Page:Dubois - Tombouctou la mystérieuse, 1897.djvu/292

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
276
TOMBOUCTOU LA MYSTÉRIEUSE

pareil régime dut produire à la longue. Molestés, les étrangers s’aventurèrent en nombre de plus en plus restreint. Lassée de vivre dans des alarmes continues et de subir des vexations dont elle ne voyait pas la fin, la population émigra. Les étrangers qui s’étaient fixés dans la ville retournèrent dans leur pays natal. Les indigènes qui avaient de la famille dans les pays voisins allèrent la rejoindre. Leurs demeures inoccupées

TOMBOUCTOU : UN CARREFOUR.


se lézardèrent. Aucun nouvel habitant ne se présentant, des écroulements et des brèches se produisirent : de là les îlots de ruines, si inattendues, si inexpliquées, si impressionnantes au moment de l’arrivée.

Les plus pauvres et les plus riches, principalement, restèrent fidèles à la cité. Les premiers, habitant des cases en paille, et ne possédant rien, n’avaient rien à perdre au contact des Touaregs. Les seconds, de gros négociants, pouvaient, grâce à leur fortune, supporter plus allègrement les vexations et,