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TOMBOUCTOU LA MYSTÉRIEUSE

Niger est plus émerveillant que celui de la vallée du Nil. Tandis que ce dernier, coulant encaissé entre deux chaînes de montagnes, ne porte la fertilité qu’à quelques centaines ou milliers de mètres de ses rives, le Niger, grâce à ses immenses plaines basses, dispense ses bienfaits sur une largeur de plus de cent kilomètres — et sans que l’homme vienne l’aider en rien !

Dès lors, Tombouctou, son passé prestigieux et son commerce vanté se trouvent expliqués, puisqu’elle est située au seuil d’une autre Égypte, aussi favorisée par la nature, mais beaucoup plus vaste, dont le seul désavantage est de n’avoir pas été développée par quatre ou cinq mille ans de civilisation et de n’être pas aux portes de l’Europe, comme la vallée du Nil.

Le Niger prend sa source dans un massif montagneux qui s’étend du pays de Sulima, au nord, jusque dans le Kono au sud, et envoie ses ramifications vers l’extrême Kissi à l’est.

Contrairement à l’opinion accréditée, ce massif ne dépend pas, géologiquement parlant, du soulèvement rocheux du Fouta-Diallon qui passe pour le centre d’un vaste mouvement, étendant ses ramifications bien au delà des sources du Niger.

Tout au contraire, c’est le massif des sources du Niger ou Massif de Kouranko qui est le centre du soulèvement. Dans les pays de Negaya et de Kono les altitudes atteignent, en effet, 1,170 mètres (sources du Niger) et 1,500 mètres plus au sud, alors que l’altitude moyenne du plateau du Fouta-Diallon n’est que de 800 mètres environ.

Les sommets principaux du Massif de Kouranko sont, en partant du nord : le mont Bondi, le mont Ma, le mont Keiné, le mont Konko-Kouroua, les deux Kolas, les deux Soullous, le mont Kokonante (sources du Niger), le mont Darou, les aiguilles de Kinki, le Songoula, le Banka, le Fingui, le Sou-