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HENRY DUNBAR

— J’en suis bien aise, j’en suis bien aise, — murmura-t-il, — je serai seul pour recevoir Henry Dunbar.

La chambre à coucher dans laquelle se trouvait le malade ouvrait sur un petit salon. Le sac de voyage et le portemanteau de Sampson avaient été déposés dans ce salon.

Joseph fouilla les poches des habits qu’on avait enlevés à son frère.

Celles du gilet contenaient quelque menue monnaie, et plusieurs clefs attachées ensemble, et dans celle de devant du vieux pardessus se trouvait un agenda dont la couverture en cuir était presque usée.

Joseph emporta ces objets dans le salon, ferma la porte qui séparait les deux appartements, et demanda ensuite de la lumière.

La servante qui apporta des bougies lui demanda s’il avait dîné.

— Oui, — dit-il. — J’ai dîné il y a cinq heures. Apportez-moi de l’eau-de-vie.

La jeune fille monta un petit carafon de spiritueux et un verre, qu’elle déposa sur une table, puis elle se retira. Aussitôt qu’elle fut sortie, Joseph ferma la porte à clef.

— Je ne veux pas d’intrus, — murmura-t-il ; — ces gens de province sont toujours curieux.

Il s’assit devant la table, se versa un verre de brandy, le but, et rapprocha de lui une des bougies.

Il avait mis l’argent, les clefs et l’agenda dans une de ses poches. Il tira d’abord l’agenda et l’examina. Il renfermait cinq billets de la Banque d’Angleterre, de cinq livres chacun, et une lettre.

La lettre était adressée à Henry Dunbar, et portait le cachet officiel de la maison de banque. Le nom de Stephen Balderby était écrit au bas de l’enveloppe dans le coin à gauche.

— Tiens ! tiens ! — murmura Joseph, — ceci est la