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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

du temps de reste pour se sauver ; et, à moins qu’il ne soit un imbécile, il doit être loin déjà ; et alors comment trouver ses traces, à l’aide de quel moyen le découvrir… à moins que vous ne puissiez constater l’identité de l’argent, de la montre, de la chaîne, et de tout ce que la victime avait sur elle ?

Dunbar secoua la tête.

— Je ne sais pas même s’il avait une montre et une chaîne, dit-il ; — je l’ai rencontré ce matin seulement ; je n’ai aucune idée de l’argent qu’il pouvait avoir sur lui.

— Vous plairait-il de voir le médecin, monsieur, M. Cricklewood ?

— Oui… non… Vous m’avez dit tout ce qu’il était nécessaire de savoir, je suppose ?

— Oui, monsieur.

— Je vais me coucher. Tout ceci m’a mis hors de moi. Attendez ; est-ce bien constaté que l’homme assassiné est la personne qui m’a accompagné ici aujourd’hui ?

— Oh ! oui, monsieur. Il n’y a pas le moindre doute. L’un des valets de la maison est allé aux Armes du Forestier par pure curiosité, pour ainsi dire, et il a aussitôt reconnu la victime pour le gentleman avec lequel vous êtes arrivé ici bras dessus bras dessous, à quatre heures du soir.

Dunbar se retira dans l’appartement qui lui avait été préparé. C’était une belle chambre spacieuse, la meilleure de l’hôtel, et l’un des garçons fut mis à la disposition du riche voyageur.

— Comme vous êtes accoutumé à avoir votre valet de chambre, vous trouveriez désagréable de faire votre toilette tout seul, monsieur, — avait dit le maître d’hôtel, — je vais donc vous envoyer Henry.

Cet Henry, qui était un garçon intelligent et de bonne mine, défit le portemanteau de Dunbar, ouvrit son