier point de vue, quiconque a tant soit peu pratiqué la lecture de la Bible peut avoir, a propos de telle ou telle doctrine, une préférence pour un livre déterminé de l’Ancien Testament ; par exemple sur le problème du mal pour Job. sur la doctrine sapientielle, pour l’Ecclésii stique ou la Sagesse ; mais s’il veut pot ter un jugement d’ordre général, il n’hésitera pas a

trouver dans le psautier le plus bel ensemble doctrinal

qui exisiidans loui l’Ancien Testament. Le psautier

est. sans contredit, le résumé le plus complet et ii même temps l’exposé le plus nuancé, hplus riche et le plus vivant de toute la pensée religieuse et morale contenue dans le canon de l’Ancien Testament.

Nous di is. rons cet exposé en trois pai ties : 1° Dieu : homme ; 3° Le Messl. Le psautier, en effet, en ni loul les relations concrètes qui unissent Dieu et l’homme. Ces deux termes ne sont pas étudiés pour eux-mêmes ci abstraction faite de l’un ou de l’autre : quand hpsalmiste parle de Dieu ou de ses attributs, c’est toujours en référence avec l’homme, que