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PART. I. — TEXTES DE L’ANCIEN TESTAMENT. — LIVRE D’ENOCH.

2. L’eau s’écoulait vers la montagne, du côté de sa partie occidentale ; au-dessous s’élevait une autre montagne.

3. Et au pied de cette montagne une vallée étroite, et au milieu d’autres vallées profondes et desséchées vers l’extrémité de ces trois montagnes. Or, toutes ces vallées, qui étaient profondes, mais étroites, se composaient d’un immense rocher, sur lequel un arbre était planté. Et dans mon étonnement j’admirai le rocher et les vallées.

CHAPITRE XXVI.

1. Alors je m’écriai : Que signifie cette terre bénie, ces arbres élevés, et cette vallée maudite qui les sépare ?

2. Et Uriel[1], un des saints anges qui étaient avec moi, me répondit : Cette vallée est maudite d’une malédiction éternelle. C’est ici que seront rassemblés tous ceux qui se servent de leurs langues pour blasphémer Dieu, qui ouvrent la bouche pour maudire sa gloire. C’est ici qu’ils seront rassemblés, c’est ici que sera leur demeure.

3. Dans le jour suprême du jugement, il sera fait d’eux un grand exemple de justice aux yeux de tous les saints ; car ceux-ci obtiendront grâce devant Dieu, et le béniront tous les jours de leur vie, comme leur Seigneur et leur Roi.

4. Et ils le célébreront dans ce jour redoutable du jugement, à cause de la clémence qu’il aura fait éclater sur eux. Alors je me tournai naturellement vers Dieu, et je louai son nom, sa grandeur et sa gloire.

CHAPITRE XXVII.

1. De là je me dirigeai du côté de l’orient, vers une montagne qui s’élève au milieu du désert, et dont je ne pus apercevoir que la superficie.

2. Elle était couverte d’arbres issus de la semence dont on a parlé, et une eau en descendait.

3. De là une cataracte, composée en apparence de plusieurs autres, s’échappait à l’occident et à l’orient. D’un côté s’élevaient des arbres, de l’autre on voyait de l’eau et de la rosée.

CHAPITRE XXVIII[2].

1. Alors je m’avançai vers un autre endroit du désert, vers l’orient de la montagne, de laquelle je m’étais approché[3].

2. Là j’aperçus des arbres de choix, ceux-là surtout qui produisent les aromates aux suaves odeurs, l’encens, la myrrhe, tous arbres distincts les uns des autres.

3. Et il y avait encore en ce lieu, dominant tous ces arbres, une élévation vers l’orient, qui n’était pas éloignée.

CHAPITRE XXIX.

1. Je vis encore un autre endroit, avec des vallées où s’écoulaient des eaux qui ne tarissaient jamais[4].

2. Je vis un arbre magnifique qui, pour l’odeur, égalait le Lentisque[5].

3. Et sur les flancs de cette vallée j’aperçus le cinnamome au délicieux parfum. Et je m’avançai vers l’orient.


CHAPITRE XXX.

1. Alors j’aperçus une autre montagne, remplie d’arbres, d’où s’échappait une eau semblable au neketra. Son nom était Sarira et Calbanen. Et sur cette montagne j’en vis une autre sur laquelle s’élevaient les arbres d’aloës.

2. Ces arbres étaient chargés comme des amandiers et gros, et le fruit qu’ils produisaient surpassait tout parfum.

CHAPITRE XXXI.

1. Après cela, je me tournai du côté du nord et je me mis à en considérer les entrées par-dessus les montagnes et j’aperçus sept montagnes couvertes de spic fin, d’arbres odoriférants, de cannelliers et de papyrus.

2. Puis je laissai derrière moi les sommets de ces montagnes et m’avançant vers l’orient, je passai la mer Erythrée. Et quand je l’eus dépassée, je tournai mes pas vers l’ange Zatael, et je parvins au jardin de Justice. Là je vis entre autres, plusieurs arbres élevés, couverts de fleurs.

3. Leurs parfums étaient délicieux, leurs formes variées et élégantes. Il y avait là aussi l’arbre de la science, dont les fruits illuminent l’intelligence de celui qui s’en nourrit.

4. Il était semblable au tamarin, et ses fruits, d’une beauté remarquable, à des grappes de raisins ; son parfum embaumait les

    de Kidron ou de Josaphat.
    On peut d’ailleurs consulter à cet égard quelques publications récentes et importantes qui décrivent minutieusement la capitale de la Palestine et ses environs :
    Robinson et Smith : Biblical Researches in Palestine, Londres 1841. 3 vol. 8°; Boston, 1842, 3 vol. 8. Fergusson, Essay on the topography of Jeru salem. — Thrapp, Ancient Jerusalem, a new investigation into history, topography and plan of the city and environs, Cambridge 1855.

  1. Au lieu d’Uriel, M. Silvestre de Sacy pense qu’il faut lire Sara-Kiel, comme dans le chapitre XX ; au moyen de cette correction, les noms des cinq anges nommés dans le chapitre xx se retrouvent dans les chapitres suivants dans le même ordre, et l’on aperçoit entre le chapitre xx et ceux qui le suivent un lien qui paraissait manquer.
  2. L’interprétation de ce chapitre présente de grandes difficultés ; le texte éthiopien est fort obscur.
  3. Il est à croire qu’il s’agit ici du mont Sinai. Hoffmann, t. I, p. 274, donne à l’appui de cette opinion des considérations géographiques.
  4. On peut conjecturer qu’il s’agit ici des environs du Sinaï. D’après Burckhardt, la vallée supérieure est pleine de sources et de cours d’eau.
  5. Le texte éthiopien porte Zaçakinon, terme que Laurence suivi par d’autres a transcrit comme le nom éthiopien de l’arbre. Il n’a pas fait attention que la première syllabe Za est une particule qui devient souvent préposition et indique ainsi le génitif, comme Zadawit, de David, voyez la gramm. Ethiop. de G. Otto, p. 76 et p. 84. Reste donc Cakinon. C’est precisément le terme grec axivos, lentisque,