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LA VALLÉE DU NIGER

sous du niveau moyen du Niger. Ils ne semblent pas seulement alimentés par leurs goulets, mais aussi par des infiltrations souterraines. Aux hautes eaux, paraît-il, on trouve entre la ligne des lacs et le Niger, l’eau à fleur de terre, en creusant simplement avec la main.

Ce chapelet de lacs constitue une série d’ingénieux réservoirs aux formidables masses d’eau chassées par le Niger et le Bani réunis : quand les inondations se sont retirées, ils renvoient par leurs goulets et par les canaux naturels, une partie de leurs eaux au grand fleuve. Dans ce deuxième delta nous trouvons les pays de : Guimbala, Farimanké, Aoussa-Kattaoual, Seno-Nrourkou, Fitouka et Soboundou-Samba.

Le troisième delta commence à El Oual’ Hadj et finit à Kabara, le port de Tombouctou. À El Oual’ Hadj, le Niger reprend son cours unique et le conservera désormais jusqu’à son embouchure. La zone d’irrigation est formée ici : sur la rive gauche, par les nombreux canaux naturels qui relient les lacs Télé et Faguibine au fleuve et dont le principal porte le nom de marigot de Goundam ; sur la rive droite, par les marigots de Gouaki et de Kouna, ainsi que par une nouvelle série de lacs dont est piqué tout le nord-ouest de la boucle. Malheureusement on ne les connaît guère que de nom. D’après les derniers renseignements ils seraient au nombre de vingt-trois, parmi lesquels les lacs de Kangara, Dinéguira, Doumba, Labou, Hongouta, de Fatta, Tahetent, Tibouraguine, Dô, Gakoré, Tenguerel, Titoulaouine, Aguébada, Garo, Haribongo, Kherba, Tibouraghine, Dadji, Fankouré et Marmar. Ce delta comprend : le Kissou, le Killi, le Saramayo, l’Aribinda et le Gourma.

S’étant ainsi attardé en lointaines et multiples dilapidations, en largesses grandes et petites, le Niger et ses hautes eaux n’arrivent qu’en janvier à la hauteur de Tombouctou.