La pépinière/Organisation, installation et exploitation de la pépinière

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Masson et Cie éditeurs (p. 1-121).

Chapitre premier

Organisation, installation & exploitation de la pépinière

Nous appelons pépinière, une partie de terrain consacrée à l’élevage et à la culture préparatoire des arbres utiles et des végétaux d’ornement.

La pépinière n’est souvent qu’un champ isolé ; quelquefois c’est un établissement considérable.

Nous examinerons la question sous un point de vue mixte, qui nous permettra de fonder nous-même une petite pépinière appropriée à nos besoins, ou d’en faire l’objet d’une exploitation commerciale.

[1.1]

organisation générale

[1.1.1]Choix de l’emplacement. — L’emplacement le plus favorable au succès d’une pépinière, c’est un bon sol, aéré, n’ayant pas à craindre les inondations ou les sécheresses permanentes, ayant un cours d’eau, ce qui n’est pas absolument de rigueur, ou des facilités d’arrosage, et autant que possible dans une situation abritée contre les ouragans, les brouillards froids et les gelées printanières.

Le proche voisinage d’une ville, d’une station de chemin de fer ou d’une route, est un précieux auxiliaire pour le va-et-vient du personnel et les moyens de transport des marchandises.

Les soins continuels, les travaux nombreux exigés par une pépinière, ainsi que la surveillance et la direction intéressée qui ne doivent jamais faire défaut, surtout aux époques de la multiplication et de la vente des végétaux, sont des raisons majeures pour qu’elle ne soit pas trop éloignée de l’habitation du maître, ou tout au moins d’un contre-maître intelligent.

Contrairement à certaines croyances, un bois défriché serait préférable à une lande abandonnée, et toute emblave qui succède à une pépinière gagne en vigueur et en rendement.

Un bon sol produira de bons arbres ; un mauvais sol fournira des sujets chétifs, souffreteux, moussus ou coriaces avant l’âge. Il est reconnu, d’autre part, qu’une terre trop enrichie par la prodigalité des engrais donnerait des sujets vigoureux, mais ils n’auraient pas cette robusticité que les bonnes terres, composées d’éléments naturels variés, procurent à leurs produits.

Il convient donc de choisir un bon terrain contenant les divers principes essentiels à la végétation ; la présence de plusieurs natures de terre dans le même champ permettra d’y élever des végétaux exigeant différents genres de nourriture.

Éviter les terres trop poreuses, sujettes à un excès de sécheresse ; aussi bien que les terres trop compactes ou sujettes à un excès d’humidité. Une terre franche, « terre de ferme », laissera moins déchausser le plant par les effets du gel et du dégel ; un sous-sol silico-argileux ou de toute nature fertile est toujours favorable à la pépinière ; une pente légère en terrain frais assainira les racines des jeunes plants.

Sans être infaillible sur ce point, un praticien exercé se rend assez facilement compte de la valeur d’un terrain. Il le sonde, l’analyse à sa manière et examine la végétation des arbres qui l’avoisinent ; ce sont des guides naturels.

En cas d’incertitude, et quand les circonstances le permettent, il serait prudent d’essayer provisoirement dans le terrain diverses essences végétales, et d’ajourner l’époque de la plantation définitive ; et si emplacement ou le sol sont contraires à une saine végétation, il vaut mieux y renoncer, sans perdre de temps.

[1.1.2]Préparation du sol de la pépinière. — Un terrain, quelque bon soit-il, réclame toujours une culture préalable ; et s’il est de médiocre qualité ou privé de certaines substances, il faut, avant tout, songer a l’améliorer.

En thèse générale, l’amélioration des terres légères et desséchantes se fait à l’aide de fumier d’étable, de boues de ville, d’engrais végétaux, de paillis, d’arrosements, d’irrigations bien conduites. Les allées y seront plus élevées que les carrés ; un défoncement profond permettra aux eaux pluviales de s’y introduire en abondance et d’y former des réservoirs précieux pour les temps secs ; il permettra en outre aux racines de courir librement à de grandes distances souterraines et de se soustraire, par le fait, aux effets des chaleurs trop intenses.

Les terrains très mouillés réclament les moyens d’assainissement connus : tuyaux de drainage, empierrement des chemins abaissés au-dessous du niveau du sol, défoncement et binages multipliés en temps chaud.

Pour les terrains compacts, un défoncement raisonné d’après l’état des couches inférieures est nécessaire ; des labours fréquents dans chaque saison, et l’emploi d’engrais d’écurie, de cendres de bois ou de houille, de scories, de sable, produiront un bon effet.

Quant aux terrains dont la couche arable est fatiguée par des productions antérieures, mais dont le sous-sol n’est point à dédaigner, il faudra recourir au défoncement, soit pour ramener en haut la terre du dessous et rejeter en bas celle du dessus, soit pour les croiser ou alterner, ce qui nous semble préférable.

Les végétaux dits de terre de bruyère, ou qui réclament une nature spéciale de terre, seront élevés dans un carré ou dans un champ particulier préparé ou transformé complètement en ces prévisions.

[1.1.3]Défoncement. — Le défoncement est un travail connu ; il n’en est pas toujours mieux pratiqué pour cela.

Ouvrir des tranchées successives et parallèles ; les terres de la deuxième tranchée remplissent la première ; celles de la troisième comblent la seconde, et ainsi de suite. Commencer dans la partie en contre-bas d’un champ mal nivelé, et surveiller le rejet des terres hors de la tranchée, ce qui conduit à donner au terrain un nivellement d’ensemble.

Au lieu de superposer les couches de terre, nous préférons les croiser, les mélanger en les jetant sur le talus de la tranchée voisine.

Tout lit de mauvaise terre est descendu au fond de la tranchée ou transporté dans les chemins, ainsi que les bancs de gravier, de glaise, de cailloux, de pierres, toutes choses impropres à la végétation ; nous les remplaçons par la bonne terre des allées, ou par des terres nouvelles prises sous bois ou à la surface des champs soumis à la culture.

Quand le fond de la tranchée, d’une composition encore passable, est trop ferme, il convient de le piocher, de le remuer sans le sortir de la jauge, puis de le farcir de terre végétale ou de gazons hachés.

Les pierres et pierrailles, étant un obstacle à la bonne culture, seront extraites du champ et employées à consolider les chemins. Celles qui se délitent par l’action de la gelée et du soleil peuvent être disséminées à la surface du terrain, pourvu qu’elles ne soient ni trop nombreuses, ni d’une composition chimique contraire à l’amendement du sol. La craie est d’un bon effet sur les terres tourbeuses, et les cailloux divisent avantageusement les terres tenaces, argileuses.

Les gazons pourriront en terre, tandis que les mauvaises herbes : chiendent, liseron, pourpier, laiteron, yèble, tussilage, seront extirpées et brûlées sur place.

Le travail de défoncement, pour être très efficace, sera fait dans le cours de l’été ou de l’automne, et complété par un bêchage qui nivellera le terrain. Plusieurs bêchages réitérés sont nécessaires après le défoncement en terrain compact et froid, ou quand le travail a été pratiqué par un temps humide. La terre à pépinière ne demande pas à être ameublie aussi finement que s’il s’agissait d’un semis ou de plantes herbacées, et encore moins à être remuée par la gelée blanche, la neige glacée, le dégel ou la boue.

Un sol épuisé sera réconforté par un défoncement rationnel et un apport de terres nouvelles et d’engrais.

Il serait même convenable de ne faire les plantations qu’après avoir laissé la nouvelle couche arable exposée à l’air pendant une année environ. En la mettant ainsi au repos, l’entretenir par des labourages superficiels répétés, par une-culture améliorante, et au besoin par l’enfouissement d’une emblave en vert.

[fig1][fig2]

Fig. 1. — Bêche.
Fig. 2. — Fourche
à trois dents.

Il arrive fort souvent qu’un terrain léger, de composition uniforme, à sous-sol perméable analogue ou à peu près à la terre de la surface, n’a pas besoin d’être défoncé. Il faudra cependant le bécher, le piocher, à la profondeur d’un bon fer de bêche (fig. 1), l’ameublir ensuite avec la fourche (fig. 2), ou bien encore briser les mottes et niveler au moment de la plantation.

Le défoncement sera d’autant plus profond que les végétaux à planter auront une racine pivotante. Entamer à la pioche (fig. 3) ou au pic-pioche (fig. 4) les sous-sols trop durs.

Les grandes exploitations emploient les charrues défonceuses à traction mécanique ou animale.

[1.1.4]Engrais de la pépinière. — Sous ce titre, nous comprenons les substances capables de rétablir la fertilité d’un terrain plus ou moins épuisé, ou de lui communiquer les éléments qui lui manquent.

[fig3][fig4]

Fig. 3. — Pioche.
Fig. 4. — Pic-pioche.

En général, le sol peut retrouver ses forces perdues ou en gagner de nouvelles par l’introduction d’éléments sérieux : l’azote stimulant, l’acide phosphorique fertilisant, la potasse donnant de la force ou procurant du ligneux par son association à la chaux ; enfin l’action de la magnésie sur la virilité de la graine. Il est donc important de connaître et l’appétit des végétaux, et la nourriture que peut leur fournir la terre, et les principes nutritifs qui lui font défaut.

Dans tous les cas, un mélange de diverses natures à plus de chances de succés qu’un amendement homogène. Le fumier de ferme bien consumé est un excellent engrais de pépinière. Nous utiliserons les boues de rue, les feuilles, les herbages, les débris de jardin, les raclures de cour, les déchets de laine, et formerons des composts avec du fumier ordinaire ou de la terre végétale, par lits alternés, et même certains engrais chimiques, le tout arrosé et manipulé.

Les plâtras, les décombres salpêtrés conviennent aux terres froides. Les curures d’étang, les sables limoneux, de rivière, agissent bien sur les terres légères. Les déjections humaines, le sang d’abattoir, les débris d’animaux, vieillis, décomposés par la chaux, le sulfate de fer et le noir animal sont bons à peu près partout.

Le moment de l’emploi, c’est au moins un mois avant la plantation, soit à l’époque du labour à la bêche qui suit le défoncement, soit au moment du bêchage quand les circonstances l’ont permis ; alors ce bêchage devra être complété par un fourchetage donné plusieurs semaines après l’enfouissement des substances fertilisantes.

Enfoui à 0m,20 dans la jauge et entremêlé de terre, il ne faut pas que les racines du plant rencontrent un engrais énergique, sans mélange avec des parties terreuses, car cet engrais engendrerait la moisissure au lieu de provoquer l’émission de jeunes racines.

Les mêmes précautions sont à observer dans les pays tropicaux où les résidus de distillation, les pulpes de fruits de Caféier, de Cacaoyer, entrent dans la composition des engrais.

[1.1.5]Eau de la pépinière. — Les meilleures eaux pour l’arrosage des végétaux de pépinière sont les eaux pluviales ; il est donc prudent de les recueillir par tous les moyens possibles et de les faire arriver à la portée des carrés de semis et d’élevage des jeunes plants.

Viennent ensuite les eaux courantes de rivière, de ruisseau, enfin les eaux de mare, d’étang, à fond limoneux causé par la chute des feuilles, le parcours des racines, et l’action des plantes aquatiques.

Si la pépinière est grande, si le climat ou le genre de culture réclame de fréquents arrosages, la circulation de l’eau se dirigera vers les points nécessiteux par de petits canaux ou par des tubes souterrains correspondant au fossé principal et aboutissant à des puisards. Les tubes, en métal ou en terre cuite, cimentés à leur point de jonction, pourraient être encore du bois d’aulne perforé, chaque morceau étant muni d’un bec « mâle » s’emmanchant dans le col de son voisin.

Les puisards consistent en tonneaux, cuves en bois ou en ciment armé, et souvent en une citerne bardée de maçonnerie ou de planches maintenues par des pieux. L’emploi du bois sulfaté éloigne les rats d’eau.

Nous ne parlerons ni des manèges mus par une force animale ou mécanique, élevant l’eau dans un réservoir, ni des systèmes d’arrosage sans arrosoir, à instar des pompes à incendie. C’est une question de convenance ou d’argent qui intéresse plus particulièrement le maraîcher et le jardinier fleuriste, chez qui le besoin d’eau est pour ainsi dire journalier. En tout cas, les réservoirs et les récipients ont l’avantage d’exposer à l’air les eaux souterraines et de les fertiliser par l’influence des agents atmosphériques.

[1.1.6]Allées de la pépinière. — La contenance du champ, sa configuration et le va-et-vient qui doit y régner sont les premiers guides à consulter pour le tracé des allées et la disposition des carrés.

Un chemin de ceinture, deux grandes allées centrales se croisant à angle droit, servent au passage des voitures. D’autres moins larges, se reliant entre elles, aussi nombreuses que le service l’exige, deviennent des artères de circulation en même temps que des voies à courants d’air et de lumière nécessaires à la saine constitution des arbres.

Un plus grand nombre d’allées produit davantage de carrés ; or, plus les carrés sont restreints dans leur étendue, plus les soins de culture et d’exploitation deviennent faciles sur ce point, et moins fréquentes seront les erreurs de multiplication ou de fournitures.

L’allée en ligne droite est préférée pour la commodité du parcours et la simplification du travail.

À part les allées charretières, qui doivent avoir 2m,30 au moins, les allées de service mesureront de 1 mètre à 1m,60 de largeur, suivant leur destination et le genre de plantation qui les bordera (fig. 5).

Si le terrain était trop sec ou trop humide, les chemins aideraient à ramener le sol a l’état normal, tout simplement en réglant leur niveau. Ainsi, des allées établies en contre-bas du carré qu’elles environnent contribuent à son desséchement et conviennent, par conséquent, aux terres froides ou humides. Par une raison contraire, les allées, les chemins, les sentiers étant élevés au-dessus des carrés de nature poreuse, légère et brûlante, les eaux pluviales qui tombent sur ces chemins s’y déverseront.

Au besoin, lorsque le terrain est constamment humide, les allées creusées de 1 mètre environ peuvent [fig5]


Fig. 5. — Pépinière Charles Baltet.
fort bien remplir l’office de drains ; la terre qui en

provient étant répandue sur les places en contre-bas, l’allée-tranchée sera remplie de cailloux, de pierrailles, de scories de forges qui, tout en la comblant, laissent des vides pour le passage de l’eau soutirée des carrés. Quant à la surface de l’allée, des matériaux plus fins : gravier, sable, cendre de houille, sciure de bois, tannée, viendront la terminer.

Si les ressources locales le permettent, une couche de vieille écorce ayant servi au tannage des peaux couvrira les allées, l’herbe s’y trouve étouffée et le gâchis de boue devient plus rare.

[1.1.7]Bordures des allées. — Tout espace de terrain entouré d’allées forme ce qu’on appelle un carré de pépinière, quel que soit le nombre de côtés. Chaque carré porte un numéro d’ordre correspondant au plan du jardin et répété sur les registres de pépinière.

Quand les allées sont larges, les limites des carrés pourraient former des plates-bandes consacrées aux étalons et aux mères, aux sujets d’échantillon. En champ libre, elles sont le plus souvent bordées de Conifères qui s’y garnissent régulièrement, ou de Merisiers qui réussiront mieux à l’écussonnage.

Les allées intermédiaires sont bordées de sujets de multiplication qui ne restent pas longtemps en place ; les plants bouturés ou repiqués, les Groseilliers, les Fraisiers, etc., s’y logent aisément.

Quant aux allées étroites, elles se trouvent naturellement limitées par les arbres des carrés adjacents.

Cependant, l’ornement et la variété n’étant pas déplacés dans une pépinière fréquentée par le public, nous admettons, pour la bordure des plates-bandes et des massifs établis au premier plan ou à proximité de l’habitation, des arbustes nains ou de décor, des plantes vertes, des plantes vivaces, des plantes annuelles ou suffrutescentes : Thym, Santoline, Lavande, Hysope, Germandrée, Buis ; ou herbacées : Fraisier faisant partie du commerce de la pépinière.

[1.1.8]Clôture de la pépinière. — En plein champ, une pépinière est rarement fermée ; mais si elle a quelque importance, si elle se trouve exposée au passage des flâneurs, des chasseurs, des maraudeurs, des bestiaux, ou si elle est contiguë à la maison d’habitation, la clôture est indispensable.

Nous acceptons les murs, sous la condition qu’ils ne s’opposent pas trop aux courants d’air et qu’ils ne concentrent pas une chaleur trop intense. La construction en est coûteuse, mais elle permet de cultiver des espaliers formés, de collectionner les Pêchers, les Vignes, etc. Une rivière naturelle ou un fossé creusé par la main de homme autour de la pépinière aurait encore l’avantage de nous fournir de l’eau pour les arrosements et d’assainir un sol humide.

Lés francs bords et les talus garnis de plants d’osier nous approvisionneraient d’accessoires de dressage et d’emballage.

Enfin, une palissade composée de lames de bois de sciage ou d’échalas sulfatés, d’une hauteur moyenne, ou bien une haie vive bien compacte, quoique d’une largeur restreinte, pourrait suffire. Si ce dernier moyen clôture convenablement, il a l’inconvénient d’attirer les insectes, d’exiger une tonte semestrielle et de nécessiter une large allée de ceinture, à cause de l’ombre projetée par la haie et de l’extension que prennent les racines. Par compensation, un horticulteur intelligent utilise la haie vive au profit de l’etude ; il y plante diverses essences à branchages ramifiés, défensifs, et apprécie les plus convenables. Telles seraient les espèces suivantes : Aubépine, Févier féroce, Robinier, Nerprun, Argousier, Cornouiller, Charme, Troëne, Tamarix, Chalef, Érable, Maclure, Ajone, Mahaleb, Prunellier, etc., à feuilles caduques ; ou Sapin épicéa, Sapinette, Genévrier, Thuia, Cyprès, Buisson-ardent, Houx, Buis, etc., toujours verts.

Les provinces méridionales ou du littoral de la mer utilisent certaines espèces qui s’y trouvent acclimatées : le Citronnier trifolié, l’Atriplex « pourpier de mer», le Paliure, le Césalpinia…

Une clôture des plus simples est le grillage métallique galvanisé, qui pourrait être doublé d’une claie ou d’un paillasson sulfaté, au cas de courants d’air pernicieux.

[1.2]

travaux de plantation

La plantation d’une pépinière se fait ou dans les mois de novembre et décembre, ou plus généralement en février et mars, quand il n’y a plus à craindre les soulèvements de terrain qui exposent le collet des arbres à la gelée. Un temps couvert sans pluie, ou chaud sans hâle, est toujours favorable.

[1.2.1]Préparation du plant. — Les meilleurs plants sont jeunes, trapus, bien enracinés ; ils réunissent ces conditions quand ils ont été clair-semés dans un sol ameubli, ou repiqués à état embryonnaire. Les plants repiqués à l’état ligneux sont bons lorsqu’ils sont encore jeunes, vigoureux, sans écorce durcie ; autrement, ceux de l’année leur sont préférables.

Leur déplantation commence dès le mois de novembre, quand la sève est complètement arrêtée. L’arrachage à la main ne vaut pas l’emploi de l’outil qui descelle la terre et soulève le plant, tandis que la main l’extrait par secousses. Aussitôt déplantés, les jeunes végétaux sont mis en jauge à mi-ombre, à portée du carré où ils devront être plantés, et espacés convenablement ; nous pressons le sol avec le pied sur chaque jauge, rechargeons de terre et donnons une bonne mouillure.

[fig6]
Fig. 6. — Habillage d’un jeune plant.
Avant la mise du plant en place définitive, l’habillage s’impose, sauf quelques exceptions.

Cette opération se fait aussitôt après l’arrachage, et plus souvent dans le cours de l’hiver, quand les jours de pluie ou le dégel arrêtent les travaux. L’enlever de la jauge, le préparer et le mettre en terre sont des opérations qui contribuent encore à retarder sa végétation.

L’habillage consiste à enlever avec une serpette ou un sécateur les extrémités des racines trop longues, desséchées ou meurtries, et à rabattre la tige à 0m,25 du collet si le plant est destiné au greffage, à 0m,10 s’il ne doit pas être greffé en pied, et encore, dans cette occurence, vaut-il mieux l’étêter à 0m,25 [le plant A (fig. 6) étêté en b, la racine écourtée en a] et le receper l’année suivante. Coursonner les ramifications du plant, mais conserver les branches principales aux sujets destinés à former des buissons.

[fig7]
Fig. 7. — Plant court, non écimé.
Les Conifères et la majeure partie des arbustes à feuillage persistant ne subissent aucune amputation. Même observation à l’égard de quelques espèces à bois creux, ou dont la suppression du bourgeon terminal ne serait pas sans inconvénient. Le Marronnier, le Tulipier, le Noyer, le Carya sont dans ce cas. Tel, le plant court (fig. 7) non écimé, taillé en A, sur son pivot.

Au lieu de couper le pivot charnu du Baguenaudier, du Genêt, du Mûrier, du Caragana et de quelques essences fruitières ou forestières, au moment de la plantation, il serait loisible de ramener l’extrémité vers le collet en lui faisant décrire une courbe, ou par un nœud simple non serré ; des chevelus plus abondants, plus rapprochés de la surface du terrain, sont le résultat de ce petit travail qui nécessite une légère précaution en plantant et en arrachant le sujet.

Lors de l’extraction du plan, le premier choix est fait ; le triage recommence au moment de l’habillage, qui précède la plantation ; nous jetons de côté, pour le mettre en nourrice, celui qui se trouve fatigué, lésé, faible, mal conditionné ; le fretin nuirait au bon effet d’ensemble de la végétation.

[1.2.2]Mise en pépinière du jeune plant. — La plantation est faite sur des lignes parallèles nommées « rangs ». Leur distance s’établit d’après la végétation probable des plants et sur le temps que les sujets doivent y rester. Pour les arbres d’ornement et les arbres fruitiers qui viendront à tige, en pyramide, en palmette, les plants auront 0m,60 d’intervalle, et les rangs 0m,80 ; pour les arbustes et les arbres fruitiers destinés aux petites formes, un écartement de 0m,60 suffira aux rangs, et 0m,40 aux plants. Nous y reviendrons.

La culture donnée par les labours à la charrue exige une largeur des rangs de 1 mètre environ, et l’ordonnancement des plants sur la ligne doit être calculé de telle façon que le travail de labour n’en soit ni gênant ni gêné.

Les petites touffes peuvent encore être placées en planches rectangulaires, larges de 1 mètre à 1m,50, composées de trois à cinq rangs, séparées entre elles par un sentier de 0m,60. Chaque planche sera occupée par la même variété ou par des espèces à végétation analogue ; cependant plus d’espace est accordé aux sujets qui resteront plus longtemps en pépinière ou qui auront les ramifications plus étendues.

Orienter les rangs du sud au nord, quand la surface du sol le permet, est une sage mesure.

Avec une plantation en quinconce, chaque sujet a une part égale de nourriture ; le terrain est uniformêment occupé et l’arrachage devient plus facile.

Dans un sol irrigué, la plantation pourrait être faite pur double rang sur banquettes séparées par un sillon (fig. 8). Les essences de moyenne taille et les plants bouturés s’y plairont.

[fig8]
Fig. 8. — Plantation par double rang, sur banquette.

Avant de planter, une bonne habitude est de marquer les extrémités de tous les rangs du carré en y enfonçant une baguette, puis le cordeau (fig. 9) sera développé d’une baguette à la marque correspondante. Un ouvrier distribue les plants le long du cordeau, selon les mesures indiquées, et met de côté ceux qui ont de larges racines, afin qu’ils soient enterrés à la bêche ou à la pioche. Aussitôt, de bons ouvriers les plantent, soit au plantoir, soit à la bêche ou à la houe.

Les plantoirs les plus commodes (fig. 10) sont des chevilles en bois, coudées à la partie supérieure, ferrées en pointe à l’autre bout. Tasser fortement la terre contre le plant avec l’outil ou avec le pied ; arroser ensuite, à moins que le terrain ne soit frais, la température douce, ou même la végétation au repos. [fig9][fig10]

Fig. 9. — Cordeau.
Fig. 10. — Plantoir.

Au lieu de jeter le plant à l’avance sur le cordeau, l’ouvrier peut le tenir dans un panier garni de terre, qu’il fait suivre à côté de lui.

Il est toujours plus prudent de garder auprès des planteurs la provision de plants tenus au frais et en jauge. Si la saison était avancée et desséchante, il serait urgent de tremper d’abord les racines dans un baquet rempli d’un mélange de boue, d’argile et de bouse de vache. Ce pralinage, nécessaire dans les terrains poreux et aux plants fatigués, est favorable à toutes les plantations, en toute circonstance. Les espèces qui se soumettent au bouturage direct, tels le Peuplier, le Saule, le Groseillier, seront à l’état de rameaux-boutures simples, plantés immédiatement sans avoir été repiqués.

[1.3]

travaux d’entretien

[1.3.1]Soins de culture de la pépinière. — Le défoncement, le bêchage font partie de la culture d’organisation, de la culture préparatoire. Nous avons à nous occuper de l’entretien de la terre ; à cet effet, nous traiterons des labours, des arrosages et du paillis, qui sont nécessairement subordonnés à la composition du sol, à l’état de la température et à la nature de l’espèce végétale. Le principal mérite du pépiniériste est de savoir les combiner de manière à obtenir, par leur action mutuelle, l’amélioration du sol et une végétation vigoureuse.

[fig11]


Fig. 11. — Modèles de pioches, houes et crochets.

[1.3.2]Labourage de la pépinière. — Pour le labourage, nous recommandons l’emploi de la fourche de fer, de la pioche et des instruments à biner, dont les formes varient avec les localités et la nature des terrains (fig. 11). Nous excluons la bêche et lui préférons les outils a dents et ceux à lame qui ne pénètrent pas dans le sol au delà de quelques centimètres, tant nous craignons de mutiler les jeunes racines.

Les ouvriers chargés des labourages d’entretien éviteront de froisser et de meurtrir le plant.

Pour commencer la besogne, il n’est pas nécessaire d’attendre que l’herbe pousse ; l’utilité de l’ameublissement passe avant la propreté. Les labours profiteront d’autant mieux à un terrain léger que la pluie les aura précédés, et d’autant mieux à un terrain frais qu’ils seront exécutés par un temps chaud.

La bineuse à main (fig. 12) a tous les avantages dans un terrain meuble, à plat.

Renouveler ces labours tous les ans ; le premier au printemps et le dernier à l’automne, ils auront un peu plus de profondeur que les autres. La fourche pourrait être employée pour les premiers ; la binette suffirait aux seconds. Par un temps pluvieux et à l’arrière-saison, un coup de râteau est indispensable au ramassage de l’herbe et à sa mise en tas dans la cour aux engrais.

Le labour à la charrue (fig. 13), avec le concours du cheval, de l’âne ou du mulet, est adopté dans les grandes cultures de pépinière ; l’instrument a des combinaisons de lames et de dents basées sur la nature du sol. Un animal doux, calme dans son allure, convient à la pépinière. :

[1.3.3]Arrosage de la pépinière. — En pépinière, arroser surtout au premier printemps qui suit la plantation ; s’il s’agissait d’une plantation tardive, dans un sol peu consistant, ajouter à l’eau du purin ou de l’engrais très soluble.

L’arrosage des semis se fait avec l’arrosoir « à la pomme » ; les plants, « au canon ». Les arrosoirs sont portés à la main, avec ou sans relais, par les ouvriers. Les réservoirs agissant par pression et dégorgeant l’eau par des tubes en toile ou en caoutchouc n’exigent pas un personnel aussi nombreux : c’est l’arrosage à la lance (fig. 14).

[fig12]


Fig. 12. — Emploi de la bineuse à main (plantations de Pins).

Il y a encore l’arrosage « à la pelle», lorsque des rigoles bien pleines passent à la portée des plants.

Les eaux de pluies, de rivière, de fossé, courantes ou dormantes, sont propres à cet usage. L’excès d’arrosement est un vice égal à l’absence d’arrosage ; il faut mouiller d’autant plus souvent que la sécheresse est persistante et le sol plus poreux ; mais des végétaux ligneux ne seront point poussés à l’eau comme des plantes herbacées, maraîchères ou florales. [fig13]


Fig. 13. — Labour à la charrue de jeunes greffes.

[1.3.4]Paillis de la pépinière. — Un paillis n’est jamais inutile ; il augmente le bon effet des arrosements, tout en empêchant de les multiplier, ce qui est une économie de main-d’œuvre. La difficulté d’application, sur une vaste échelle, est un obstacle à son usage.

Le paillis sera du fumier usé, de la paille consumée, des feuilles, des herbages, de la fougère, toutes choses à bas prix. L’essentiel, c’est que le paillis en question soustraie la terre à l’action directe du soleil et n’ait pas d’effet désastreux sur les plants. [fig14]


Fig. 14. — Établissement de multiplication des végétaux à l’air libre et sous verre. — Arrosage par pression, à la lance.

Si l’opération devenait impossible avec une plantation tardive en terrain sec, nous conseillerions de tasser la terre autour du plant, avec les pieds, après une pluie ou un arrosage, surtout lorsque le plant n’a pas été praliné avant sa mise en terre.

[1.3.5]Maladies, cryptogames et animaux nuisibles à la pépinière. — Les procédés de culture rationnelle et lacomposition raisonnée du sol, par rapport aux végétaux qu’il fait vivre, empêcheront certaines maladies de se montrer ; par exemple, l’excès de sève qui provoque le chancre à la tige et aux branches, le manque de sève qui amène l’atonie des racines.

Le premier de ces cas sera combattu par la déplantation des sujets et leur replantation dans un sol plus calme ou dans le même emplacement, celui-ci étant amendé par des matières phosphatées ou calcaires qui donnent du ligneux aux arbres.

Le second réclame, au contraire, des amendements vigoureux, apportant au sol ce qui lui manque ; autrement déplanter et replanter dans une terre plus sérieuse, mieux composée, et jeter une poignée de sulfate de fer en poudre à travers les racines de l’arbuste à contreplanter.

Dans les deux cas, plantation sur butte et demi-taille des branches. Pas de fumier aux racines, mais une litière quelconque au pied de l’arbre.

Contre la jaunisse, un fort paillis de raclures de cour où le bétail séjourne, additionnées de sulfate de fer, directement en poudre ou par arrosage. Si le mal persiste, déplanter et replanter dans de meilleures conditions ; par exemple, une terre mélangée de sable de rivière et de tourbe, amendée par un compost de gazons mis en tas avec chiffons de laine, etc., le bloc manipulé et arrosé au purin.

Un sol froid, avec excès d’humidité, donne la brûle ou noircissement des sommités ; ici encore, déplanter les arbres et améliorer le sol par un drainage, une plantation sur butte ou billon, avec apport d’éléments salpétreux, sablonneux, calcaires. Plantation élevée et tuteurée.

Cerner à la serpette et racler au vif le chancre de la tige ou des branches, et recouvrir de boue ou de mastic froid, onctueux.

La gomme, extravasion séreuse chez les espèces fruitières à noyau, s’enlève par un temps humide, avec une spatule ; frotter ensuite la plaie avec des feuilles d’oseille ou une chapelure de mie de pain.

La clogue, conséquence d’un revirement brusque de température, recroqueville et boursoufle les feuilles du Pécher ; hâtons-nous de couper toutes les parties atteintes et de les jeter au feu.

Même action à l’égard du cêphe pique-bourgeon, diptère qui pond sa progéniture sur les jeunes pousses et les fait faner,

Lutter contre le blanc, l’oïdium, le mildew, le black-rot et autres cryptogames, avec la bouillie bourguignonne composée de sulfate de cuivre et cristaux de carbonate de soude délayés dans l’eau. Toute bouillie à la chaux ou aux sels de soude doit être neutre, c’est-à-dire ni acide, ni alcaline.

L’anthracnose, pénétrant les tissus, nécessite le badigeonnage de l’écorce, en hiver, avec une solution de sulfate de fer, 1 kilogramme pour 2 litres d’eau ; et au printemps, la friction des parties envahies a l’aide d’une dissolution de protoxyde de fer.

Aujourd’hui, un certain nombre de pépinières sont traitées en totalité, à partir du premier âge du plant, par les pulvérisations cupriques appliquées après la rosée tombée, sous une température douce, tandis que les poudres aux sels de cuivre sont répandues pendant la rosée ou immédiatement après une pluie.

Certaines situations favorisent l’émergence des mousses et lichens sur les arbres de pépinière. Il faut, par un temps pluvieux, brosser avec un gant à fil d’acier ou une petite brosse métallique les points envahis ; une fois le beau temps revenu, passer un lait de chaux additionné de fleur de soufre.

Un ennemi terrible du pépiniériste est le ver blanc, larve du hanneton. Le hannetonnage est obligatoire et aussi l’extraction de sa larve par un fourchetage du sol minutieux et répété.

D’autres petits coléoptères, lisettes, charançons, etc., qui rongent les jeunes bourgeons, se laisseront prendre le matin et… écraser.

Faire la chasse aux apions, anthonomes, agriles…, qui s’acharnent après nos arbres d’étude.

Dans une fourmilière, placer un poisson ou un pied de boucherie : les fourmis s’y rendent en masse ; au bout de quelques jours, saisir l’appât ainsi habité et le plonger dans l’eau bouillante.

Combattre les termites par des émulsions de pétrole et de savon noir, ou des injections souterraines de sulfure de carbone.

Les pucerons verts, noirs ou bruns, qui pullulent sur les jeunes pousses, ne résistent guère aux pulvérisations à base de nicotine ou de savon noir.

Le puceron lanigère « blanc du Pommier » est détruit par des frictions aux lies d’huile fréquemment renouvelées ; les branches trop puceronnées sont coupées et jetées au feu.

Le puceron souterrain, phylloxera vastatriz, oblige le viticulteur à greffer ses cépages sur plant résistant ; de même l’hemileia vastatrix des colonies entraîne le caféiculture à greffer les Caféiers d’Arabie sur un type indemne, le Caféier de Libéria.

Le gros kermès qui s’attaque au Pécher et à la Vigne, le petit kermès du Poirier et du Pommier, le « pou » des Lauriers et Nériums, avec leur pellicule brune ou rousse, succombent au lavage à l’eau de lessive en hiver, après un raclage au grattoir.

Même traitement à l’égard du tigre du Poirier.

L’échenillage anéantit les nids de chenilles ; mais une nouvelle visite est indispensable au réveil du printemps. Ramasser toutes les nichées, et celles de l’hyponomeute de l’Aubépine, du Fusain, du Groseillier…, et les brûler.

Écraser à la main les larves de la tenthrède limace, qui affectionne le feuillage du Cerisier, du Saule, du Poirier ; opérer en temps de pluie qui lavera les feuilles.

Attirer les colimaçons sous des tas d’herbages ou de feuilles de Chou, de Cytise, de Baguenaudier ou des fascines, et les écraser. — Semer un cordon de sulfate de cuivre concassé autour des carrés, qui doivent être isolés de leur parcours.

Suivre avec le doigt la galerie de la courtilière, l’ennemie des semis, et introduire dans son refuge quelques gouttes d’huile et un litre d’eau avec un entonnoir : la bête sort et meurt (Voir fig. 69). Placer des pièges et des appâts empoisonnés dans les galeries et au passage présumé des rongeurs, souris, mulots, rats de terre ou d’eau, loirs et lérots.

Tendre des collets pour prendre les lapins brouteurs de jeunes plants et rongeurs d’écorce. Entourer avec une corde de foin sulfaté la tige des arbres menacés.

Malgré le respect à l’égard de nos charmants auxiliaires, les petits oiseaux, il nous faut les éloigner des carrés de semis au moyen d’épouvantails légers et mobiles et par l’immersion préalable de la graine dans un bain froid de minium.

En somme, les moyens préventifs sont plus efficaces que les traitements curatifs. Le mieux est de n’épargner ni la surveillance, ni les bons soins de culture, d’hygiène et de propreté.

[1.3.6]Hivernage des végétaux qui craignent le froid. — Abriter les végétaux qui redoutent la rigueur des froids, ou les brusques changements de température hiverhale et printanière ; les uns buttés, enterrés, les autres enveloppés d’une toile, d’un capuchon ; ceux-ci groupés et recouverts d’un paillasson, d’une claie ; ceux-ci transplantés au nord d’une clôture ou d’un rideau d’arbres verts, dirigé de l’est à l’ouest.

Rentrer les plus délicats dans une orangerie, dans un cellier aéré ou sous une toiture vitrée : cloche, châssis, bâche, serre, et encore les vitres doivent-elles être couvertes de paillassons au moment des neiges et des gelées.

Le collet des arbustes gelables, élevés en plein air, sera préservé par des feuilles sèches ramenées autour du tronc, par de la vieille tannée ou de la terre fine.

À tout abri factice, le Rosier préfère une couverture de terre. Les sujets à basse tige de variétés sensibles aux gelées se contentent d’un simple buttage, tandis que les tiges élevées doivent être arquées vers le sol, la tête enterrée et la tige paillée ou terrée. Dans les champs de jeunes Rosiers, une marque quelconque permettra de reconnaître les « yeux poussés », lors des arrachages.

Les jeunes arbustes a feuillage persistant passeront l’hiver de la façon suivante. Les sujets étant mis en pot, dès l’automne, seront enterrés côte à côte, non pas dans la position verticale habituelle, mais inclinés sur un angle de 35° environ, et rangés par lignes parallèles, de manière à ne pas être serrés l’un contre l’autre. Ensuite, placer horizontalement, tout autour d’eux, des perches supportées par de petits pieux, à une hauteur calculée de façon que le paillasson qui sera étendu sur ces perches laisse entre les plantes et lui un intervalle de 0m,05 à 0m,10 pour la circulation de l’air. Les paillassons, enlevés après tout danger passé, seraient replacés bien vite s’il arrivait une recrudescence de froid.

Le carré consacré à cet hivernage est distribué par planches d’une largeur presque égale à celle d’un paillasson et séparées entre elles par des sentiers de service. Une situation un peu ombragée convient à ce champ, parce qu’elle a le mérite de ne pas exposer les végétaux à l’action immédiate du soleil, quand le moment est venu de les découvrir.

Les plantes vertes, les arbustes à feuillage persistant qui ont été abrités ne doivent être rendus au soleil et à l’air libre que graduellement. Sans cette précaution essentielle, ils jauniraient et ne tarderaient pas à perdre leurs feuilles ; placés d’abord à l’ombre d’un massif ou d’un bâtiment, ils arriveront ensuite à mi-ombre, puis au grand jour.

Certaines localités à température régulière, ou favorisées par le voisinage de la mer, ne réclament pas autant de soins ; malheureusement, toutes les situations n’ont pas hérité de ce privilège.

Les arbustes qui ont été cachés, buttés et empaillés, ont besoin d’air au printemps, quand la température s’adoucit définitivement. Nous les traitons avec ménagement, pour que leurs tissus s’habituent sans brusquerie à l’air vif et aux rayons solaires.

Il ne faut pas laisser s’étioler les jeunes plants mis sous verre. Pendant l’hiver, ils ont été arrosés pour qu’ils ne souffrent pas trop de la soif ; une fois les beaux jours revenus, ces jeunes sujets seront éloignés les uns des autres, puis sortis complètement, les vitres ayant été levées préalablement.

Les galeries souterraines, les grandes caves, les glacières, et des installations spéciales mises en réquisition, dans les pays du Nord, offrent toutes garanties à l’hivernage des végétaux.

[1.3]

travaux d’élevage des arbres

Recepage des jeunes sujets. — Receper un arbre, c’est le couper radicalement sur son tronc, rez-terre ou à 0m,02 au-dessus du sol, de façon que le collet ne soit point entamé (fig. 15).

Le but du recepage est de ranimer la vigueur du sujet en concentrant sa force végétative sur un seul bourgeon et d’obtenir ce sujet plus promptement et d’une plus belle venue. Au lieu d’un seul bourgeon, la prudence commande d’en ménager plusieurs, suivant la destination de l’arbre.

Pendant la première année de végétation, nous abandonnons à eux-mêmes les plants destinés à être recepés ; toute opération en vert serait superflue. Le plant na qu’à bien se fixer au sol, et il y parviendra d’autant mieux qu’il possédera davantage d’organes foliacés ; mais au mois de février suivant, alors que les grands froids ne sont plus à redouter, nous rasons les sujets contre terre. [fig15]


Fig. 15. — Recepage de plants en pépinière.

Un recepage automnal courrait le risque d’être avarié par la gelée s’il n’était suivi d’un buttage, surtout pour les espèces délicates ou dans un sol humide, Cette complication de la besogne nous porte à choisir l’époque de février-mars.

À la suite de ce retranchement total, plusieurs rameaux apparaissent au collet ; nous les ébourgeonnons dès leur troisième ou quatrième feuille, en conservant le plus apte à nos besoins ; et, comme mesure de précaution, nous en ménagerons même un second, gardé en réserve, et le modérerons par le pincement. Il sera supprimé quand son collatéral se trouvera hors de danger.

Le recepage des espèces qui produisent difficilement un rameau vertical sans qu’il en résulte un coude trop saillant au talon, pourrait se faire par le procédé ordinaire, avec adjonction immédiate d’un échalas pour le palissage du rameau, ou bien en rabantant le sujet à 0m,10 du sol sur un onglet. Le scion conservé est traité comme un écusson : ébourgeonnement de l’onglet, palissage du scion conservé et désonglettage (A, fig. 16) avant la chute des feuilles.

[fig16]
Fig. 16. — Dressage d’un plant recepé.
Cette accumulation de sève sur un seul jet le contraint parfois à prendre une tournure quelque peu tourmentée ; nous y remédions avec le tuteur, choisi de suite assez grand et n’aurons point à le remplacer la même année.

Dans l’été, soyons sobre de pincements sur les scions latéraux, si la flèche ne s’en trouve pas incommodée. Le mois de septembre arrivé, appliquons un cassement partiel aux plus allongés et sur les gros sujets.

Lors de l’étêtage des carrés greffés à basse tige, recepons les exemplaires qui n’ont pas retenu la greffe, et s’ils devaient encore être greffés sur le tronc, au lieu de les ravaler, bornons-nous à écimer leurs branches pour en ranimer la vigueur.

Il ne faut pas craindre de rabattre les arbres à écorce durcie, d’une végétation languissante, et qui néanmoins semblent doués d’une constitution assez bonne pour émettre de nouveaux jets capables de constituer l’arbre. S’ils résistent a cette opération, jetons-les au feu.

En recepant les tiges tortueuses, chancreuses de l’Ailante, du Catalpa, du Paulownia, du Cédrèle et de tout autre genre, la sève est excitée à faire jaillir un scion nouveau, fort et droit, qui, dès la première année, peut atteindre la hauteur de la couronne. Ajoutons que ce luxe de végétation obligerait le jardinier à en effeuiller la base, chez les espèces à bois creux, et à en pincer les sommités au mois de septembre, mais l’aoûtement des tissus y gagnerait.

Le recepage ne s’applique pas aux essences qui réclament la conservation de leur bourgeon terminal, par exemple à la majorité des Conifères.

Élagage des arbres de pépinière. — Les arbres destinés à être dirigés sur une tige, qu’ils soient greffés ou francs de pied, réclament chaque année un élagage au moment où la végétation s’arrête, c’est-à-dire à l’époque de la chute des feuilles.

Aprés cette époque, une opération non réussie serait ajournée jusqu’à février-mars, avant l’ascension de la sève ; il convient de ne pas exposer une plaie non cicatrisée aux rigueurs de l’hiver.

La bonne saison de l’élagage est en août-septembre, durant la période qui précède le repos de la sève. Les essences largement pourvues de moelle, le Noyer par exemple, élaguées trop tard, redoutent l’action du froid ; élaguées au réveil de la végétation, il en résulte un égout : la sève pleure. Les espèces délicates redoutent les mêmes dangers.

L’élagage consiste à raser les branches inutiles sur leur talon. Le coup de serpette est donné de bas en haut ; pour le donner en sens inverse, il faut une grande habileté de main secondée par un instrument bien affilé, sans quoi l’empâtement pourrait être déchiré. Tout en supprimant la branche le plus bas possible, il convient de ménager un peu de cette embase, au revers plutôt qu’à la gorge de la branche enlevée ; n’y aurait-il qu’un petit menton de quelques millimètres d’épaisseur, la tige continuera de grossir, tandis que la plaie se cicatrisera (fig. 16 bis).

[fig16bis]
Fig. 16 bis. — Élagage d’une branche.
Il est reconnu qu’une forte branche est d’autant plus facile à enlever d’un coup de serpette, qu’elle est rapprochée davantage de la tige mère. Ayons donc soin de la tenir dans cette position favorable avec la main gauche ou avec l’épaule. Si le coup de serpette, au contraire, doit être donné de haut en bas, abaissons doucement l’extrémité de la branche, tandis que la serpette agit à la base.

Le sécateur a son rôle dans les parties épineuses ou situées hors de la portée de la main.

L’élagage demande à être raisonné. Lorsque la tige est forte, il n’y a aucun inconvénient à supprimer radicalement les branches latérales depuis le collet jusqu’à l’endroit destiné à la greffe, ou jusqu’à la hauteur fixée pour la première couronne de branches charpentières.

Chez les espèces qui s’élèvent lentement, en restant trapues, nous élaguons toutes les ramifications de la tige, jusqu’au niveau de la pousse de l’année précédente. Les rameaux anticipés sur la nouvelle flèche seront coursonnés, s’ils sont trop allongés.

Coursonner une branche, c’est la raccourcir à la moitié, au tiers, au quart environ de son développement, de manière à la réduire à l’état de coursonne.

Élagage du jeune sujet. — L’élagage consiste à couper les branches inutiles qui garnissent la tige. En général, les branches fortes sont enlevées totalement, jusque sur leur talon.

Si la force d’une tige ne se continue pas sur toute sa longueur, il vaut mieux suspendre l’élagage complet vers les parties les plus faibles qui, dépourvues de ramifications, ne pourraient plus se soutenir sans l’aide d’un tuteur. Coursonner les ramifications les plus longues et ménager les plus courtes.

Quelle que soit la grosseur de la tige, il faut toujours raser net les branches gourmandes qui absorbent toute la sève au détriment des parties utiles.

Élaguer partiellement un sujet faible, en supprimant çà et là les rameaux grands et vigoureux et en coursonnant les moyens. Laisser intacts les petits : leur présence attire encore la sève ; leur absence appauvrirai par trop l’arbre ; cependant, quand ils sont très rapprochés, il suffit de les éclaircir. — Ménager les sujets maigres, étiolés, qui n’ont jamais trop d’appelle-sève pour activer leur végétation languissante. La même recommandation peut être faite à l’occasion des sujets malades, dont la débilité augmente en raison des retranchements qui leur sont imposés.

Écimage des sujets de pépinière. — L’écimage, c’est la taille de la sommité de la tige ou de la flèche : 1o des arbres faibles quoique vigoureux, ce qui leur fera prendre du corps ; 2o des sujets qui sont destinés au greffage sur tige, afin de concentrer la sève vers l’endroit à greffer ; 3o enfin de ceux qui doivent avoir une tête branchue ou arrondie.

En tout cas, un arbre écimé peut retrouver une flèche par l’ébourgeonnement et le dressage.

Éviter d’écimer les sujets qui doivent grandir sans déviation ni coude sur la tige, comme le Peuplier, et les genres qui redoutent les amputations terminales, tels le Marronnier, le Tulipier, le Châtaignier, le Cornouiller, le Cédrèle, le Bouleau, les Conifères.

Les espèces qui ont le bois nerveux, exemple, le Robinier, le Févier, souffrent d’un écimage sur tige âgée de plus d’une année, à moins, toutefois, que l’écimage ne précède le greffage du sujet.

Dressage. — Le dressage a pour but d’imprimer des formes convenables à la charpente des arbres. Ce n’est, au bout du compte, que le palissage des branches charpentières, le seul qui intéresse plus particulièrement le pépiniériste. Le palissage des rameaux, qui se pratique pendant le cours de la végétation, ne lui est pas indifférent sans doute ; il a besoin d’y recourir aussi, mais cette opération rentre dans le domaine des cultures spéciales, à demeure, plutôt que dans l’élevage des sujets de la pépinière.

Le dressage consiste à assujettir contre un mur, et en plein air, contre des tuteurs, onglets, fils de fer ou baguettes, les rameaux qui sont destinés à former la construction des arbres, que ces rameaux soient à l’état herbacé ou à |’état ligneux, peu importe. Pour le dressage des premiers, une ligature en jonc, raphia, spargaine, paille, suffit ; tandis qu’avec les rameaux ligneux, les grosses branches et les tiges réclament des attaches en osier.

Dresser les arbres aussitôt après la taille d’hiver, et en été, continuer ce dressage chaque fois qu’il est jugé nécessaire.

Si cette opération était négligée, les branches pourraient prendre une fausse direction, se contourner et émettre des rameaux gourmands aux parties coudées. Pratiquée trop tard, il en résulterait une difficulté d’opération et un changement dans la position naturelle des feuilles, ce qui serait funeste à la végétation, surtout contre les murs exposés au midi.

Au dressage d’une jeune branche destinée à être abaissée graduellement, il ne faut pas lui laisser former à son point d’insertion un angle trop aigu avec le tronc, mais lui imprimer une légère courbure, pour qu’elle se prête docilement et n’éclate point, à l’époque de l’inclinaison forcée.

Ce n’est pas seulement pour créer et maintenir l’équilibre entre les diverses parties de la charpente d’un arbre, que le dressage est nécessaire ; il l’est encore pour rétablir cet équilibre, quand celui-ci n’existe plus. Ainsi, une branche est-elle trop forte, arrêtons-la dans son développement, en l’abaissant provisoirement au-dessous de la ligne qu’elle occupera plus tard ; elle sera abaissée d’autant plus qu’elle a plus de force. Est-elle, au contraire, trop faible, relevons-la dans le sens de la verticale ; ramenons-la en avant du mur, si l’arbre est en espalier ; dégageons-la du feuillage voisin, si l’arbre est en plein air, et une attache la maintiendra dans cette situation nouvelle au moyen d’une ligature un peu lâchée. Puis, quand l’équilibre se trouve rétabli par l’affaiblissement de la branche forte et l’accroissement de la branche faible, elles seront replacées insensiblement l’une et l’autre dans la position normale qu’elles doivent occuper.

[fig17]
Fig. 17. — Palissage d’une greffe latérale contre le tuteur.
Le dressage des jeunes greffes contre les onglets ou tout autre tuteur (fig. 17) est indispensable.

L’échalassement des arbustes sarmenteux, des arbres qui se laissent tourmenter par le vent, ou qui sont trop disposés à devenir fluets ou tordus, n’est, en définitive, qu’un dressage aussi intéressant que le précédent.

C’est donc le moment de dire un mot des accessoires : tuteurs, baguettes, osier, jonc, qui servent au dressage.

Tuteurs. — Des tuteurs de dimensions différentes, appropriés aux genres de végétaux cultivés, sont, pour ainsi dire, obligatoires.

Les semis naturels — et drus — d’arbres résineux coupés dans les sapinières, lors des éclaircies, fournissent des tuteurs droits et arrondis. Les bois blancs, le Saule, le Peuplier, le Châtaignier, le Robinier, sont également recherchés pour cet usage. Le bois de brin est moins sujet à froisser l’arbre que le bois fendu ; imprégné de sulfate de cuivre, il acquiert une plus grande durée et ne se prête pas au parcours ni au gîte des mollusques et des insectes.

Les tuteurs seront posés vers le printemps, aussitôt la taille finie, et aussi en été, quand il s’agit de soutenir de jeunes greffes, et dans les cas imprévus.

Quand une pépinière est importante, il y a de l’ouvrage pour trois hommes ; mais un seul y parviendrait de même, en y consacrant plus de temps. D’ordinaire, un ouvrier distribue les tuteurs dans les carrés, en les fichant provisoirement au pied des arbres et les classant selon leur grosseur et leur hauteur ; un autre vient ensuite les enfoncer par la force des bras et l’appui du genou, en s’aidant au besoin d’un maillet ou d’un peu d’eau versée à l’endroit qui leur est destiné ; enfin, le troisième ouvrier attache l’arbre à chaque tuteur, de façon qu’il soit redressé sans être trop étreint ou colleté. L’osier fin retient les tiges ligneuses ; de la paille mouillée ou, mieux encore, du jonc, du raphia, de la laîche, des glumes de maïs, servent à l’accolage des rameaux herbacés.

Un arbre nouvellement greffé en tête réclame un tuteur qui domine l’endroit de la greffe, afin qu’elle puisse y être palissée ; sans cela, la résistance aux vents exigerait une baguette assez forte, fixée à l’aide de deux liens d’osier, au-dessous de la greffe et contre l’onglet qui la domine.

Les tuteurs droits sont les préférés ; néanmoins, un échalas difforme peut toujours être utilisé, à la condition d’être relié au sujet dans le sens de la ligne verticale ; aussi n’y a-t-il pas nécessité de l’enfoncer tout près du collet de l’arbre.

À défaut de tuteurs longs et forts, il faudrait employer les plus courts pour maintenir les sujets gros de tige, ayant une tête parfaitement soudée, s’ils sont greffés. En dehors de cette condition, il vaudrait mieux abandonner le sujet à lui-même que de lui brider la base en exposant sa couronne a être rompue par le vent.

Une précaution bonne à observer, c’est de placer les échalas au nord de l’arbre et de les ficher en terre dans le sens des rangs, c’est-à-dire de façon à ce qu’ils disparaissent dans la ligne et ne gênent point l’action des rayons solaires, ni le passage de la charrue-bineuse.

Lorsqu’il y a menace de grands vents, de bourrasques, il faut se hâter de faire une tournée dans la pépinière pour compléter la besogne ; c’est un cas de force majeure.

À la chute des feuilles, avant la déplantation des arbres, enlever les tuteurs aux sujets qui peuvent se soutenir d’eux-mêmes et les mettre à couvert, si possible, pour les retrouver au printemps suivant.

Les batons usés, devenus trop courts pour le soutien des arbres, sont employés au dressage des arbres fruitiers formés, des arbustes grimpants, ou bien ils servent aux plants de couchage, à la Vigne, etc.

Est-il besoin d’ajouter que les arbres morts en pépinière, les églantiers secs, etc., seront utilisés comme tuteurs, et que tous les bois impropres au service seront relégués au bûcher ?

Baguettes. — Il est bon d’avoir chez soi des touffes d’Amorpha, de Spirée à feuilles d’Obier, de Sureau, d’Érable, de Seringat, de Bambou et d’autres arbrisseaux qui, rasés au pied chaque année, produisent des baguettes droites et longues pour soutenir les arbustes fins, les jeunes greffes, les plantes herbacées, etc. D’autres essences, comme le Baguenaudier, le Noisetier, les Saules, les Peupliers, fourniront des rameaux flexibles pour la conduite des arbres formés en palmette, candélabre, pyramide, vase, etc.

Également les restes d’élagages, de recepages de Prunier mirobolan, des Érables plane, sycomore et à grande feuille, Négondo, enfin de tout ce qui n’est pas trop noueux, tortu ou herbacé. Les brins de Pommier se tiennent mieux que les brins de Poirier résultant de la taille des pépinières.

Supprimer les brindilles et les épines qui les garnissent, et les amincir à la base. Les baguettes destinées à l’accolage des greffes ramifiées pourront conserver leurs branches latérales.

Quoique de minime valeur, ces baguettes, classées et bottelées, seront trempées dans le sulfate de cuivre.

Osier. — L’emploi de l’osier est assez considérable dans une pépinière. Les tuteurs, le palissage, les emballages, en usent une notable quantité. Les bonnes espèces ou variétés d’Osier sont de nature franche, à écorce brune, rouge, grise ou jaune, donnant des brins vigoureux, bien élancés, peu branchus et dociles à la torsion.

La culture des oseraies n’est un secret pour personne. Planter, dans un assez bon sol, des boutures ou du plant enraciné à 0m,25 de distance, sur des lignes écartées de 0m,40 ; biner rigoureusement pour éviter surtout les herbes grimpantes ; former la tête au moyen d’une taille courte. La récolte se fait après la chute des feuilles.

Dans une pépinière éloignée de la maison d’habitation, quelques troncs d’osier, d’espèce branchue, ne sont pas à dédaigner, car les petites ramifications sont employées pour le palissage en vert.

Au moment de la cueillette de l’osier, mettre d’un côté les liens pour les emballages et les fagots, d’un autre côté les brins moyens pour le service des tuteurs, et enfin, à part encore, les brins les plus fins pour le palissage. Rentrer le tout par paquets placés debout sous une remise, à l’ombre ; le grand soleil et l’humidité leur sont contraires. Tremper dans l’eau les liens desséchés au moment de s’en servir ; si la gelée avait enlevé la souplesse aux tissus, il suffirait de les exposer quelques instants devant un bon feu.

Tout ce qui n’a pas été utilisé dans le cours de l’hiver est rentré au grenier et subira l’immersion dans l’eau pendant au moins vingt-quatre heures, lors de son emploi.

Jonc. — Les botanistes désignent sous les noms de Jonc étalé, Jonc glauque, les espèces de Jonc employées pour l’accolage des plantes tendres et le palissage des parties herbacées des végétaux ligneux.

Il y a bien quelque coin, quelque bordure où la pépinière puisse en posséder, planté par éclats à 0m, 20 de distance.

La provision de jonc se fait vers la fin du printemps, quand les brins ont atteint toute leur longueur ; coupé, étendu au soleil, une matinée suffit pour ramollir le jonc et en faciliter l’usage immédiat. Le jonc qui n’est pas employé de suite doit être desséché, puis mis en petits paquets et conservé au grenier. La dessiccation à l’ombre vaut mieux que l’étalage au plein soleil. Quand vient le moment de s’en servir, il suffit de le faire tremper pendant une journée dans l’eau froide.

Les ligatures employées au greffage, telles que feuilles de spargaine, de massette, de tritoma, raphia, écorces de saule, d'orme et de mûrier sont utilisées au palissage des parties sous-ligneuses, de même que les gluis de paille et les jeunes plants de chanvre semés dru et encore verts, comme au Japon les chaumes de riz.

Les pays chauds ont des fibres, des nattes de Palmier, d’Aloés, etc.

Préparation des sujets pour le greffage. — Le sujet qui va recevoir une greffe doit toujours être assez fort ou assez trapu, non seulement pour supporter l’opération, mais encore pour produire un jet vigoureux.

Les greffages en tête, qui exigent une amputation préalable, seront pratiqués à une hauteur telle que le sujet tronqué puisse se soutenir de lui-même. Sa tige ne doit être ni maigre, ni mal bâtie. Au cas d’incertitude, il vaut mieux greffer bas que haut.

En général, l’étêtage se fait au moment du greffage ; de cette façon la plaie ne s’envenime pas, puisqu’elle sera engluée aussitôt la greffe posée. Cependant, à toute opération faite sur de gros arbres ou à la montée de la sève, il est bon de tronçonner le sujet quelques semaines à l’avance et au-dessus du point définitif destiné à la greffe.

L’étêtage préalable offre, pour les grandes exploitations, l’avantage de retarder la végétation et de permettre, par là, de prolonger plus longtemps la possibilité du greffage avec chances de succés.

Fort souvent, lorsqu’il s’agit d’un sol froid, d’une situation ombragée, ou d’un excès de vigueur du sujet, celui-ci est arraché à l’avance, étêté et mis en jauge, en attendant le moment du greffage et de sa replantation définitive ou à la pépinière.

Si le tronçonnement du sujet peut être opéré au-dessus d’un bourgeon immédiat, le rôle provisoire de ce dernier serait d’attirer et d’entretenir la sève vers la greffe, action très importante ; sa suppression attendra que le greffon soit bien développé.

Les greffages de côté n’obligent point à l’ablation capitale du sujet. Il suffit que la place en soit nette, les ramifications qui se développent à son endroit étant élaguées sur une longueur de 0m,10 : les branches du dessus continueront à attirer la sève, et celles du dessous à faire grossir le sujet (fig. 18).

Pour les greffages d’été, l’élagage définitif, aussi modéré que possible, doit être pratiqué un mois avant le moment de greffer ; le fluide séveux, ralenti par cette opération, reprendra son activité et facilitera le succés du greffage. Avec un délai moindre, le retranchement des rameaux superflus provoquerait un arrêt de sève contraire à la reprise du greffon. Il vaudrait mieux, dans ce cas, n’élaguer qu’au moment de greffer ; la soudure serait terminée lors du ralentissement de la végétation.

Les modes de greffage qui ne nécessitent pas de fortes amputations, comme l’écussonnage, le greffage par approche, etc., sont soumis à des lois communes, [fig18]
Fig. 18. — Sujet préparé pour le greffage en tête.
et il nous suffira, pour les faire connaître, de traiter de la préparation qui intéresse l’écussonnage à œil dormant, le plus employé.

Les pépinières ont pour ainsi dire des hauteurs réglementaires pour le greffage des arbres. C’est la force du plant qui le plus souvent guide l’arboriculteur ; des sujets faibles, greffés plus bas que d’ordinaire, pourraient fort bien rester invendus et le constituer en perte ; c’est pour cela qu’en cas de doute sur la force du plant, le greffage est ajourné à l’année suivante. Le pépiniériste y gagne d’abord sous tous les rapports. La végétation est plus vigoureuse et l’arbre se forme plus promptement.

[1.2]

formation des jeunes arbres et arbustes

Nous donnerons aux deuxième et troisième parties de cet ouvrage les procédés de multiplication par semis, marcotte, bouture, greffe, et leur application à chaque genre, espèce ou variété. Pour instant, nous supposons les jeunes élèves arrivés à leur premier âge de pépinière ; ils réclament des soins et nous devons veiller à leur formation.

[fig19]
Fig. 19. — Forme en U.
Taille des baliveaux et des basses tiges. — Les arbres fruitiers, dirigés en pyramide, sont continués d’après les principes ordinaires de la taille. Leur plantation rapprochée aurait une tendance à affaiblir la base au profit du sommet, alors tailler court la flèche et les rameaux qui l’avoisinent, tenir longs les rameaux de la partie inférieure, et favoriser le mieux possible leur développement au moyen de crans et d’incisions longitudinales (fig. 21 et 22).

Tailler les jeunes palmettes, les vases, les fuseaux d’après leur vigueur, les exigences de la forme et la nature de la variété.

[fig20]
Fig. 20. — Cordon vertical triple.
Tailler les greffes d’un an sur des bourgeons placés de manière à dessiner la structure d’un cordon vertical double (fig. 19) ou triple (fig. 20) ou de toute autre construction : pyramide, vase, etc., pour l’année suivante (fig. 25, 26, 27).

Dresser sur tige les arbres qui s’élancent trop vite ; rapprocher ceux qui s’élèvent difficilement, en ravalant au-dessus de quelques yeux les branches de côté et en rasant les gourmands sur leur talon. Les opérations d’été sauront tirer parti de la végétation, ainsi que des sujets rabougris qui seront recepés à l’empâtement des premières branches pour provoquer l’émission de jets nouveaux.

Les espèces d’ornement reçoivent une taille presque analogue quand ils sont destinés à une forme particulière, demi-tige, buisson, pyramide.

Les Conifères ne subissent aucune amputation ; il n’y a guère que trois ou quatre tribus assez dociles à la tonte pour être converties en rideaux, en girandoles, en cônes, en boules… : les Ifs, Thuias, etc.

Avec les arbrisseaux à feuilles persistantes, les pincements d’été sont moins funestes que la taille d’hiver.

Opérations accessoires. — Voici quelques petites opérations qui rendent service à l’arboriculteur.

Du cran ou entaille (fig. 21). — Le cran se pratique au-dessus d’un œil vif ou latent dont nous voulons provoquer le développement, et au-dessus d’une branche faible qui a besoin d’être fortifiée.

Le meilleur moment de l’appliquer est l’époque de la taille, pendant le repos de la sève.

L’opération consiste à enlever avec la serpette un morceau d’écorce en forme de fer à cheval (C), immédiatement au-dessus du rameau ou du bourgeon paresseux. La partie mise à nu encadre la moitié supérieure de l’œil éteint ou du talon de la branche, et la domine de 0m,001 ou 0m,002. La plus grande largeur du cran est de 0m,0005 à 0m,004.

Le cran, de même que l’incision longitudinale, ne doit jamais être appliqué sur un sujet nouvellement planté et à peine fixé au sol, ni aux espèces qui renferment dans leurs tissus de la gomme ou de la résine.

De l’incision longitudinale. — L’incision longitudinale, pratiquée pendant la sève, consiste en un trait de serpette ou de greffoir qui tranche l’écorce jusqu’au liber et s’étend tout le long d’une branche, sur la face exposée au soleil (A, A, fig. 22). Si aucune partie de la branche ne se trouve frappée par le soleil, le succés de l’opération, quoique plus lent, n’en est pas moins certain.

[fig21][fig22]

Fig. 21. — Cran.
Fig. 22. — Incision longitudinale.

L’écorce est simplement tranchée, rien n’est enlevé.

Le cambium, dégorgeant par cette issue, s’épaissit ; de nouveaux tissus, de nouveaux vaisseaux se forment, et la branche a grossi d’autant.

L’incision est nécessaire :

1o Pour fortifier une branche maigre ; lorsque son périmètrie le permet, pratiquer plusieurs incisions longitudinales, parallèles (A, fig. 22) et arrivant jusqu’a son point de départ ;

2o Pour rétablir la circulation de la sève sous les écorces durcies ;

3o Pour animer la sève dans le support bourrelé d’un bourgeon de prolongement qui aurait une tendance à fructifier ;

4o Pour atténuer la saillie trop accentuée d’un bourrelet de greffe et, au besoin, pour lui faire prendre racine, le bourrelet, gonflé de cambium, étant rapproché du sol et butté de terre, aussitôt incisé.

Taille des arbres à haute tige. — Les Poiriers à haute tige vigoureux et forts seront dirigés selon leur disposition naturelle, en gobelet ou en pyramide sur tige. La forme pyramidale se commence avec un rameau que l’on arrête à 0m,20 ou 0m,25 et en taillant ses collatéraux à 0m,15 ou 0m,20. La forme évasée exige trois ou quatre branches principales, assez régulièrement placées, qui seront taillées à 0m,10, 0m,15, 0m,20 et même 0m,25 de l’embase, suivant leur régularité et leur disposition à se dénuder.

Les sujets dont la tête est irrégulière ou portée par une tige flexible auront les deux ou trois plus belles branches raccourcies à quelques yeux.

Une tête à bois court, trapu, de variété se ramifiant naturellement, ne réclame aucune taille ; les rameaux inutiles à la charpente seraient seuls retranchés.

Le Pommier, le Prunier (fig. 23) et le Cerisier, préférant la forme en vase ou en boule, se prêtent à une taille de 0m,10 à 0m,20 sur leurs plus vigoureux rameaux et les mieux placés.

[fig23]
Fig. 23. — Arbre à haute tige, greffe à deux ans.
Le Pécher et l’Abricotier sont taillés à 0m,10 de la greffe, si le jet est solitaire ou garni de brindilles ; et s’il est fortement ramifié, les jets principaux supporteraient une taille à deux yeux, de manière à fournir un commencement de disposition pour espalier ou une tête de plein vent.

L’Amandier, le Mûrier reçoivent une demi-taille qui les empêche de se dégarnir et les tient arrondis.

Le Châtaignier, le Cornouiller, le Noyer sont abandonnés à eux-mêmes ; néanmoins, les rameaux gourmands ou capables de nuire à l’ensemble de l’arbre se trouveront écourtés.

Le Cognassier et le Néflier, débarrassés d’une partie de leurs rameaux, sont taillés la première année, si leur tournure est difforme.

Les arbres d’ornement subiront de légers retranchements qui leur conserveront une bonne allure ; les uns s’élèvent : Peupliers, Marronniers, Platanes,

Frênes, et il suffira de donner quelques coups de Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/70 Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/71 Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/72 [fig24]

Fig. 24. — Pépinière aux Etats-unis.
Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/74 sage ; un treillage en fil de fer galvanisé formant carré [fig25]

Fig. 25. — Pépinière d’arbres fruitiers formés, à Troyes.
ou losange pourrait encore y être ajouté pour le Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/76 Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/77 Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/78 Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/79 Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/80 Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/81 Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/82 Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/83 [fig32]

Fig. 32. — Déplantation d’un arbre.

Une équipe de deux ou trois hommes opère

avec plus de rapidité et fait de meilleure besogne. Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/85 Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/86 Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/87 Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/88 Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/89 Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/90 Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/91 Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/92 Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/93 Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/94 Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/95 Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/96 [fig37]

Fig. 37. — Emplissage de paniers à emballage (Établissement Barbier et Cie, à Orléans).
Page:Charles Baltet - La pépinière fruitière forestière arbustive vigneronne et coloniale, 1903.djvu/98 [fig39]

Fig. 39. — Emplissage des caisses d’emballage.
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les morceaux d’abord et y versant de l’eau ensuite.

Éviter de faire fondre à chaud ou d’augmenter la dose si le bois est sec. Dans ce cas, la durée de l’immersion serait prolongée.

Le bois est retiré de la citerne au bout de huit ou quinze jours de trempage, suivant sa porosité, et suivant aussi son état frais ou déjà sec, car le trempage doit être moins prolongé avec le bois vert qu’avec le bois coupé depuis plusieurs semaines, et à plus forte raison depuis plusieurs mois.

Une fois le trempage fini, faire sécher le bois à l’ombre pour qu’il ne se tourmente pas.

Le bois nouvellement coupé à la montée ou au déclin de la sève, écorcé, préparé et placé de suite debout dans le bain, sera imprégné, en raison de la capillarité. Opérer à l’ombre.

Le fer mis en contact avec le sulfate de cuivre, s’oxydant promptement doit être galvanisé.

Le bois n’a pas seul le privilège de bénéficier du sulfatage ; les tissus, la paille y participent. C’est un avantage pour les jardins, puisque nous pouvons imprégner de sulfate de cuivre les paillassons, les claies, les chaumes, les cordages, les toiles, etc., qui se détériorent vite aux injures du temps. Après une immersion de quelques jours dans la cuve, ils gagnent une prolongation de durée, en même temps qu’ils redoutent moins les attaques des animaux rongeurs.

L’emploi de paillassons est assez important dans une exploitation horticole pour nécessiter ce moyen de les conserver ; c’est encore un travail de morte-saison.