Mémoires biographiques et philosophiques d’un astronome/Mémoires 1

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Naissance. — Famille. — Pays. — Histoire et géographie de l’arrondissement de Langres. — Les Lingons et les Romains. — Mes ancêtres depuis huit générations. — La prétendue hérédité intellectuelle.

Je suis né le samedi 26 février 1842, à une heure du matin (les astrologues ont déjà construit là-dessus des thèmes généthliaques), dans le bourg de Montigny-le-Roi, chef-lieu de canton du département de la Haute-Marne, village qui comptait alors 1 267 habitants. On a fait remarquer que cette date de l’année est la même que celle de la naissance d’Étienne Montgolfier (26 février 1744), de François Arago (26 février 1786) et de Victor Hugo (26 février 1802). L’aérostation, l’astronomie, la poésie sont trois muses qui m’ont charmé.

1842 : Comme c’est déjà loin ! J’ai sous les yeux l’Annuaire de mon département pour cette année-là. Or on lit en tête : « Famille royale de France. Louis-Philippe Ier, né à Paris le 6 octobre 1773 ; roi des Français le 9 août 1830 » ; puis une généalogie fort étendue qui semble assurer la pérennité de la monarchie constitutionnelle en France. Quelle série de métamorphoses depuis cette époque !

Et peut-être même, ce débonnaire Louis-Philippe est-il encore plus ancien qu’il nous le paraît, puisqu’il avait pu voir Voltaire, mort en 1778.

Lorsque je vins au monde, ma bisaïeule maternelle vivait encore, âgée de quatre-vingt-dix-sept ans.

Montigny-le-Roi, d’après une gravure de l’an 1634.

Montigny-le-Roi, de l’arrondissement de Langres, est resté un pays un peu romain, comme son chef-lieu, capitale des Lingons, dont le diocèse civil date de l’administration romaine. On peut voir encore aujourd’hui, à Langres, des souvenirs de Constance Chlore, de Marc-Aurèle et de Sabinus ; Jules César a habité Langres ; les Romains sont incomparablement moins étrangers au pays que nos voisins les Allemands. Mon père est né dans une ferme qui porte le nom de Belfays, dont l’étymologie dérive du mot fagi, « les hêtres » chantés par Virgile, comme on s’en souvient : Sub tegmine fagi ; le bois de hêtre s’appelle encore là du « fayard ». Plusieurs noms de la contrée sont d’origine romaine. Le mien est de ceux-là. Le latin n’est pas complètement effacé de la langue locale. Je

Gouvernement de Montigny-le-Roi, d’après une gravure de l’an 1634.

me souviens d’avoir entendu, dans mon enfance, le mot aujourd’hui prononcé hodié, ou à peu près, et pour dire « il n’y a personne », il n’y a nême (nemo). Les parents qui veulent faire taire un enfant mutin lui disent : « Coge té, coge té donc », expression latine restée intégrale : « Tais-toi, reste tranquille ». On a remarqué que mon type physique est romain. Par aventure, il se trouve que mon prénom même l’est aussi. On peut reconnaître à Langres certains noms de rues qui sont restés latins ; par exemple, la rue du Grand-Bie (Bie, Vie, Via chemin) et la rue du Petit-Bie. Une voie romaine passe sur le territoire de Montigny même.

Lorsque cette contrée, l’arrondissement de Langres actuel, à peu près, cessa d’être romaine, elle appartint à la Bourgogne. En l’an 413, les Burgondes s’emparèrent du pays des Lingons et y fondèrent le royaume qui de leur nom s’appela Bourgogne. Grégoire de Tours rapporte qu’au moment où Clovis menaçait le royaume des Bourguignons, l’évêque de Langres, Apruncule, soupçonné de favoriser le roi franc, s’enfuit en Auvergne pour ne pas être inquiété. Nous voyons, en l’année 1178, Hugues iii, duc de Bourgogne, propriétaire du comté de Langres, en faire cadeau à l’évêque Gauthier. Dijon et Langres sont toujours restées, d’ailleurs, en relation de bon voisinage, tandis qu’entre Langres et Chaumont, il y avait rivalité et presque antipathie. (Nous avons même, sur cette rivalité, toute une littérature assez curieuse). La terre de Montigny, rattachée à l’abbaye Saint-Bénigne de Dijon, passa en 1237 à Thibaut, comte de Champagne, roi de Navarre, et prit le nom de Montigny-le-Roi. On voit encore l’évêque de Langres, grand gouverneur du pays, faire cause commune avec la Bourgogne, au temps de Jeanne d’Arc, (1429), puis ne se soumettre, avec les bourgeois, à Charles vii, qu’en lui imposant des conditions. Montigny s’était séparé de Langres et rallié au roi. Nous avons donc été successivement Romains, Bourguignons et Champenois, de frontière discutable. Le château, construit en 1239, sur les ruines d’un oppidum romain, fut détruit en 1636, par ordre de Richelieu. Au temps de François ier et de Henri iv, Montigny était le siège d’un petit gouvernement, comme on peut le voir sur un atlas de l’an 1634, intitulé Plans et profils des principales villes de la province de Champagne. François Ier l’a visité le 16 août 1521. Une photographie moderne, représentant ce beau promontoire dominateur des plaines de Bassigny, est reproduite plus loin.

Sous la Révolution, Montigny-le-Roi, ayant une désignation malsonnante, fut appelé Montigny-source-Meuse. La rivière passe à ses pieds, au village de Provenchères, et prend sa source à dix kilomètres à l’est, à Pouilly ; le premier village qu’elle arrose porte son nom : Meuse.

De 1801 à 1822, le diocèse de Langres, embrassant la Haute-Marne, a été annexé à celui de la Côte-d’Or, avec siège à Dijon.

Aussi loin que l’on a pu remonter dans ma généalogie, on voit qu’elle appartient en propre au pays, et l’on n’y trouve que des agriculteurs[1]. Il y en a encore aujourd’hui dans les environs de Montigny (notamment la patriarcale famille Flammarion d’Audeloncourt, qui règne là depuis plusieurs siècles).

Je suis donc fils de campagnards, véritable enfant de la nature. Dans un article de biographie écrit sur moi en 1866, par le juge de paix de Montigny, M. Lâpre, et publié dans les journaux de Chaumont, l’auteur qualifie ma famille comme représentant « la petite bourgeoisie ». C’est également vrai. Mon père et ma mère ne s’occupaient plus de culture que pour de petites propriétés personnelles, prés ou champs servant à l’entretien de la maison, et leurs relations étaient choisies parmi les notabilités de l’endroit, le curé, le maire, le médecin, l’instituteur, le notaire, le juge de paix, et deux ou trois familles de propriétaires. Ma mère avait plutôt des tendances aristocratiques, et me défendait de jouer avec les enfants du commun.

Elle pensait que son premier-né devait avoir une destinée intellectuelle toute spéciale et une glorieuse carrière. Elle était très soigneuse de ma petite personne et tenait essentiellement à me voir rester parfaitement propre, physiquement et moralement. À l’époque de ma naissance, elle était une belle jeune femme de vingt-trois ans, petite, brune, admirablement constituée, et d’une activité infatigable. Mon père avait trente-deux ans et se montrait également doué d’une solide constitution.

Emplacement actuel de l’ancien château de Montigny.

Je suis l’ainé de quatre enfants, dont la naissance a été échelonnée d’abord de deux en deux ans : ma sœur, Mme Berthe Martin, née en 1844 ; mon frère Ernest, né en 1846, et plus tard, ma seconde sœur, Mme Marie Vaillant, née en 1836. Pressé d’entrer dans la vie, sans doute, je suis né à sept mois. Les circonstances ont voulu que, depuis ce moment, j’aie continué d’être extrêmement pressé, poussé en avant par les événements, regrettant, chaque jour, que le temps passe aussi vite, sans permettre de faire la moitié, le quart, le dixième de ce que l’on voudrait faire.

On me donna comme second prénom celui de Nicolas, nom de mon grand-père. Le même fait était arrivé pour le chanoine Copernic, fils d’un boulanger polonais, ancêtre des astronomes modernes, nommé également Nicolas, du nom de son grand-père.

Il me semble que les affirmations des physiologistes relatives à l’hérédité intellectuelle ne sont pas justifiées, et, pour ma part, il m’est impossible d’y souscrire, étant la preuve vivante du contraire. Aussi loin que je puisse remonter dans mes souvenirs, je me vois étudiant, travaillant, cherchant, sans jamais avoir pu m’intéresser un seul instant à un but matériel. Apprendre, apprendre sans cesse, pour le seul plaisir de savoir, a toujours été la passion dominante de mon esprit. À quatre ans, je savais lire ; à quatre ans et demi, je savais écrire ; à cinq ans, j’apprenais la grammaire et l’arithmétique ; à six ans, j’étais l’élève le plus fort de ma classe. Il y avait deux classes à l’école communale : la petite, pour les enfants de quatre à neuf ans ; la grande, pour ceux de dix à quinze ans. À six ans, donc, j’étais le premier et je recevais une croix dont j’étais très fier.

À cette époque, on ne connaissait pour écrire que les plumes d’oie, arrachées aux ailes du volatile, et qu’il fallait tailler soi-même, à l’aide d’un excellent canif. Depuis, l’invention des plumes d’acier a fort simplifié les préliminaires de l’écriture, et les plumes d’oie ont à peu près disparu. Plusieurs écrivains y ont tenu fort longtemps : Victor Hugo, par exemple, a toujours, me semble-t-il, continué à s’en servir. L’instituteur, « Monsieur le Maître », comme on l’appelait, était un excellent homme, grand, de belle prestance, avec un toupet pareil à celui de Louis-Philippe, très convaincu de ses hautes fonctions. Aidé d’un sous-maître, il dirigeait les classes avec soin et dignité. Au lutrin de l’église, c’était aussi un chantre parfait ; mais on sentait une certaine rivalité entre lui et le curé, car c’était à qui des deux dominerait le pays, et le curé l’emportait sûrement. Il était pourtant bon catholique pratiquant, et l’un de ses fils est devenu dominicain. Ce brave M. Crapelet avait pris ma petite personne en estime particulière et ne cessait de faire mon éloge. Il me resta très attaché jusqu’à la fin de ses jours, arrivée il n’y a pas fort longtemps, à un âge très avancé, et ne jurant, dès mon enfance, que par les quarante de l’Académie française, il n’a jamais compris mon refus perpétuel de me présenter en ce glorieux cénacle. Quand je lui répondais, il y a une vingtaine d’années, que, sans doute, des amis, appartenant à cette célèbre compagnie, Victor Duruy, Henri Martin, Charles Blanc, Ernest Legouvé, Henri de Bornier, Victorien Sardou,  etc., me l’avaient proposé, mais que je n’ai jamais éprouvé, en rien, le moindre mouvement d’ambition, qu’en réalité je n’avais pas le temps, que je ne pourrais jamais faire une seule visite, que je préférais travailler, il ne l’admettait qu’après plusieurs minutes de réflexion sur mes travaux perpétuels.

Dans l’article dont je parlais tout à l’heure, le juge de paix de Montigny raconte que le préfet de la Haute-Marne, inspectant l’école avec les principaux édiles, fut tout surpris de voir un petit gamin frisé lever la main à chacune des questions posées, pour y répondre instantanément. Je ne m’en souviens guère, car cela me paraissait tout naturel, mais je me souviens fort bien d’avoir reçu un beau cornet de dragées que je rapportai à la maison sans en avoir goûté une seule.

C’était en 1848, et ce fut la date de mon premier voyage, dont je me souviens comme d’hier. Mais n’anticipons pas.

Je disais donc que l’hérédité intellectuelle ne me paraît pas démontrée du tout, et me semble contraire aux faits d’observation. Mon frère et mes deux sœurs ne ressemblent intellectuellement ni à nos parents ni à moi, et ont de tout autres aptitudes que les miennes. Mes goûts astronomiques datent de toujours, et ni mon père, ni ma mère, ni aucun de mes ancêtres n’ont jamais manifesté aucune tendance vers l’étude des sciences ou de la philosophie[2]. Je questionnais sans cesse, pour n’obtenir, d’ailleurs, que des réponses insuffisantes. L’une des premières questions qui m’ont intrigué était de savoir sur quoi la Terre repose et, si elle ne repose sur rien, pourquoi elle ne tombe pas. Il serait impossible de trouver dans aucun de mes ancêtres un état d’esprit analogue. Mes

Maison natale de l’auteur.

parents, d’ailleurs, se sont toujours montrés opposés à l’indépendance de mon caractère, à mes rêves scientifiques et philosophiques, à mon dédain des situations officielles, à mon désintéressement de la fortune. Comme parents soucieux de l’avenir de leurs enfants, ils raisonnaient juste et pratiquement. Mais la

question n’est pas là. Pas de ressemblance entre nos âmes : voilà le fait.

J’ai eu l’occasion de m’entretenir dernièrement avec un père de famille qui à cinq enfants : trois garçons et deux filles. Il les observe avec le plus constant intérêt depuis leur naissance et a constaté qu’ils diffèrent tous, radicalement et complètement, les uns des autres, par leur caractère et par leurs aptitudes. Aucune similitude d’aucun genre. Il est absolument impossible d’expliquer ces différences par l’hérédité. Mêmes parents, mêmes ancêtres, même milieu, même éducation, et pourtant différence absolue de chaque âme. (Ce père de famille est l’un de mes beaux-frères. Je pourrais en citer cent autres).

Si l’hérédité intellectuelle ne me paraît pas du tout démontrée[3], il n’en est pas de même de l’hérédité physique, qui est incontestable. Des parents sains et robustes donnent un cerveau sain et bien constitué, et placent évidemment en d’excellentes conditions physiologiques. C’est encore là, me semble-t-il, le meilleur héritage : une bonne santé vaut mieux qu’une grande fortune.

Le lieu de ma naissance peut n’avoir pas été sans influence sur mes goûts. Ce lieu est privilégié au point de vue des vastes contemplations. Situé à 435 mètres d’altitude, aux limites du plateau de Langres, Montigny domine, au sein d’un air pur et vivifiant, les vastes plaines du fertile Bassigny. La vue s’étend jusqu’aux Vosges, jusqu’aux Alpes même, car le Mont-Blanc y est parfois visible, à la distance de 261 kilomètres. Cette visibilité, à une pareille distance, est l’une des plus exceptionnelles sur la Terre entière. On aperçoit également le géant des Alpes, de Clefmont, au nord de Montigny, à 272 kilomètres de la haute cime, et à 478 mètres d’altitude, ainsi que de Langres, dont l’altitude est de 475 mètres et la distance de 249 kilomètres. Le château de Montigny domine l’altitude de la Meuse de plus de cent mètres.

La maison dans laquelle je suis né est une modeste demeure, formée d’un rez-de-chaussée et d’un étage, orientée au levant. Des fenêtres de l’étage, où j’avais l’habitude de faire mes devoirs à la suite des classes, la vue s’étend sur la plaine de la Meuse, qui coule comme un humble ruisseau vers Bourmont, Neuf-château et la Lorraine. Cette maison, sur laquelle le conseil municipal a posé, en 1891, une plaque commémorative de ma naissance, en me faisant l’honneur de donner mon nom à la rue qui commence là, domine une petite place, sur le penchant de la colline couronnée autrefois par le château. Dans mon enfance, un sentier partant de notre jardin conduisait au sommet de la montagne, d’où la vue est légendaire, comme celle du château de Clefmont, son voisin, et des anciens remparts de Bourmont. Ces vues panoramiques immenses, presque sans bornes, rivalisent avec celle des remparts de Langres. Combien de fois ne me suis-je pas assis au bord de ce promontoire avancé, m’isolant des conversations banales, perdu dans la contemplation de l’immensité !

  1. À l’époque de ma naissance, mon père et ma mère tenaient un petit commerce de draperie, de mercerie, d’objets usuels, mais pendant son enfance et sa jeunesse, mon père n’avait pas quitté les champs : son père était cultivateur, et le père de ma mère était vigneron. Comme curiosité, voici la liste de mes ancêtres paternels depuis l’époque où des registres communaux ont été tenus (sous Louis xiii) :

    Ascendance paternelle :

    Père : Étienne-Jules Flammarion, né en 1810, mort en 1891.

    Aïeul Jean-Isidore, né en 1777, mort en 1854.

    Aïeule : Joséphine Chemin (1784-1854).

    Bisaïeul : Jean-Noël Flammarion, 1748-1806.

    4e ascendant : Jean, né en 1730.

    5e — Claude, né en 1707.

    6e — Estienne, né en 1682.

    7e — Claude, né en 1654.

    8e — Mathieu, né en 1619.

    Tous agriculteurs sur le territoire de Montigny ou de la commune voisine, Récourt. Au temps d’Henri iv, mort en 1610, mon 9e ascendant habitait cette commune.

    Ascendance maternelle :

    Mère : Françoise Lomon (1819-1905).

    Aïeul : Nicolas Lomon, vigneron et meunier (1791-1873).

    Aïeule : Marguerite Lomon (1788-1877).

    Bisaïeul : François Lomon, propriétaire (1761-1830).

    Bisaïeule : Françoise Aubert (1745-1844).

    Trisaïeul : Joseph Lomon, greffier de la haute justice et seigneurie d’Illoud (xviiie siècle).

    Tous propriétaires sur le territoire d’Illoud, près Bourmont, à 24 kilomètres au nord de Montigny.

  2. Un ami m’a fait don d’un petit livre : « Essais poétiques, par Isidore Flamarion, artiste du second théâtre français, Paris, 1823. » C’est un recueil fort intéressant. J’ai en vain cherché quelque indice pouvant faire supposer un lien de parenté quelconque entre cet auteur et ma famille. Cependant, son origine doit être Montigny, car tous les Flammarion dont on a pu retrouver les ascendants remontent au même pays. Quelquefois, une élision, facile à expliquer dans les signatures anciennes, à fait supprimer un m, comme dans le cas de l’auteur précédent et de mon cousin regretté le docteur Alfred Flamarion, membre du Conseil général, décédé à Nogent il y a quelques années, et dont le grand-père faisait cette suppression, dès lors restée dans cette branche, au grand regret du docteur qui voulait la réparer, comme il l’a écrit, mais qui, n’ayant pas de fils, s’en est abstenu.

    À propos du nom de Flammarion, Lorédan Larchey, dans son Dictionnaire des noms propres, lui donne pour étymologie gallo-romaine : « qui apporte la lumière ». Pour ma part, je serais fier de mériter cette étymologie. On a quelquefois imaginé une origine tout à fait astronomique : Flamma-Orion, Flamma-orionis. Mais il y a ici pure fantaisie.

    Au dix-septième siècle, on latinisait tout. Ainsi, Montigny s’écrivait Mons Ignis, Montis igneri, montagne de feu. Des signaux de feu, dont parle Jules César, ont pu, en effet, être transmis par ces hauteurs. Mais la terminaison gny signifie simplement

    localité. J’ajouterai encore, à propos de ce nom de Flammarion, que

    l’on a pensé, dit et écrit que j’avais choisi là un très heureux pseudonyme littéraire. On voit qu’il n’en est rien : ce nom est celui de mon père.

  3. Quelques exemples historiques entre mille : Marguerite de Bourgogne était petite-fille de Saint Louis ; le sage astronome Ulugh-Beg était petit-fils du monstre Tamerlan ; Képler était fils d’un aubergiste ; Shakespeare fils d’un boucher ; Laplace avait pour père un pauvre paysan ; etc… Démosthène était fils d’un forgeron, Virgile d’un boulanger, Horace d’un affranchi, Molière d’un tapissier.