Dictionnaire de théologie catholique/ZACHARIE, II. Livre

La bibliothèque libre.
Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Émile AmannLetouzey et Ané (Tome 15.2 : TRINITÉ - ZWINGLIANISMEp. 1061-1071).

II. Le livre.

Analyse. —

Le livre se divise en deux parties nettement distinctes, une première qui comprend les huit premiers chapitres et une seconde les neuf derniers.

1. Première partie, i-viii.

L’ouvrage débute par une courte introduction, composée d’une donnée chronologique, du nom du prophète et d’une exhortation aux rapatriés à revenir à Dieu qui a châtié leurs pères, mais leur promet le pardon.

Viennent ensuite huit visions, des visions nocturnes, qui constituent la partie essentielle du livre, Dans l’ensemble, elles concernent l’avenir d’Israël : tandis que les nations païennes subiront la peine de leurs forfaits contre le peuple de Dieu, Jérusalem et le temple seront relevés dans leur antique splendeur. En conclusion de ces visions, une action symbolique représente le couronnement du grand-prêtre Josué, en tant que figure du grand-prêtre éternel et du roi de la race davidique.

Première vision, i, 7-17 : Les cavaliers.

Le prophète aperçoit des cavaliers, trois d’après l’hébreu, quatre d’après la leçon préférable des Septante. « L’homme dans la vallée » lui explique qu’ils ont été envoyés par le Seigneur pour parcourir la terre qu’ils ont trouvée habitée et tranquille. Un ange interprète la vision, demandant d’abord à Jahvé combien de temps encore il ne prendra pas en pitié Jérusalem et les villes de Juda, éprouvées depuis soixante-dix ans déjà. Par la voix de l’ange, le Seigneur fait connaître que Jérusalem a de nouveau trouvé grâce à ses yeux, que sa demeure y sera rebâtie et que les villes de Juda retrouveront l’abondance.

Malgré l’explication de l’ange la vision ne laisse pas que d’être obscure, sinon dans le sens général suffisamment clair du point de vue de la restauration d’Israël, du moins dans l’interprétation de tel ou tel trait en particulier ; c’est ainsi que les opinions varient sur le symbole des cavaliers montés sur des chevaux aux couleurs différentes. Sans y chercher comme jadis les anges des nations, soit ceux des grands empires, soit ceux des peuples voisins d’Israël, on y voit plus volontiers des messagers anonymes, sans doute des messagers célestes, subordonnés à l’ange de Jahvé et qui, leur mission terminée, viennent lui en rendre compte. Buzy, Rev. bibliq., 1918, p. 145. Non moins discutée est la situation historique à laquelle fait allusion « la terre habitée et tranquille ». S’agit-il de l’Asie avant la conquête de Babylone par Cyrus, vers 540 par conséquent (Van Hoonacker, Les douze petits prophètes, p. 594), ou n’est-ce pas plutôt le début du règne de Darius où quelques révoltes apaisées et d’ailleurs hors de l’horizon d’Israël n’empêchaient pas la paix, c’est-à-dire la tranquillité d’une terre habitée et non ravagée et dépeuplée comme l’avait été Juda ? Par contre, à cette même époque, si le courroux de Jahvé avait déjà frappé Babylone, il ne lui avait pas encore porté les coups sous lesquels Nabuchodonosor avait anéanti Juda.

Les deux visions suivantes développent l’idée du châtiment des nations et de sa contre-partie le relèvement de Juda.

Deuxième vision : Les quatre cornes, ii, 1-4 (Vulg., i, 18-21). —

Les quatre cornes que voit ensuite le prophète représentent, lui dit l’ange, les ennemis qui ont dispersé Israël. Mais qui sont-ils ? Les quatre grandes nations que Daniel avait en vue dans ses visions : les Chaldéens, les Médo-Perses, les Macédoniens, les Syriens, ou bien les Babyloniens, les Médo-Perses, les Grecs et les Romains, ou mieux, selon la plupart des commentateurs modernes, les ennemis d’Israël en général qui ont pris part à la dispersion de Juda et de Jérusalem (le mot Israël tenu pour interpolé). Quatre artisans surviennent pour abattre les cornes. Dans ces instruments de la vengeance divine on voit généralement des anges, les agents naturels ou surnaturels qui châtièrent les ennemis du peuple de Dieu.

Troisième vision : L’arpenteur, ii, 5-17 (Vulg., ii, 1-13). —

La première partie, 5-9, met en scène un jeune homme qui, une corde d’arpenteur à la main, déclare au prophète qu’il va mesurer la largeur et la longueur de Jérusalem. Survient un ange qui lui ordonne de laisser son travail devenu inutile car la ville renfermera tellement d’habitants, hommes et bêtes, que des murs ne sauraient les contenir. C’est d’ailleurs Jahvé lui-même qui sera pour Jérusalem un rempart protecteur. Le sens général de la vision est très clair : c’est l’annonce de la splendeur de la cité sainte qui dépassera toutes les prévisions des rebâtisseurs. Il n’y a donc pas lieu de voir dans l’arpenteur prenant les dimensions de la ville le symbole de ces Juifs craintifs, impatients ou mesquins, qui s’inquiétaient des proportions de la cité à rebâtir.

Ce qui suit la vision proprement dite de l’arpenteur, les ꝟ. 10-17, est assez souvent regardé comme étran365’ZACHARIE. LE LIVRE, ANALYSE

3654

ger à la vision elle-même et tenu soit pour non authentique, soit pour déplacé de son contexte. Par leur contenu, cependant, ces quelques versets se rattachent étroitement aux deux visions précédentes dont ils constituent une conclusion logique : dans Jérusalem ainsi restaurée les Juifs dispersés aux quatre vents du ciel viendront habiter de nouveau ; à Jahvé qui y aura établi son séjour les nations elles-mêmes s’adjoindront.

Quatrième vision : Expiation du grand-prêtre Josué, m, t-10. — Tandis que la 2° et la 3e vision avaient pour objet la restauration de Jérusalem et de Juda en général, les visions suivantes vont en montrer les étapes successives. Pour marquer tout d’abord la sainteté dont Jahvé entend gratifier son peuple, il fait entrevoir en la personne du grand-prêtre Josué, représentant au spirituel de son peuple, l’expiation et la sanctification. Cette expiation vise non pas quelque faute personnelle qu’aurait pu commettre le grandprêtre, non plus que les prévarications du sacerdoce lévitique qui avaient eu large part dans les causes de la catastrophe, mais les iniquités de tout le peuple. Sur la nature de l’adversaire, de Satan, les discussions ne manquent pas. Plus probablement, ainsi que le laisse entendre l’emploi de l’article : le Satan, il s’agirait non d’un individu bien déterminé, mais d’un nom commun désignant tout ennemi ou adversaire qui se fait accusateur, et appartenant au monde surnaturel comme l’ange interprète.

Les heureuses conséquences de la rénovation du peuple sont l’objet de la fin de la vision, 6-10. La fidélité du grand-prêtre est le gage des meilleurs présages : Jahvé va faire venir son serviteur « Germe » ; une pierre est déposée devant Josué, une pierre unique avec sept yeux sur laquelle le Seigneur gravera des sculptures, autant de mots, autant de questions. Cf. ci-dessous, col. 3666. La critique textuelle pose elle aussi un problème, celui de la réunion de ces versets à ceux de la fin du chapitre suivant iv, 66-lOcr.

Cinquième vision : Le candélabre et les deux oliviers, iv. — Le texte de cette vision est à maintenir tel que nous l’ont transmis sans le moindre indice d’hésitation aussi bien l’hébreu massorétique que les anciennes versions, et cela malgré l’apparente anomalie littéraire que présentent les ꝟ. 6M0a et les nombreux commentateurs modernes qui les reportent à la vision précédente (Van Hoonacker, Tobac) ou les rejettent à la fin du c. iv, après le ꝟ. 14 (Wellhausen, Nowack, Gautier, Mitchell). La meilleure raison de ce maintien est que ces versets sont nécessaires soit à l’explication du symbole du candélabre (Buzy), soit à celle de l’ensemble de la vision qui implique le succès de la reconstruction du temple, car c’est l’œuvre de Dieu (Junker).

Le prophète voit un candélabre avec sept lampes communiquant chacune par un tube avec un réservoir unique ; à droite et à gauche du réservoir deux oliviers le dominent. À la demande de Zacharie, l’ange lui explique que c’est par l’esprit de Jahvé que Zorobabcl triomphera des difficultés, que les sept lampes sont les sept yeux de Jahvé qui parcourent toute la terre, tandis que les deux oliviers sont les deux fils de l’huile qui se tiennent près du Seigneur de toute la terre. L’interprétation donnée par l’ange ne résoud pas toutes les difficultés, en preuve la multitude et la variété des solutions proposées. Ici encore, la perspective générale des visions du prophète de la restauration doit servir de guide dans la recherche de l’explication à adopter : puisqu’il s’agH comme précédemment d’encourager le peuple dans la reprise des travaux du temple, le candélabre n’apparaît-il pas comme le temple lui-même en construction ; les sept lampes qui sont sur le chan delier et que l’ange représente comme les sept yeux de Jahvé parcourant le monde ne symbolisent-ils pas les soins de la Providence veillant à l’achèvement de l’œuvre ; les deux oliviers enfin qui dominent le candélabre ne sont-ils pas Zorobabel et Josué, préposés l’un à l’édification matérielle du temple, l’autre à son service religieux ? Buzy, Les symboles de Zacharie, Rev. bibliq., 1918, p. 169. Un rapprochement ingénieux a été suggéré entre la pierre du sommet du ?. 7, regardée comme la pierre de faîte, couronnement de l’édifice, et le kudurru babylonien qui portait une inscription relative à la concession par le roi du terrain sur lequel il était posé ; cette pierre était ornée d’emblèmes de la divinité. Ainsi la pierre de la vision signifierait l’investiture de Zorobabel, chef de la Terre promise, et les sept yeux de Jahvé correspondraient aux emblèmes de la divinité du kudurru. Sellin, Der Stein des Sacharja, dans Journal of biblical literature, t. l, 1931, p. 242-249. Un tel emprunt aux usages babyloniens est assez peu probable malgré le séjour des Israélites en Chaldée ; pour signifier la restauration religieuse et nationale d’Israël, un symbole païen et étranger n’est vraiment pas indiqué.

Sixième vision : Le rouleau volant, v, 1-4. — Un rouleau de dimensions extraordinaires, 20 coudées sur 10, volant dans les airs, apparaît aux yeux du prophète. L’ange lui explique que c’est la malédiction divine qui plane sur le pays pour s’abattre sur les voleurs et les parjures représentant l’ensemble des pécheurs. Le sens général du symbole est facile à déterminer. Jahvé veut extirper du peuple les pécheurs afin de se constituer une nation pure et sainte ; c’est une mesure préparatoire à l’avènement des temps du salut. Quant à la situation correspondante les mêmes discussions se retrouvent que pour les précédentes visions : débuts du règne de Darius ou société d’avant l’exil. Pour l’interprétation des détails : on voit volontiers dans le rouleau le symbole de la sainteté de celui qui réside dans le sanctuaire ; les dimensions de ce rouleau, suggérées sans doute par celles du Saint dans le tabernacle et du portique de Salomon, III Reg., vi, 13, n’auraient d’autre signification que de forcer l’attention du prophète, sans marquer précisément l’étendue et la gravité de la malédiction.

Septième vision : L’épha, v, 5-1). — Complétant la précédente, cette vision montre au prophète qu’après les pécheurs c’est l’iniquité elle-même qui sera extirpée du pays pour être transportée en Sennaar où une maison lui sera bvtie, un temple peut-être comme a une idole. Si, avec plus de vraisemblance que pour les visions antérieures, on a pu reporter cette vision à la catastrophe de 587 et à la déportation qui s’ensuivit, elle est cependant à maintenir dans le même horizon historique, car c’est l’iniquité des rapatriés qui doit être transportée afin que la jeune communauté puisse vivre dans la pureté et la sainteté. Le choix de l’épha pour le transport de l’iniquité peut s’expliquer par la place que tenaient dans les prévarications d’Israël les fraudes commises dans Im transactions commerciales figurées par cette unité de mesure. Cf. les reproches d’Amos et d’Osée à ce sujet. Am., viii, 5 ; Os., xii, 8-9. Malgré les nombreux sym bolismes proposés pour les deux femmes aux ailes de cigogne, il semble bien qu’il n’y ait pas d’autre signification à leur donner que celle d’agents extew teurs des ordres divins.

Huitième vision : Les quatre chars, m. I’Zacharie voit sortir d’entre deux montagnes quatre chars attelés dfl coursiers aux couleurs différent ! Ces quatre chars, lui explique l’ange, sont les qnatn vents du ciel que Jahvé envole pan.nirir toute la terre ; le char aux chevaux noirs, parti vers le Nord, 3.655

l W.IIAUJE. LE LIVRE, ANALYSE

3656

a pour mission d’apaiser la colère divine dans la terre située de ce côté, c’est-à-dire Babylone ; le char aux chevaux blancs sortit « après eux » et celui aux chevaux tachetés vers la terre du Midi. Et c’est tout, rien au sujet du quatrième char ; le texte est altéré ; les corrections ne lui ont pas manqué. Le sens général du symbole cependant, compte tenu de ses analogies avec la première vision, les quatre cavaliers, s’entend aisément du châtiment divin qui s’étend sur le pays du septentrion, Babylone : les chevaux y apaisent le courroux divin en y exerçant de terribles représailles. De quel châtiment en particulier s’agit-il ? Non pas de celui qu’apporta la conquête des Grecs (Van Hoonacker), non pas davantage de celui qui, quelques siècles plus tard, devait faire de l’empire de Nabuchodonosor un désert (Buzy), mais de celui qui frapperait toutes les puissances qui s’opposeraient à l’établissement du royaume de Dieu, puissances figurées par Babylone. Les deux montagnes d’entre lesquelles sortent les chars ne sont pas à chercher dans le voisinage de Jérusalem, la colline de Sion et la montagne des Oliviers par exemple ; sans doute ne sont-elles qu’un simple élément de la vision comme le suggère leur appellation de montagne d’airain ; l’origine serait peut-être à en chercher dans une antique représentation orientale du monde ; des documents assyriens et babyloniens ne représentent-ils pas souvent le dieu du soleil Samas sortant par une porte entre deux montagnes ? Les chars enfin, dont la couleur des attelages ne comporte pas de symbolisme déterminé, figurent, comme les vents, les agents de Dieu, exécuteurs de ses desseins dans le monde.

Acte symbolique : Le couronnement du grand-prêtre, vi, 9-15. — Avec l’or et l’argent, apportés par trois exilés venus de Babylone, le prophète reçoit l’ordre de faire une couronne (et non des couronnes ainsi que le portent hébreu massorétique et Septante) et de la poser sur la tête du grand-prêtre Josué auquel il présentera un personnage du nom de « Germe » qui bâtira le temple, siégera sur un trône et sera chef. Entre lui et le grand-prêtre, également assis sur un trône, il y aura un conseil de paix. La couronne sera ensuite déposée dans le temple en souvenir des donateurs. Difficultés de reconstitution du texte s’ajoutent aux difficultés d’interprétation pour faire de ce passage le tourment des commentateurs : ab obscur is ad obscuriora transimus, disait Jérôme. Une première question se pose au sujet de la nature du symbole : le fait rapporté s’est-il passé dans la réalité ou en vision seulement ? La plupart des critiques opinent pour une action véritable exécutée par Zacharie dans le but d’exalter le personnage de Josué. Quant à la question de savoir qui est le « Germe », Zorobabel ou le Messie, elle sera étudiée à propos du messianisme.

Discours des c. vu-vin. — Ces discours sont datés de la 4e année de Darius. Le premier, vii, 2-14, est adressé à une députation venue de la région de Béthel à Jérusalem pour savoir s’il n’y avait pas lieu désormais, vu » le changement des circonstances, de mettre fin aux jeûnes commémoratifs des événements dou-j loureux de la ruine de Juda. Dans sa réponse, le prophète énonce sur la valeur des manifestations de la piété et de la pénitence des principes qui rappellent ceux des prophètes du viii c et du viie siècles. Si, à l’exemple de leurs ancêtres, les Juifs s’obstinaient dans l’attachement aux pratiques d’un culte extérieur sans souci des dispositions du cœur, ils s’attireraient les mêmes châtiments que ceux qui jadis avaient si durement frappé le peuple d’Israël.

Malgré la dure leçon ainsi donnée, Zacharie laisse entendre que, si les menaces des anciens prophètes se sont réalisées, leurs promesses sont, elles aussi, maintenant en voie de réalisation et que par consé quent les jours de pénitence doivent faire place aux jours de fête. vin. L’avenir d’Israël et particulièrement de Jérusalem sera glorieux, des villes et des nations en grand nombre s’y rendront pour y adorer Jahvé. Les considérations alléguées par le prophète pour justifier ces promesses ne laissent pas que d’être obscures, on n’en saisit pas toujours le lien logique.

2. Deuxième partie, ix-xiv. — Cette deuxième partie du livre de Zacharie comprend plusieurs discours qui ont pour premier objet les petits États voisins de la Palestine, ensuite et surtout l’avenir d’Israël, l’avènement du royaume de Dieu, l’anéantissement de la puissance adverse, le sort de Jérusalem à la fin des temps.

Premier discours, ix. — Dans un premier tableau, ix, 1-7, est décrite l’extension du futur royaume messianique dans les villes de Syrie, de Phénicie, de Philistie ; dans un deuxième, ix, 8-10, la caractéristique de ce royaume qui sera celui de la paix ; dans un troisième, ix, 11-17, sont énumérées les conditions de son établissement.

Deuxième discours, x, 1-12. — Dans ce discours, dont sont peut-être à retrancher les deux premiers versets constituant soit un morceau isolé (Marti, Sellin), soit la conclusion du discours précédent (Van Hoonacker), le prophète déplore le malheur du peuple de Jahvé, car il est tel qu’un troupeau sans pasteur, égaré par l’idolâtrie. Mais tous ses ennemis seront châtiés, aussi bien les mauvais pasteurs que les oppresseurs païens, tandis qu’Israël sera rétabli dans sa puissance.

Troisième discours, xi, 1-17. — Il renferme ce qu’on appelle volontiers l’allégorie du prophète-pasteur, passage des plus intéressants mais aussi des plus difficiles du livre de Zacharie. Qu’il s’agisse d’un récit purement allégorique et non d’une action symbolique réelle, c’est ce qui ressort du texte lui-même qui nous représente le prophète comme devant tenir un double rôle de pasteur, celui de pasteur suprême d’abord, puis celui de pasteur insensé. Que l’interprétation de cette allégorie dans son ensemble non moins que l’identification des trois pasteurs retranchés en un mois aient été l’objet de multiples hypothèses, c’est ce que ne pouvaient manquer de provoquer et l’obscurité même du passage et l’incertitude de l’époque de sa composition.

Quatrième discours, xii-xiii. — Ici commence un nouvel exposé de la doctrine eschatologique du livre sans autre lien avec ce qui précède que l’identité du titre : oracle, parole de Jahvé, ix, 1 ; xii, 1. Après la description du combat livré par les nations païennes à Juda et à Jérusalem, c’est l’annonce de la ruine de tous les ennemis et du salut pour Jérusalem, xii, 1-9. Par son repentir, le peuple obtiendra la purification, idoles et faux-prophètes disparaîtront, xii, 10-xui, 6. Les trois versets suivants, xiii, 7-9 sont regardés par maints commentateurs comme étrangers au présent contexte ; on en veut faire, sans raison suffisante, la conclusion du c. xi. On pourrait y voir un passage parallèle au chapitre suivant ou mieux une courte introduction à ce même chapitre pour en résumer le thème essentiel.

Cinquième discours, xiv. — Ce thème est l’annonce de l’assaut des nations païennes contre Jérusalem qui, sans doute, succombera sous leurs coups, mais pour être ensuite sauvée et rétablie par Jahvé. Avec des nuances et un caractère apocalyptique très prononcé c’est le même thème eschatologique qu’au c.xii, 1-9.

Le texte.

Bien conservé dans l’ensemble, le

livre de Zacharie n’en a pas moins subi d’assez nombreuses altérations, inévitables dans de multiples transcriptions, en raison surtout de l’obscurité de maints passages des visions et discours. Les Septante

permettent à l’occasion d’intéressantes corrections comme c’est le cas, par exemple, pour iii, 4-5, où le grec, dans l’ensemble, représente plus fidèlement le texte primitif sans être pour autant exempt de toute difficulté, ou encore pour v, 66, dont la leçon massorétique : « Ceci est leur œil (’êynâm) par toute la terre » est avantageusement remplacée par la leçon des Septante : « C’est leur iniquité (’"ivônam) dans tout le pays ». L’interpellation du prophète à Javan, ix, 13, « contre tes fils, ô Javan » d’après l’hébreu, se lit dans le grec : ènl xà téxvoc tcov’EXXrjvov, « contre les fils des Grecs », traduction confirmée par celle d’Aquila et de Symmaque, supposant une leçon’al-be nêy yâwân, au lieu de’al-bânayk yâivûn. Dans xiv, 18, le texte massorétique exige une correction que suggèrent le grec et l’ancienne version latine par la suppression de la négation et de l’athnach : xaî èni toûto’jç è’aTou 7] 7rrwai< ;, et super eos eril ruina, correction appuyée également par le syriaque ; d’après le Targum, il faudrait lire après lô’-ta’Héh les mots : et le Nil ne s’élèvera pas pour eux.

Les versions ne suffisent pas toujours à rétablir le texte, et la variété des retouches proposées, souvent très arbitraires et procédant parfois d’idées préconçues, montre assez la difficulté d’une solution satisfaisante ; tel est le cas de la péricope vi, 9-15, et plus spécialement des versets 10 et 136, objet sans doute de changements intentionnels. Dans d’autres cas, des transpositions permettent une meilleure lecture du texte massorétique ; ainsi pour ix, 6-7, qui sont très complexes, van Hoonacker propose la distribution suivante : 7e « Accaron aura le sort du Jébuséent » 6a « Le Bâtard habitera dans Asdod. » 7a-d* et j’enlèverai son sang de sa bouche et ses abominations d’entre ses dents. Il formera, lui aussi, un Reste pour notre Dieu, et il sera comme une famille appartenant à Juda. » 66 « Je détruirai l’orgueil des Philistins I » Op. cit., p. 665. Dans l’analyse du livre, il a déjà été question de la transposition de iv, 66-10a à la suite du c. iii, dont ce serait, d’après certains commentateurs, la suite naturelle.

Aux corrections proposées et discutées dans les commentaires en vue d’un accord plus parfait du texte avec la grammaire et le contexte quelques critiques prétendent en ajouter d’autres qui ne tendent à rien de moins qu’à un bouleversement total et qui portent atteinte non plus seulement à l’intégrité mais à l’authenticité même du livre, ainsi A. van der Flier, Het getuigenis van Zacharja en Haggai ouer Juda’s herslel (extrait des Theolog. Studien), 1906.

Authenticité.

Pas plus que l’unité du livre son

authenticité ne fut contestée pendant de longs siècles sur la foi des traditions juive et chrétienne, corroborées par l’analyse du livre manifestant l’unité des visions et des discours dans le développement du thème unique : l’avenir messianique.

Pour ce qui est de la première partie du livre, les huit premiers chapitres, l’accord est encore à peu près unanime pour y voir l’oeuvre même du prophète Zacharie. Tout, en effet, y est si intimement mêlé aux événements de l’histoire juive aux environs de 520 qu’il ne saurait être question de mettre en doute le témoignage traditionnel sur l’origine de ces chapitres, non plus que les indications qu’ils nous donnent sur leur date et leur auteur.

Il n’en va pas de même de la seconde partie du livre. Au xvii 8 siècle déjà, un Anglais, J. Mede, à cause de l’attribution par Matth., xxvii, 9-10, de Zach., xi, 12-13, à Jérémie, émit l’opinion que ces versets et les c. ix-xi du livre de Zacharie étaient L’oeuvre du prophète Jérémie ; on ne pourrait, en effet, en vertu « le l’inspiration strictement littérale, admettre la moindre inexactitude dans le texte de

DICT. DR THKOI.. CATHOI..

l’Évangile. Cette opinion, avec bien des nuances certes, se retrouve de nos jours encore dans l’attribution des c. ix-xiv, non plus à Jérémie, mais à quelque autre prophète antérieur à l’exil. Cf. entre autres Kônig, Einleitung in das A. T., p. 366 sq. On en donne ordinairement comme preuve, non plus celle de J. Mede, mais les allusions dans ix-xi aux événements de la période préexilienne telle que la présence à Damas de la puissance araméenne, ix, 1, la représentation de l’Assyrie et de l’Egypte comme les ennemis d’Israël, x, 10, 11, le culte encore en vigueur des idoles et des teraphim, x, 2 ; xiii, 2, le maintien de la maison de David sur le trône de Juda, xii, 1.

Sauf quelques rares exceptions, E.-G. Krœling, par exemple, qui fait remonter Zach., ix, 1-10 au temps du roi Ézéchias (The historical situation in Zech., ix, 1-10, dans American Journal of Semitie Languages and Literalures, 1924-1925, p. 24-33), la critique récente est, dans son ensemble, favorable à une date postexilienne pour les six derniers chapitres du livre de Zacharie et plus ou moins éloignée de l’époque même du prophète. Au xviii 8 siècle déjà, Grotius, et au début du xix°, Eichhorn émettaient semblable opinion. Elle s’appuie non pas tant sur les différences relevées dans la langue et le genre littéraire de ces chapitres que sur celles de leur contenu même. Au lieu des titres aux renseignements précis des premiers chapitres, on trouve ici la formule très vague : oracle, parole de Jahvé, ix, 1 ; xii, 1. Alors que l’arrière-plan historique apparaît au début du livre en traits précis et concrets, très faciles à identifier, dans ix-xiv, l’arrière-plan historique se dessine avec si peu de netteté que les circonstances dans lesquelles et pour lesquelles les oracles ont été écrits demeurent incertaines ; de là, d’ailleurs, la diversité d’opinions dans l’attribution à telle ou telle époque de l’ensemble des derniers chapitres de l’une ou l’autre de leurs parties. On observe encore, dans le même sens, que le trouble et les violentes commotions dont ils portent l’empreinte ne rappellent guère la paix, caractéristique des visions du prophète, i-viii. Enfin, et c’est là le principal argument, il y a la différence des conceptions eschatologiques avec l’image qui se dégage des temps de salut telle qu’elle est esquissée dans la première partie ; avec celle-ci ne cadrent guère, en effet, la perspective d’une attaque de toutes les nations contre Jérusalem, xiv, 2, l’attente d’une source qui, jaillissant de la capitale, arroserait le pays pour y opérer une œuvre de purification, xiii, 1, le caractère apocalyptique des descriptions du c. xiv, l’insistance sur les manifestations cultuelles de la conversion des peuples, xiv, 16-19.

Si les chapitres ix-xiv ne sont pas de Zacharie, à qui les attribuer ou tout au moins à quelle époque les situer ? Nombreux sont les critiques modernes qui, à la suite de Stade, partisan de l’unité d’auteur de ces chapitres, en cherchent l’origine à la période grecque, au temps des luttes des Diadoques, peu après 300 av. J.-C. On distingue volontiers plusieurs auteurs, un deutéro et un trito-Zacharie, dont la composition est reportée par certains au temps des Machabées, ainsi Dulun, Nowack, Bcrtholet, Marti ; ce dernier qui tient pour l’unité d’auteur le situe en 160 av. J.-C. Sel lin. dans la 5e édition de son Introduction, renonce à l’opinion qu’il avait précédemment adoptée et selon laquelle ix-xi serait d’un contemporain d’Osée, Isaïe peut-être, xii-xiii de Jérémie, et xiv une apocalypse postexilique ; il voit maintenant dans l’ensemble de ix-xiv une apocalypse du m’ou du m » siècle, mais présentée comme l’œuvre d’un prophète précxillen, Einlritunr/ in dan A. T., 5e édit., 1929, p. 124-125. Pour Stcucmagel, ix-xi est l’œuvre d’un prophète judéen peu après la ruine du royaume

.

115.

d’Israël, tandis que xii-xiv est une apocalypse très vraisemblablement du temps d’Alexandre le Grand ou des temps qui suivirent de près, Einleitung in das A. T., 1912, p. 645, 648. Un des plus récents commentateurs de Zacharie, Fr. Horst, fait remonter à la période préexilienne entre 740 et 730, en raison de la menace des États voisins, quelques fragments de ix-xi : ix, l-6a, 9-10 ; x, 1-2, 36, 5, 7, 12 ; xi, 1-3, affirmant, par contre, que le reste de ces chapitres porte de manière indéniable le caractère des temps d’après l’exil ; les trois pasteurs rejetés, xi, 8, ne seraient autres que Lysimaque, Jason et Ménélas. Dans xii-xiv, on relève des traces de temps plus récents encore. Die Zivôlf kleinen Prophete.n, Nahum bis Malachi, 1938, p. 207-208.

Si les oracles de la fin du livre de Zacharie ne sont pas de lui, pourquoi les lui a-t-on attribués en les insérant à la suite de son œuvre authentique ? « Ce n’est pas au livre de Zacharie, pris isolément, a-t-il été répondu, qu’ils ont été ajoutés ; c’est au recueil des onze prophètes dans son ensemble. Ce qui favorise cette supposition c’est le fait que le livre de Malachie présente une frappante analogie avec les deux discours de Zacharie, ix-xiv. Tous trois (comp. Mal., i, 4 avec Zach., ix, 1, xii, 1) portent la suscription insolite : « Oracle, parole de l’Éternel >, et en ont probablement été munis, après coup, par la main d’un seul et même personnage. Cette circonstance autorise à croire que ces oracles, provenant également de l’époque postexilique, ont été placés à la suite de la collection qui, s’ouvrant par le livre d’Osée, se terminait par ceux d’Aggée et de Zacharie, i-vm. On ne saurait alléguer contre cette hypothèse le fait que le troisième oracle n’est pas anonyme comme les deux premiers : il est douteux, en effet, que Malachie soit le nom réel d’un prophète. » Gautier, Introduction ù l’A. T., 2e éd., p. 536.

La thèse de l’unité du livre et même de son authenticité n’est cependant pas complètement abandonnée, non seulement par des critiques catholiques, mais encore par des protestants. Nulle difficulté d’ailleurs d’ordre dogmatique à admettre la pluralité de documents et d’auteurs, ainsi que l’affirment maints partisans de l’unité et de l’authenticité, dom Calmet, Trochon, Meignan. Dans son commentaire des Douze petits prophètes, p. 649-662, van Hoonacker admet dans ix-xiv l’œuvre d’un seul auteur, contemporain de Xerxès, et qui peut s’identifier avec Zacharie lui-même.

Il est bien certain, en effet, que, malgré l’autorité et le nombre imposant des critiques adversaires de l’unité et de l’authenticité, les raisons apportées à l’appui de leur thèse n’apparaissent pas décisives et partant les conclusions adoptées ne sauraient être définitives. Une remarque préliminaire s’impose au sujet de l’histoire de la période postexilienne qui nous est très peu connue, qu’il s’agisse des événements qui s’y sont déroulés et plus encore des doctrines eschatologiques qui y ont été accréditées. C’est pourquoi il est toujours difficile de mettre une date précise sur tel ou tel oracle dont les allusions à des faits contemporains, mêlées à des perspectives d’avenir, demeurent très incertaines ; d’autre part, l’imprécision et la variété des représentations eschatologiques, les retours en arrière, les emprunts à des thèmes traditionnels rendent également difficile l’attribution à tel auteur ou à telle époque tout aussi bien que le rejet de tel auteur ou de telle époque.

C’est ainsi que l’opinion, aujourd’hui très répandue, qui fait de ix-xiv une œuvre du temps des Machabées, n’est pas très vraisemblable en raison même de son principal argument, l’identification des trois pasteurs de xi, 8, avec les grands-prêtres impies

de l’époque machabéenne : Lysimaque, Jason et Ménélas, celle du mauvais pasteur de xi, 15, 17 avec Alcime et celle du transpercé » dexii, 10 avec le pieux Onias IV, vers 160. Sans parler d’autres identifications, soit avec trois rois de Samarie (Ewald), soit avec trois rois de Juda, Joachaz, Joakim et Jéchonias (van Hoonacker, op. cit., p. 674-675), il y a lieu d’observer que la mention, dans Eccli., xlix, 10, des douze prophètes suppose qu’en 180 environ, date de la composition de l’Ecclésiastique, ces douze petits prophètes étaient réunis en un recueil dont la teneur et l’autorité étaient alors bien établies et que par suite il n’aurait pu être question d’y joindre un écrit anonyme comme le seraient, dans l’hypothèse, les c. ix-xiv, et cela à une époque où les prophètes étaient regardés comme la plus haute autorité, I Mach., iv, 46. De plus, l’auteur du prologue de l’Ecclésiastique, écrivant vers 130, connaissait déjà la traduction grecque des prophètes, donc celle également des douze petits qui doit remonter au milieu du iie siècle, et cela encore rend invraisemblable l’origine du texte hébreu de ix-xiv à l’époque machabéenne.

L’époque grecque ne saurait davantage être retenue pour celle de la composition de ix-xiv, car on ne saurait prétendre retrouver avec certitude dans les descriptions eschatologiques des allusions à des événements historiques de la période hellénistique. Le principal argument invoqué à l’appui de l’hypothèse est tiré de ix, 13, où il est question des fils de Javan, terme qui désigne certainement les Grecs ; or, ces mots sont tenus pour une glose tardive non seulement par van Hoonacker, partisan de l’authenticité du discours, mais encore par Nowack, Mitchell, qui l’attribuent à la période hellénistique, et ainsi s’évanouit l’argument apparemment le plus décisif en faveur de leur hypothèse.

La conclusion de cet exposé de la question d’authenticité c’est que, d’un point de vue critique, le problème attend encore une solution sûre. Tant que l’histoire de l’eschatologie ne sera pas mieux connue, il restera téméraire d’affirmer que Zacharie lui-même n’aura pu, aux notions et représentations eschatologiques des c. i-viii, en ajouter d’autres, surtout d’anciennes conceptions tenues pour traditionnelles, sans se soucier de les concilier entre elles. Cf. Junker, Die 12 kleinen Prophelen, n. Hàlfte, Bonn, 1938, p. 113.

Affinité avec les anciens prophètes.

« Il était

dans la tradition prophétique que les hommes de l’esprit accordassent un grand crédit à ceux qui les avaient précédés. » (Touzard.) Ce qui est vrai d’un Jérémie et d’un Ézéchiel chez qui l’influence de leurs devanciers est très sensible l’est plus encore de Zacharie, non pas tant en vertu d’une simple dépendance ou imitation littéraires que d’une action poursuivie dans le même sens et le même esprit pour réaliser en Israël l’œuvre de Dieu entreprise par ses devanciers. Ces prophètes d’autrefois, les premiers prophètes, comme les appelle Zacharie, i, 4 ; vii, 7, 12, ont jadis parlé aux ancêtres des rapatriés et leurs menaces de châtiments se sont réalisées, Zach., i, 2-6. Sans doute, ils ne sont plus là, « pouvaient-ils vivre éternellement ? ! i, 5, mais paroles et décrets de Jahvé dont ils étaient les organes subsistent toujours, et la même foi, la même confiance est à leur accorder dans leurs consolantes perspectives d’avenir que le prophète précise en les adaptant aux circonstances actuelles.

Pour donner plus d’autorité à ses reproches sur la manière de pratiquer les jeûnes, il rappelle les protestations des anciens voyants contre le formalisme du culte, Zach., vii, 4-14 ; mais c’est surtout dans la description des destinées futures de son peuple que le prophète de la restauration se rattache étroitement

au passé. Le personnage du serviteur de Jahvé : « Voici que je fais venir mon serviteur Germe », Zach., iii, 8, se précise à la lumière de deux textes de Jérémie, xxiii, 5 ; xxxiii, 15, dont la portée messianique ne saurait être méconnue ; ce Germe, se’ma/i, c’est le Messie qui exercera le droit et la justice, qui enlèvera l’iniquité de ce pays en un seul jour, Zach., iii, 9, et assurera la paix : « Vous vous inviterez les uns les autres sous la vigne et le figuier », Zach., iii, 10, paroles qui font écho à celles de Michée, iv, 4. L’idée de la dynastie messianique de Zach., vi, 12-13 est déjà exprimée dans Jer., xxxiii, 17-21.

C’est surtout dans la deuxième partie du livre, ix-xiv, qu’abondent les rapprochements avec les écrits des anciens prophètes ; la vision du glorieux rétablissement qui était au premier plan dans le début du livre le cède, dans la seconde, à l’annonce du châtiment, motivé par les péchés du peuple : idolâtrie, faux prophètes, mauvais pasteurs, Zach., x, 2-3 ; xiii, 2-6, tout comme dans Isaïe ou Jérémie. La condamnation des mauvais pasteurs dans Zach., x, 3 : « …ma colère s’est enflammée contre les bergers et je châtierai les boucs », rappelle celle des oracles d' Isaïe, lvi, 11, et de Jérémie, ii, 8 ; xxii, 22 ; xxiii, 1-6, et plus encore, par l’association des bergers et des boucs, celle d'Ézéchiel, xxxiv. Dans l’apologue du prophète pasteur, Zach., xi, 4-17, le recours aux oracles d’Ezéchiel et plus encore à ceux de Jérémie est nécessaire pour élucider le sens de l’apologue, en particulier pour ce qui est de la disparition des trois pasteurs en un mois, Zach., xi, 8 ; ces personnages, identifiés tantôt avec des collectivités soit de chefs, rois, prêtres ou prophètes, soit d’oppresseurs, acheteurs, vendeurs, pasteurs, tantôt avec des individus, soit les trois rois de la dernière période du royaume de Samarie : Zacharie, Schallum et Manahem, soit les trois grands-prêtres : Jason, Ménélas, Lysimaque, de la période machabéenne, soit les trois rois séleucides : Antiochus Épiphane, Antlochus Eupator, Démétrius I er, ces personnages, grâce au rapprochement avec Jérémie, semblent bien se confondre avec les trois rois de Juda contre lesquels le prophète d’Anatoth lance l’anathème : Joachaz (Schallum), Jer., xxii, 10-12, Joakim, Jer., xxii, 13-19 et Joachin, xxii, 24-30. Si la durée d’un mois pour l’exécution du châtiment ne correspond pas à la réalité, c’est qu’elle a simplement pour but de souligner la rapidité avec laquelle le châtiment frappe les derniers rois de Juda ; dans Jérémie, cette rapidité est marquée par la juxtaposition des sentences qui condamnent les rois coupables. Cf. Van Hoonacker, op. cit., p. 673-675. De cette identification découle tout naturellement celle du c pasteur de néant » avec Sédécias, auquel l'épithète convient exactement, et par là encore Zacharie rejoint Jérémie, xxii, 2-9 ; xxiii, 1, 2 et Ézéchiel, xix, xxxiv, 7-10. Le deuil provoqué par la mort de celui qu’ils ont transpercé », Zach., xii, 10, évoque le passage d’Isalc, lii, 13-liii, 12, sur la passion du Serviteur de Jahvé.

Les éléments apocalyptiques abondent au c. xiv où, après la grandeur du désastre, apparaît la splendeur du triomphe « au jour de Jahvé ». Comme dans les anciens oracles, dont elle est un élément essentiel, se détache la perspective de la conversion des nations. Cf. Touzard, Rev. bibl., 1926, 174-205 ; 352-381.

Doctrine.

1. Dieu. — La transcendance divine,

dont les prophètes préexiliens avaient si souvent et si solennellement marqué les caractéristiques, s’nfflrme encore chez les prophètes de la restauration. Leur horizon, en effet, malgré le retour en Palestine et les préoccupations du rétablissement, n’est pas borné à Jérusalem ni à son temple où les nations viendront chercher et implorer Jahvé, Zach., ii, 15 ; vi, 15 ;

vin, 20-23 ; xiv, 16-19. Selon l’expression chère aux prophètes, le Dieu d’Israël est Jahvé des armées, formule dont le retour si fréquent dans les oracles de Zacharie souligne bien la majesté et la puissance divines, car ces armées dont Jahvé est le chef sont les armées célestes, aussi bien celles des astres aux mouvements ordonnés comme ceux d’une troupe sous les ordres d’un chef habile et puissant que celles des esprits dont le séjour est situé dans les régions supérieures. Maître dans les cieux comme sur la terre, Jahvé des armées est bien le Tout-Puissant, ainsi que l’ont compris les traducteurs grecs dans ces formules : xûptoç tùv S’jvâ(xetov, le Seigneur des forces, ou xûpioç TravToxpaTCdp, le Seigneur tout-puissant. C’est contre toutes les nations, symbolisées par les quatre cornes, ii, 1-2, c’est contre les peuples en général que Jahvé des armées entre en lutte et qu’il en triomphe, ix-xiv, xii, 3 ; xiv, 2, 12, 14, 16, 18.

Maître des nations, Jahvé l’est aussi de la nature et de ses forces, faisant prospérer la semence et donnant aux cieux leur rosée, viii, 12.

La présence d'êtres intermédiaires entre Jahvé et son prophète met encore en relief la transcendance de Jahvé tout comme dans Ézéchiel. Zach., i, 8-14 ; ii, 1-4, 5-9 ; iii, 1-5, etc. Dans les sept yeux de Jahvé, parcourant toute la terre, Zacharie voit la marque de l’omniscience et de la souveraineté de Dieu non moins que de sa providence, veillant sur le temple en construction afin d’en assurer le prochain achèvement, iv, 10.

Cette idée do la providence divine, présidant aux destinées humaines avec une autorité souveraine, est fortement inculquée par le prophète. Par ses oracles, il essaie de la faire passer dans l’esprit des rapatriés pour leur inspirer une confiance plus ferme dans les destinées d’Israël. SI, dans ses visions nocturnes, il « se transporte en esprit dans le passé pour envisager et annoncer de ce point de vue des faits dont ses contemporains étaient les témoins ou qui appartenaient à l’histoire, ce n’est point par caprice, mais précisément pour se ménager l’occasion d’insister sur les dispositions providentielles qui présidèrent à la préparation et à l’accomplissement de ces événements merveilleux. La destruction de l’empire de Babylone, la délivrance du peuple captif, la fondation et la reconstruction du temple sont d’ailleurs conçues par Zacharie comme un acheminement vers d’autres grandes choses encore futures, telles que le relèvement matériel et politique de la capitale juive, et en dernière analyse vers le triomphe final de la nation à l'époque messianique. Se trouvant placé en extase à un point de vue d’où il contemplait les débuts de la Restauration dans une perspective d’avenir, Zacharie était mis à même de rattacher à ces débuts, dans la même perspective, les autres éléments non encore réalisés du plan divin, et donnait à entendre que celui-ci serait mis à exécution dans ses visées les plus lointaines, aussi sûrement qu’il l'était déjà dans ses parties préliminaires ». Van Hoonacker, op. cit., p. 582.

2. Culte.

Pour rendre à ce Dieu l’honneur qui lui est dû, Zacharie, en sa qualité de prêtre, attache nécessairement une grande importance aux choses du culte ; c’est ainsi que dans sa quatrième vision, iii, 1-10, sont affirmés comme conditions essentielles de la manifestation des faveurs divines le rétablissement et l’exercice régulier du culte qui sera assuré et par le sacerdoce, relevé de son antique déchéance, et par l’achèvement du temple, couronné bientôt par la pierre de faîte.

M ; iis, pour Zacharie, comme pour les anciens pro phetrs, ce qui Importe dans le culte à rendre à Dieu M sont les dispositions mondes. Dès son premier

oracle, il exhorte à la conversion intérieure : « Ainsi parle Jahvé des années : Revenez donc de vos voies mauvaises et de vos œuvres mauvaises. » i, 4. Dans la quatrième vision, iii, 1-10, si le grand-prêtre est dépouillé de ses vêtements souillés et revêtu d’habits de fête, couronné d’une tiare pure, n’est-ce pas pour symboliser la purification du grand-prêtre lui-même ou plutôt celle de la nation tout entière pour laquelle le grand-prêtre intercède au jour de l’Expiation ? « J’enlèverai l’iniquité de ce pays en un seul jour », m, 9 ; le péché et la souillure de la maison de David et des habitants de Jérusalem seront lavés dans une source ouverte, xiii, 1. Sous le symbole du rouleau volant, dans la septième vision, le prophète figure la malédiction qui est sur le point de s’abattre sur tous les pécheurs et plus spécialement sur les voleurs et les parjures, v, 1-4 ; dans celle de l'épha transporté au pays de Sennaar, il voit l’iniquité qui va être exilée de la jeune communauté des rapatriés dont l’assainissement moral s’imposait comme condition du retour de Jahvé à son peuple ; les caravanes d’exilés n’avaient pas ramené en Palestine que des fidèles observateurs des préceptes mosaïques ainsi qu’en témoignent les récits de Néhémie et d’Esdras.

Certes l’activité du prophète est en grande partie tournée vers la poursuite des travaux du temple, mais il n’en fait pas pour autant des pratiques du culte l'élément essentiel des devoirs à rendre à Dieu. Tout pénétré de l’esprit de ses devanciers du viiie et du viie siècle, il en rappelle les enseignements à l’occasion d’une question que lui posaient les Juifs de Béthel au sujet de certaines pratiques de deuil et d’abstinence : « Ainsi parlait Jahvé des armées en disant : Rendez la justice selon la vérité, pratiquez la miséricorde et la compassion chacun envers son frère, n’opprimez pas la veuve et l’orphelin, l'étranger et le pauvre et ne méditez pas l’un contre l’autre le mal dans vos cœurs. » vii, 9-10. Comme les voyants de jadis, quoique sur un terrain différent, le prophète dénonce, en cette circonstance, les illusions d’un culte extérieur ne traduisant en rien ou ne rendant que fort imparfaitement les sentiments réels des cœurs.

3. Anges.

Dans les visions de Zacharie, les anges jouent un rôle important, inconnu chez les prophètes antérieurs comme Amos et Jérémie. Outre l’ange de Jahvé y apparaissent l’ange interprète et l’adversaire ou le Satan. Le premier diffère de Jahvé ; la distinction entre Dieu et son ange, qui n’existait pas primitivement dans le langage populaire, et qui était allée s’accentuant, est nettement marquée chez Zacharie. Dans la première vision, i, 7-17, on voit, en effet, l’ange de Jahvé s’adresser à Dieu et le conjurer d’avoir enfin pitié de Jérusalem et des villes de Juda. Semblable requête implique la distinction en même temps que la subordination. Plus accentuée encore est cette distinction dans la quatrième vision, m, 1-5, où l’ange se présente comme le fondé de pouvoir de Jahvé pour résister à l’adversaire, présider à l’investiture de Josué et l’introniser en quelque sorte dans ses nouvelles fonctions. « On peut ainsi mesurer l'évolution accomplie depuis les textes du Pentateuque, où l’ange de Jahvé parlait et agissait au nom du Seigneur et semblait se confondre avec lui dans une même personnalité. » Buzy, Rev. bibl., 1918, p. 146 ; cf. Touzard, art. Ange de Yahweh, Dict. de la Bible, Suppl., t. i, col. 242-255 ; Lagrange, L’ange de Jahvé, Rev. bibl., 1903, p. 212-225.

Un autre ange des visions de Zacharie est l’ange qui parle au prophète, qui lui sert en quelque sorte d’interprète comme déjà dans les visions d'Ézéchiel, xl, et de Daniel, vii, 16 ; viii, 16 ; ix, 21, et surtout plus tard dans les apocalypses apocryphes. Il se tient à la disposition du voyant pour l’aider à saisir le sens

parfois très obscur de visions ou même lui transmettre les ordres de Jahvé. i, 16-17. De tels intermédiaires étaient inconnus des anciens prophètes auxquels Dieu manifestait directement ses volontés, ce qui ne veut pas dire que les temps préexiliens ignoraient les anges en tant qu’instruments de la puissance divine, mais la période de l’exil et celle qui suivit ont mis en un relief fortement accusé leur rôle d’intermédiaires afin de faire ressortir davantage la grandeur et la toute-puissance divines. La conception du rôle du grand roi dans l’antiquité orientale, n’intervenant pas lui-même en personne dans les affaires de son empire, mais imposant partout sa volonté dont gouverneurs et fonctionnaires étaient les instruments, une telle conception pourrait bien n'être pas étrangère à l’importance de plus en plus grande donnée aux anges dans la littérature postexilique. Cf. Junker, op. cit., p. 122-123. Outre l’ange interprète, en effet, il y a encore dans Zacharie ces messagers de Dieu qui parcourent le monde pour se rendre compte de ce qui s’y passe ; c’est ainsi que les sept yeux de Jahvé, regardés comme des anges, non sans analogie avec les sept qui se tiennent devant le Seigneur pour lui présenter les prières des saints, Tob., xii, 15, sont les organes de la vigilance divine qui s'étend à toute la terre pour garantir à son peuple la sécurité dans la possession des biens spirituels et assurer la durée du régime nouveau, iii, 1-7.

Dans la quatrième vision, figure à côté du grandprêtre pour l’attaquer, un personnage appelé le Satan. De sa nature on a beaucoup discuté. D’aucuns (Marti) y ont vu une création du prophète pour en faire la personnification de la conscience accusatrice d’Israël contre le grand-prêtre, mais la façon même dont est introduit le personnage : le Satan, avec l’article en hébreu, laisse supposer qu’il ne s’agit pas de quelqu’un d’inconnu, — le mot qui d’ailleurs signifie non pas accusateur mais adversaire, opposant, ennemi, ne s’entend pas d’un individu bien déterminé mais désigne ici plutôt une fonction, le rôle du Satan tout à fait semblable dans le cas présent à celui du Satan dans le prologue du livre de Job. Il s’agit donc du même adversaire qui, au point de vue de sa nature, est à ranger parmi les esprits célestes, semblables aux anges, non pas certes de ceux qui se tiennent auprès du trône de Dieu comme ses messagers, mais comme un véritable esprit du mal, en lutte continuelle avec les serviteurs de Jahvé et en opposition avec les desseins de Dieu qui l’emporteront sur l’adversaire en faisant encore de Jérusalem la cité élue malgré la volonté d’anéantissement manifestée par le Satan.

4. Messianisme.

a) Les temps messianiques. — Ce qui caractérise l’enseignement religieux de Zacharie, ce qui fait un élément essentiel de son message ce sont les promesses eschatologiques et messianiques qui, malgré l’obscurité des symboles et des images, s’affirment aussi bien dans les visions nocturnes de la première partie que dans les descriptions grandioses de la seconde moitié du livre. Dans l’interprétation de ces promesses, il y a lieu de ne pas oublier qu’il s’y rencontre une manière d’expression toute différente de la nôtre et que, par conséquent, il ne faut pas trop presser les termes pour en dégager toujours une signification précise. Cette remarque s’impose particulièrement pour l’intelligence des perspectives d’avenir relatives à la destruction des peuples païens par Jahvé. Sous ces descriptions imagées de la lutte, sous ces représentations variées du combat, ce qu’il importe de retenir c’est l’idée de la victoire future de Jahvé sur toute puissance opposée à sa domination. Que les prophètes de l’Ancien Testament, que Zacharie en particulier aient eu la notion claire de la nature de ce triomphe, c’est-à-dire du

caractère purement spirituel du royaume de Dieu à la fin des temps, c’est évidemment ce que l’on ne saurait prétendre, quand on songe que les Apôtres, malgré les années passées à l’école du divin Maître, attendaient encore, après la résurrection, la restauration du royaume d’Israël dans son antique splendeur. Act., i, 26. Ils n’ont pas entrevu le royaume de Dieu qu’ils annonçaient dans sa vraie réalité, mais seulement à travers des images qui en étaient l’ombre et à l’aide de comparaisons qui n’étaient qu’approximatives. Ils se représentaient volontiers le triomphe de Dieu sur ses ennemis païens à la manière du triomphe de ces derniers sur le peuple élu qu’ils avaient voulu anéantir par la défaite et la servitude. Ainsi ces peuples païens seraient-ils à leur tour vaincus et asservis. Toutefois la victoire de Dieu et de son peuple, à la différence de celle de leurs ennemis, aurait pour conséquence non pas la destruction des vaincus mais leur conversion par la reconnaissance du souverain domaine de Jahvé auquel ils viendraient rendre hommage à Jérusalem, et ainsi se dessine un aspect du caractère spirituel du royaume de Dieu que telles formes du langage prophétique et les préjugés juifs contribueront trop souvent à voiler.

Les visions de la première partie du livre de Zacharie renferment tout un programme de restauration nationale et messianique. Le rappel de l’espérance d’une telle restauration était bien de circonstance au temps des prophètes Aggée et Zacharie. N’était-ce pas cette espérance qui avait maintenu la foi dans l’âme des captifs, de ceux du moins qui, malgré tout, n’avaient pas désespéré de l’avenir d’Israël. Si les premiers temps du retour ne semblaient guère présager les merveilles de l’avenir glorieux si brillamment annoncé dans la seconde partie du livre d’Isaïe, la faute en était au peuple lui-même ; ses péchés, ses négligences à poursuivre les travaux de reconstruction du temple retardaient cet avènement. Que le péché disparaisse, que l’œuvre entreprise s’achève et alors la gloire du nouveau temple sera plus grande que celle de l’ancien, Agg., ii, 6-9 ; Jahvé viendra habiter dans la cité sainte, Zach., i, 16 ; viii, 3, mais il entend n’y pas demeurer seul, il y ramènera son peuple du pays de l’Orient et du pays du soleil couchant. Zach., viii, 7-8. Au lieu de la famine et de la misère, de l’insécurité et de la guerre, ce sera la prospérité et la paisible possession de tous les biens assurée, vin, 12. Ces perspectives de prospérité matérielle n’excluent pas celles des biens spirituels. Fidèle à l’esprit de ses devanciers, le prophète n’ignore pas le pur yahwisme ; la restauration de Jérusalem se fera dans la vérité et la sainteté, viii, 3 ; l’alliance renouvelée entre Jahvé et son peuple le sera dans la vérité et la justice, viii, 8 ; le programme de vie imposé marque bien le caractère hautement moral des conditions de l’alliance : « Voici les préceptes que vous observerez : Tenez des discours sincères l’un envers l’autre ; rendez dans vos portes des jugements salutaires ; ne méditez pas dans vos cœurs le malheur l’un de l’autre ; ne prenez point plaisir au faux serment, car ce sont toutes ces choses que je hais ! parole de Jahvé. » vin. 16-17.

Pour compléter ces réconfortantes visions d’avenir s’ajoute flans la seconde partie du livre la perspective de la réunion des tribus. Dispersés parmi les nations, les enfants d’Israël se souviendront de leur Dieu et lui reviendront, x, 9. Jahvé les ramènera, renouvelant pour eux les prodiges de la sortie d’Egypte, les rétablissant dans leur pays, x, 11. L’union primitive’le tous les fils d’Israël sera ainsi rétablie, x, 6.

Le peuple élu ne reviendra pas seul à son Dieu ; il ra, parmi les nations, le missionnaire fin vrai

Dieu ; c’est là une des données fondamentales du messianisme aussi bien chez Amos et Michée que chez Isaïe et Jérémie. « Des peuples nombreux et de puissantes nations viendront chercher Jahvé des armées à Jérusalem et implorer Jahvé >, viii, 22 ; des hommes de toutes les langues des nations viendront se mettre à l’école du Juif, « car nous avons appris, diront-ils, que Dieu est avec vous ». viii, 23. Ainsi, après avoir été parmi les peuples malédiction, maison d’Israël et maison de Juda deviendront bénédiction, viii, 13.

De la réalisation de ces glorieuses perspectives les événements consécutifs à l’avènement de Darius ~réédification du temple, entrée en fonctions comme gouverneur de Palestine du prince Zorobabel de la race davidique — pouvaient sembler les signes avant coureurs, Zach., i, 14-15 ; II, 1-4 ; iii, 9 ; iv, 6-10 ; vi, 9-13. Mais à cette réalisation les oracles de la deuxième partie du livre, surtout ix-xiii, pour autant du moins qu’on peut préciser les circonstances dans lesquelles et pour lesquelles ils furent écrits, semblent apporter quelque retard. Des punitions préparatoires à l’avènement du royaume s’imposent comme la sanction de péchés particulièrement graves : idolâtrie, faux prophètes, mauvais pasteurs, x, 2, 3 ; xiii, 2-6. Restauration nationale aussi bien qu’avenir messianique exigent encore de longues luttes, car les peuples assaillent Jérusalem de toutes parts, xii, 3, H. Il y aura des jours d’angoisse, xii, 2-3, mais Jahvé interviendra et comme un brasier ardent dans du bois, les chefs de Juda dévoreront à droite et à gauche les peuples d’alentour, xii, 6. Si l’imprécision des oracles non moins que la pénurie de renseignements historiques ne permettent pas de déterminer les événements auxquels il est fait allusion, il apparaît néanmoins que Dieu, dans sa puissance et sa sagesse, assurera le triomphe de son peuple, gage et préparation de son propre triomphe. C’est encore la conclusion qui se dégage de l’oracle du c. xiv aux traits apocalyptiques nombreux. Le jour de Jahvé sera d’abord, il est vrai, un temps d’épreuve. Attaquée par toutes les nations, Jérusalem sera prise, pillée, la moitié de sa population exilée, xiv, 1-2. Mais le désastre du Jour de Jahvé se changera bientôt en triomphe, car Jahvé en personne combattra pour son peuple. À travers les difficultés du texte massorétique, surtout au ꝟ. 6, se dégage l’idée de la splendeur de la victoire qui comblera Jérusalem de toutes sortes de bénédictions, xiv, 10, tandis que Jahvé régnera sur toute la terre et que toutes les nations reconnaîtront sa divinité et lui rendront hommage.

b) La personne du Messie n’est pas étrangère à ces différents oracles, bien qu’à son sujet les interprétations soient loin d’être concordantes même chez les catholiques. À plusieurs reprises, il est fait mention d’un serviteur de Jahvé, du nom de Germe, et d’abord m, 86-9 : Voici que j’amène (ou voici que je ferai venir) mon serviteur Germe. Voici la pierre que j’ai placée devant Josué, sur une seule pierre il y a sept yeux, je graverai sa décoration, dit Jahvé des armées, et j’enlèverai l’iniquité du pays en un seul jour. Germe, pierre, yeux, décoration, que représentent-ils ? Le sens de l’épithète n’est pas douteux, écrit Touzard, Ken. bibl., 1926, p. 192-193, elle se rat tache diu-, tement à deux textes de Jérémie dont la portée mes sianlque ne saurait être méconnue, Jer., xxiii, 5 : xxxiii, 15. Le Germe, le ltOÎÎ, c’est le Messie. La

donnée eei eu rapport arec le contexte très prochain.

Ce sont bien des t rail s en relation avec les perspM

tives messianiques que les deux déclarations suivantes. Celle-là concernant la purification fin peuple et rappelant le sens de l’acte symbolique accompli sur In personne tle Josué : - El J’enlèverai l’Iniquité

de ce pays en un seul jour. » Celle-ci concernant la paix, et écho des oracles de Michée : « En ce jour-là

— oracle de Jahvé des armées I — vous vous inviterez les uns les autres sous la vigne et sous le figuier. » Zach., iii, 10 ; cf. Mien., iv, 4. C’est également l’opinion d’un des récents commentateurs de Zacharie qui déclare que la façon d’amener ce nom mystérieux de sémah, sans préparation ni explication, ne se conçoit que s’il s’agit d’un terme bien connu des auditeurs, par une prophétie qui n’est autre que celle de Jer., xxiii, 5 (cf. xxxiii, 15), où le Messie est appelé Germe juste : « Voici que des jours viennent— oracle de Jahvé - — où je susciterai à David un germe juste, il régnera en roi et il sera sage, et il fera droit et justice dans le pays. » Cf. Is., xi, 1 ; Junker, op. cit., p. 132. Nombreux par ailleurs sont ceux qui voient dans le germe : Zorobabel ; Van Hoonacker, Buzy, Tobac. A l’appui de leur opinion ils font valoir le contexte historique des oracles qui n’est autre que la situation politique et religieuse de l’an 519 ; ils insistent surtout sur l’identification suggérée, sinon imposée, par le texte de Zacharie lui-même, du fait du rapprochement de deux passages qui, d’une part, vi, 12, attribuent au personnage appelé Germe la mission de bâtir le temple, et, d’autre part, iv, 6-10, attestent que c’est Zorobabel qui a posé les fondements du temple et qui l’achèvera. Ils ne se refusent pas d’ailleurs à voir dans Zorobabel la figure du Messie. L’interprétation d’un autre passage, vi, 9-15, concernant également le germe précisera encore la signification directement messianique de ce terme, ainsi que l’entendent de nombreux exégètes catholiques depuis saint Jérôme. Par contre, pour la plupart des commentateurs non catholiques, Zacharie aurait réellement vu le Messie attendu dans le personnage de Zorobabel ; c’est lui qui devait réaliser les espérances qu’avait suscitées le rejeton prédestiné de David, entrevu par Jérémie dans celui qu’il appelle le Germe juste.

Dans le récit de l’acte symbolique accompli par Zacharie, vi, 9-15, (le couronnement du grand-prêtre), apparaît de nouveau cette même expression mystérieuse : Germe. Aux difficultés que soulève l’interprétation du symbole s’ajoutent, dans le cas présent, celles qui proviennent de l’altération du texte que n’arrivent pas à corriger les retouches des critiques. Le passage peut s’entendre de la manière suivante : le prophète recevra de la main d’exilés venus de Babylone de l’argent et de l’or ; ordre lui est donné d’en faire une couronne et de la poser sur la tête de Josué, le grand-prêtre, auquel il dira : « Ainsi parle Jahvé des armées : Voici un homme appelé Germe, il germera par dessous et il bâtira le temple de Jahvé. Il bâtira le temple de Jahvé et sera revêtu de majesté ; il siégera et dominera sur son trône, et un prêtre s’asseoira sur son trône, et il y aura entre les deux un conseil de paix. Et la couronne demeurera… comme un mémorial dans le temple de Jahvé. Et des gens viendront de loin et bâtiront le temple de Jahvé et vous reconnaîtrez que c’est Jahvé des armées qui m’a envoyé vers vous. » vi, 12-15. Qu’il soit ici question d’un couronnement de Josué, c’est ce qu’il faut maintenir avec le texte et les versions, malgré Wellhausen, Nowack, Marti…, qui tiennent la partie du verset relative à ce couronnement comme additionnelle, œuvre d’un copiste d’une époque où l’autorité civile était passée dans les mains du grand-prêtre ; et cela d’autant plus qu’il ne s’agit pas d’instaurer par ce geste une sorte de théocratie puisque la couronne ne doit pas rester sur la tête de Josué mais être déposée dans le temple comme un mémorial, et que si Josué est couronné, ce n’est pas en qualité de grandprêtre mais comme le représentant d’un autre qui

n’est pas encore présent et dont il est avec son collège de prêtres l’annonciateur ; ils sont ces hommes de présage de iii, 8. Mais qui annoncent-ils ? Le Germe qui doit venir. Comme précédemment pour iii, 8, nombreux sont les commentateurs qui l’identifient avec Zorobabel, avec raison, semble-t-il, puisque la construction du temple sera son œuvre, 13-14. La question est de savoir si c’est bien du temple actuel qu’il s’agit ; celui-ci, en effet, n’est-il pas bien misérable (cf. Agg., ii, 3) pour être au temps du salut la demeure du Dieu glorieux ? c’est de cette demeure que le Germe assurera la construction de ce temple vraiment digne de Jahvé. L’expression obscure : il germera par dessous, rapprochée d’Is., xi, 1 ; Jer., xxiii, 5, peut s’entendre en ce sens qu’il sortira de la race royale de David ; n’est-il pas représenté comme un roi assis sur un trône où prendra place également le prêtre assis à sa droite, c’est-à-dire étroitement associé à son pouvoir dans la concorde et la paix ; « sacerdoce et royauté sont donc étroitement unis dans cette perspective d’ordre nouveau et d’ordre messianique, moins étroitement toutefois que dans le ps. ex où les deux titres reposent sur une même tête ». Rev. bibl., 1926, p. 202. Si le portrait messianique esquissé par Zacharie reste incomplet, il n’exclut pas d’autres prophéties qui envisagent dans le Messie à la fois le roi et le prêtre. Le dernier verset du récit de l’acte symbolique du couronnement annonçant l’arrivée de gens venus de loin, de païens s’entend et pas seulement des Juifs de retour d’exil, pour travailler à la construction du temple, nous transporte également dans les temps messianiques, loin des horizons du temple rebâti par Zorobabel. Cf. Junker, op. cit., p. 148-150 ; Lagrange, Reo. bibl., 1906, p. 71-72.

De ce roi messianique quelques traits sont esquissés dans les oracles de la seconde partie du livre. Il y est représenté, ix, 9, comme un roi pacifique, évoquant le Prince de la paix d’Is., ix, 5 ; xi, 1-9 ; cf. Mich., v, 1-4 : a Tressaille d’une grande joie, fille de Sion, jubile, fille de Jérusalem ! Voici que ton roi vient à toi, il est juste, lui, et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon né de l’ânesse. » Ce n’est pas, en effet, sur un cheval de bataille que le roi vainqueur fera son entrée à Jérusalem, mais sur un âne, animal qui, en temps de paix, était, dans l’ancien Orient, la monture accoutumée du riche aussi bien que du pauvre ; cf. Jud., v, 10 ; x, 4 ; xii, 14. Les quatre évangiles racontent l’entrée triomphale de Jésus, monté sur un âne ; seuls Matthieu, xxi, 5, et Jean, xii, 15, relèvent l’accomplissement de la prophétie de Zacharie qu’ils citent assez librement ; l’influence des Septante ne semble pas étrangère au texte de Matthieu : xal èmfie$7)xù>ç, hû Û7ro£ûyt, ov xod tccïXov v£ov. La destruction des instruments de guerre décrite, ꝟ. 10, image caractéristique des temps messianiques, cf. Os., i, 7 ; ii, 20 ; Mich., v, 9…, accentue encore la note pacifique du règne du Messie.

Le texte dexii, 10, « un des plus difficiles de l’Ancien Testament », < très mystérieux », est très souvent entendu au sens messianique ; Pères et commentateurs catholiques, protestants croyants y ont vu et y voient encore une prophétie messianique. Une première question à résoudre à son sujet est celle de sa lecture. La leçon massorétique appuyée par les anciennes versions est ainsi traduite : « Ils tourneront les yeux vers moi qu’ils ont transpercé ; ils feront le deuil sur lui comme on fait le deuil sur un fils unique ; ils pleureront amèrement sur lui comme on pleure sur un premier-né. » Or c’est Jahvé qui parle pour annoncer qu’il répandra sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication. Comment peut-il être transpercé ?

Métaphoriquement, répondront certains (Théodore de Mopsueste, Calvin), prophétiquement, dans la personne de son représentant, diront d’autres (Reuss, Kirkpatrick, von Orelli), ou encore dans celle de quelque prophète, envoyé par Dieu et mis à mort par le peuple, ou enfin dans la personne du Messie, identique à Jahvé en tant que Dieu et mort en tant qu’homme (Knabenbauer, Meignan, Fillion…) ; n’est-ce pas ainsi que l’a compris saint Jean, xix, 37 : « Ils verront celui qu’ils ont transpercé » ? Cf. Apoc, i, 7. Mais, « avant la révélation chrétienne, fait observer justement Condamin, il était tout à fait impossible aux Juifs de comprendre ce sens ; leur parler dès lors, sans autre explication de Jahvé transpercé, tué, c’eût été leur présenter une idée inadmissible et à bon droit révoltante ». Recherches de science religieuse, 1910, p. 53. Aussi, avec quelques manuscrits hébreux, y a-t-il lieu de remplacer "7H, vers moi, par V ?N, vers lui, ou bien de couper différemment la phrase et de lire : « …ils tourneront leurs regards vers moi. Celui qu’ils ont transpercé, ils se lamenteront sur lui… > (Van Hoonacker, op. cit., p. 683 ; Lagrange, Rev. bibl, 1906, p. 75, et déjà, selon Condamin, saint Cyrille d’Alexandrie).

Quelle est dès lors la victime ainsi désignée, objet du deuil de tout le peuple ? Quelque martyr inconnu, déjà mis à mort au temps où parle le prophète, affirment maints interprètes rationalistes. Mais quelle vraisemblance que pareille lamentation n’ait pas laissé de trace dans l’histoire I N’est-il pas plus naturel de penser au Serviteur de Jahvé d’Is., un ? « Il est impossible, en effet, dit Lagrange, de méconnaître l’analogie de cette conception avec celle du serviteur souffrant. » Loc. cit., p. 76. Les points de contact ne manquent pas, du reste, entre le c. xii de Zacharie et la seconde partie du livre d’Isaïe : « Jérusalem, coupe de vertige pour tous les peuples d’alentour », Zach., xii, 2, rappelle bien la coupe de vertige qui passe de Jérusalem à ses oppresseurs, Is., ii, 22-23 ; Zach., xii, 1 et Is., ii, 13. Cf. Condamin, loc. cit., p. 55. D’autre part, n’est-ce pas dans ces textes de Zach., xii, 9-10 et d’Is., lui, sur le serviteur souffrant, la même victime innocente, méconnue de son propre peuple et mise à mort, procurant ainsi le salut à tout le peuple : « Il a été transpercé pour nos péchés », Is., un, 5 ? Dans les deux cas, c’est bien le même thème messianique ; ainsi l’a compris le Nouveau Testament, Joa., xix, 37 ; Apoc, 1, 7.

Pour mention simplement, le passage de Mattl)., xxvi, 14-15, relatant le prix de la trahison de Judas, en se servant des termes mêmes de Zach., xi, 12-13, relatifs au salaire dérisoire compté au prophète-pasteur par les chefs prévaricateurs d’Israël qui ne veulent plus de ses services.

Ainsi se dessine, autant qu’on peut la dégager de l’obscurité des symboles et des images, la figure des temps messianiques et de la personne du Messie. Cette figure, sans doute, demeure imparfaite ; elle n’est qu’une lointaine représentation du futur royaume de Dieu, mais elle s’imposait comme le moyen d’expression approprié à la révélation divine qui ne pouvait alors faire connaître aux hommes les mystères de ce royaume de Dieu dans leur simple réalité spirituelle ; pour être comprise, cette révélation devait s’adapter à la langue, aux images et aux idées de l’époque où elle fut donnée à Israël par le prophète Zacharie. Et, si l’on songe aux circonstances dans lesquelles son message prophétique a été proclamé, on ne peut qu’admirer le courage et la confiance de celui qui en fut l’interprète. Malgré toutes les apparences contraires, il ne cessera d’affirmer que la mission d’Israël dans le monde n’était pas terminée, non pas certes au point de vue politique, mois au point de

vue religieux, et l’on sait comment, dans les siècles qui suivirent, Israël trouva dans sa confiance aux promesses que lui avaient faites ses prophètes la force de s’opposer aux prétentions de l’hellénisme païen, dont triompha l’héroïque résistance des Mâchabées en attendant l’avènement de ce roi-prêtre qui, par de la les horizons d’une restauration spirituelle et temporelle d’un Josué et d’un Zorobabel, devait inaugurer dans sa plénitude et sa vérité le royaume de Dieu. Cf. Junker, op. cit., p. 116-117.

I. Travaux généraux.

Aux commentaires de l’ensemble des Douze petits prophètes déjà signalés dans les articles précédemment parus sur l’un ou l’autre d’entre eux et à l’article Messianisme il y a lieu d’ajouter parmi les commentaires récents, chez les non-catholiques : H.-G. Mitcheli, À critical and exegetical Cominentary on Haggai and Zechariah, Edimbourg, 1912, dans International critical Commentary ; Sellin, Das Zwôllprophetenbuch, Leipzig.

1930, dans Kommentur zum A. T. de Sellin ; Fr. Horst, Die zwôlf klcinen Propheten, Nahum bis Maleachi, Tubingue. 1938, dans Handbuch zum A. T. de Eissfeldt ; chez les catholiques : Junker, Die zwôlf kleinen Propheten, II. Ilàlfle, Nahum… Zacharias, Bonn, 1938, dans Heilige Schrift des A. T. de Feldmann et Herkenne (Bible de Bonn).

II. Travaux spéciaux.

J. Halévy, Le prophète Zacharie, dans Revue sémitique, t. xv, 1907, p. 413 sq. ; xvi, 1908, p. 1 sq., 123 sq., 259 sq. ; B. Stade, Denterozacharja.

I eine kritische Studie, dans Zeitschrift fur alttestamentliche Wissenschaft, t. 1, 1881, p. 1-96 ; 151-172 ; 275-309 ; Marti, Zwei Studien zu Zacharja, dans Theologische Studien und

| Kritiken, t. lxv, 1892, p. 207-245 ; 716-784 ; R. Eckardt, Der Sprachgebrauch von Zach., IX-XIV, dans Zcit. fur alttest. Wiss., t. xiii, 1893, p. 76-109 ; Lagrange, Notes sur les prophéties messianiques des derniers prophètes, dans Revue biblique, 1906, p. 69-77 ; Condamin, Le sens messianique de Zach., XII, 10, dans Recherches de science religieuse, 1910, p. 52-56 ; Rothstein, Die Nachtgesichte des Sacharja, dans Beitrâge zur Wissenschaft des A. und N. T., t. viii, 1910 ; Marti, Die Zweifel an der prophetischen Sendung Sacharjas, dans Zeitschr. fur alttest. Wiss., Beitrâge 27, Festschrift Wellhausen, 1914, p. 279-297 ; Buzy, Les symboles de Zacharie, dans Rev. bibl., 1918, p. 136-191 ; Van Hoonacker, La vision de l’épha dans Zach., V, S sq., dans Revue bénédictine, 1923, p. 57-61 ; Feigin, Some Notes on Zach., Il, 4-17, dans Journal 0/ biblical Litcrature, t. xliv, 1925, p. 203-213 ; K. Môhlenbrinck, Der Leuchter Un 5. Nachtgesicht des Propheten Sacharia, dans Zeitschr. des deutschen Palàstina Vereins, t. lii, 1929, p. 257-286 ; K. Galling, Das i. Nachtgesicht des Propheten Sacharia, dans Zeitschr. fur Missionskunde und Religionwiss., t. xlvi,

1931, p. 193-208 ; Sellin, Der Stein des Sacharja, dans Journal 0/ biblical Lilerature, t. l, 1931, p. 242-249 ; G.-H. Kræling, The historical situation in Zec.h., IX, 1-10, dans American Journal of semilic Languages atid Literaturcs. t. xli, 1924-1925, p. 24-33 ; Kennett, Zechariah, XII-XIII. 1, dans Journal of theological Studies, l. xxviii. 1926-1927, p. 1-9 ; Heller, Die letzten Kapilel des Duchés Sacharja un Lichte des spdteren Judentums, dans Zeitschr. fur alttest. Wissens., nouv. série, t. iv, 1927, p. 151-155 ;.1. Krrmcr.Dic Hirlenallegoric im Bûche Zacharias, dans Alttest. Abhandlungen, t. xi, 2, Munster, 1930 ; F.-M. Abcl, Asal dans Zacharie, XIV, S, dans Rev. bibl., 1936, p. 385-100 ; H. Schmldt, Dos vierle Nachtgesicht des Zacharias, dans Zeitschr. fur alttest. Wiss., 1936, p. 48 sq. ; Maꝟ. 771e Sep to the Interprétation of Zcchariah’s visions, dans Journal of biblical Lilerature, t. lvii, 1938, p. 173-184 ; Bochmrr. Was bedeutet das goldene Leuchter Zch., I V, 2 ?, dans liiblische Zeitschrift, 1938-1939, p. 360-364 ; Bost, llrwtigung zu Sacharjas 7. Nachtgesicht, dans Zeitschr. fiir alttest. Wiss.. 1940-1911, p. 223-228 ; Feinberg. Ilrcgeticai Studies in Zechariah, dans Ilibliotliecu sacra. 1941, p. 56-63 ; 169-182 ; Ëi Sellin, (Voc/l rinmnl der Stein des. Sacharga, demi Leitschr. fur nlllest. Wiss., 1913, p. o9-77.

Voir aussi les articles sur Zacharie dans les différente ! encyclopédies : Fllllon, dans Vigouroux, Dictionnaire de la Rible ; Kaiilen. dons WcUer-Wclto, Kirchentcxicnn ; Fr. Buhl, dans Hauck, Protestantisclie Rcalencyclopddie (Sacharja) ; V. Nownck, dans Hastlng, À nirtionary of the Bible ;.7. Wellhausen. dans C.hrvno. Bncuctop bihlica.

Clam » 3671 ZACHARIE (PAPE) 3672