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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

CHAPITRE XI

L’enquête.

L’enquête du coroner, qui avait été fixée pour midi ce jour-là, fut retardée jusqu’à trois heures de l’après-midi sur la demande pressante de Dunbar.

Quand donc a-t-on refusé la demande pressante d’un millionnaire ?

Le coroner, qui était un petit homme remuant, accéda très-volontiers aux désirs de Dunbar.

— Je suis étranger en Angleterre, — dit l’Anglo-Indien ; — jamais de ma vie je n’ai assisté à une enquête. L’homme assassiné avait des relations avec moi. On l’a vu pour la dernière fois en ma compagnie. Il est absolument nécessaire que j’aie un conseiller légal pour s’occuper, dans mon intérêt, de ce qu’il y aura à faire. Qui sait quels soupçons peuvent s’élever contre mon nom et mon honneur ?

Le banquier faisait cette remarque en présence de quatre ou cinq des jurés, du coroner et de M. Cricklewoodde médecin, qui avait été mandé pour examiner le cadavre de l’homme qu’on supposait avoir été assassiné. Chacun de ces gentlemen protesta à haute voix et avec indignation contre l’idée de la simple possibilité qu’un soupçon, ou l’ombre d’un soupçon, pût s’attacher à un homme comme Dunbar.

Ils ne savaient évidemment rien sur son compte, si ce n’est qu’il était Henry Dunbar, chef de la riche maison de banque Dunbar, Dunbar et Balderby, et qu’il était millionnaire.