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UNE SECONDE MÈRE.

prise d’entendre, à l’orgue, une musique céleste ! Malgré eux, ils se retournent et reconnaissent, assise à l’harmonium, Mlle de Saint-Rambert, au lieu du vieil aveugle Lucas, l’organiste et le chantre ordinaire. Il ne connaît pas grand’chose à la musique, le pauvre Lucas, l’ayant apprise tout seul, pour se distraire, tandis que Mlle Solange joue de l’orgue à merveille. Après l’élévation, elle chanta d’une voix pure et avec une expression touchante un O Salutaris qui émut toute l’assistance.

À la sortie de l’église, M. de Brides, Mme de Hautmanoir, suivis des deux enfants, s’approchèrent de la famille de Saint-Rambert.

M. de Brides.

Bonjour, Mademoiselle, qu’est-ce qui nous a valu, aujourd’hui, le bonheur de vous entendre ? Jamais notre église n’a été favorisée d’une aussi belle musique.

Mlle de Saint-Rambert, avec simplicité.

Oh ! Monsieur, vous êtes trop indulgent. Il fallait bien venir en aide à ce bon M. le Curé qui ne savait où donner de la tête lorsque, hier, le pauvre Lucas avait envoyé dire au presbytère