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VI

LES FONDATEURS DE DIENNÉ

En venant de la côte, l’Européen a successivement traversé des peuples déjà connus de l’ethnographe. Ce sont les races nègres aborigènes de l’occident africain : Gerères, Ouolofs, Khassonkès, Soussous, Bambaras, etc. Confusément mêlés, plus ou moins lippus, crépus et écrasés de nez, plus ou moins barbares, qu’importe !

À Dienné, pour la première fois, le voyageur se trouve en face d’une nouvelle unité ethnographique : les Songhoïs, et non Sonrhaïs, ainsi que disent parfois les Européens ; le mot, défiguré de la sorte, n’est pas compris de l’indigène.

Il y a quarante ans encore, leur nom ne nous était parvenu qu’une seule fois depuis que le monde se préoccupe de l’Afrique intérieure. Seul de tous les géographes anciens, arabes ou autres, Léon l’Africain le prononce. Il consacre à ceux qui le portent un passage unique de… deux lignes. Depuis, Barth, le grand voyageur allemand, en a parlé, et plus longuement. Mais ses dires pèchent par l’erreur de leur base : ne compte-t-il pas les Songhoïs parmi les aborigènes du Soudan occidental ?