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TOMBOUCTOU LA MYSTÉRIEUSE

puscule, l’hyène se glissait Jusque devant nos maisons et enlevait nos enfants.

« Alors les Français sont venus et ont cassé Ségou et les Toucouleurs. Avec eux la joie a reparu parmi nous. La paix règne partout. Celui qui fait le mal est certain d’être puni par vous. On peut cultiver les champs, car on est assuré que la moisson ne sera pas volée. Chacun circule au loin et sans crainte. Un gamin, s’il sait son chemin, peut aller seul sur les routes. Les marchands couchent en pleine brousse, loin de tout secours. La sécurité est complète. Tandis qu’autrefois, on n’osait même pas s’aventurer hors la ville : rencontrait-on plus fort que soi, il vous empoignait et vous emmenait comme esclave. De même un village faible était à la merci d’un village puissant. Aujourd’hui tout le monde est égal et heureux. L’un ne peut faire tort à l’autre, fût-ce d’un coquillage.

« C’est aux blancs que nous devons tout cela. Demandes-tu encore si nous sommes contents de leur présence, et pourquoi nous nous en réjouissons ? Comprends-tu maintenant que le pays se soit facilement soumis à vous et reste tranquille ? »