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LA CONQUÊTE FRANÇAISE

veulent pas faire la paix seront responsables, au jour du jugement dernier, de ceux qui vont être tués.

— Nous ferons ce que tu conseilleras.

— Je ne suis pas le seul marabout à Tombouctou, objecte encore Kouati. Interrogez mes frères.

— Ce que Mohaman Kouati dit est la vérité, opinèrent ceux-ci.

— C’est bien, conclut Kouati, je vais donc demander la paix aux Français.

Et il se rendit auprès des chalands avec Alfa Saïdou qui l’avait accompagné à Kabara, et dit au commandant : « Nous demandons la paix. Nous accepterons et ferons tout ce que tu voudras. Nous sommes désormais avec vous. »

« J’ai grande joie de cette décision, leur déclara M. Boiteux ; nous n’aimons pas à faire la guerre. C’est la paix que nous aimons. Ainsi à Dienné les Toucouleurs qui étaient dans la ville ont tiré les premiers. Sans cela nous n’aurions pas tiré sur Dienné. Vous n’avez donc rien à craindre dorénavant. Signez le traité par lequel vous reconnaissez les Français comme maîtres de la ville, et de mon côté je vous signerai un traité qui vous donnera la protection de la France. »

Le lendemain les deux traités ayant été échangés en présence des autorités, des notables et des marabouts, ceux-ci demandèrent aussitôt au commandant d’entrer dans la ville et de l’occuper, lui exposant leur crainte des représailles touaregs, et l’assurant que désormais il pouvait en toutes choses compter sur eux. Très loyalement ils l’informèrent de la prise d’armes des intransigeants et prirent l’engagement de les surveiller, ainsi que de le tenir au courant de tout ce qui se passerait au dedans comme au dehors.

Le commandant se fit indiquer le point le plus élevé de la ville et y choisit une maison assez vaste. L’un des canons fut hissé sur la terrasse, et les murs de clôture mis en état de défense sommaire. Ce fortin improvisé était au nord de la ville,