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UNE SECONDE MÈRE.

la femme du garde, vous le savez bien, est la belle-mère de Jenny. Rend-elle sa belle-fille malheureuse ? ne la soigne-t-elle pas avec la même tendresse que sa propre fille, la petite Laurette ?

Mme de Hautmanoir.

C’est ma foi vrai. Elle a l’air d’aimer autant l’une que l’autre et ne faire aucune différence entre elles deux.

M. le Curé.

Jenny ignore même que la femme Buisson n’est pas sa mère. Peut-être l’ignorera-t-elle toujours… sans doute, pendant de longues années, tout au moins.

Mme de Hautmanoir s’enfonce dans son fauteuil et reste un instant plongée dans ses réflexions. Elle a grande confiance dans le jugement de M. le Curé qui est à la fois un homme de bon sens et un saint. Elle sent bien qu’il a raison, au fond, et finit par murmurer : « Oui, mais voilà, il s’agit de choisir, comme vous le dites, et de bien choisir, c’est la grande affaire. »

M. le Curé, la regardant d’un air fin.

Eh ! mon Dieu ! madame la Baronne, ce n’est