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Séparation d’avec le mal.

Dieu ; mais comme le mal est possible partout où l’u­nité est envisagée en elle-même, de manière à constituer une autorité décisive, dès que le mal entre, l’obligation d’unité lie au mal, parce que l’unité où le mal se trouve ne doit pas être rompue. Nous avons de ceci un exemple flagrant dans le papisme. L’unité de l’église est le grand fondement du raisonnement papiste, et cette unité a servi de prétexte pour retenir le monde, nous pouvons le dire, dans toutes les énormités qu’on s’est plu à sanc­tionner ; elle s’est prévalue du nom du christianisme,—une autorité pour lier les âmes au mal, jusqu’à ce que son nom même devînt ignominie pour la conscience naturelle de l’homme. La base de l’unité peut donc se trouver, en quelque mesure, dans le latitudinarisme qui découle de l’absence de principes ; ou dans l’étroi­tesse d’une secte, formée sur une idée ; ou bien, en­visagée en elle-même, elle peut reposer sur la prétention d’être l’église de Dieu et ainsi, en principe, favoriser autant d’indifférence à l’égard du mal qu’il conviendra au corps ou à ses gouverneurs d’en tolérer, ou que Satan aura le pouvoir de leur en faire accepter.

Si donc le nom d’unité est si puissant en lui-même, et en vertu des bénédictions aussi que Dieu lui-même y a rattachées, il nous importe de bien comprendre quelle est l’unité que Dieu reconnaît réellement. C’est ce que je me propose d’examiner, reconnaissant que le désir de cette unité est une bonne chose, et que plusieurs des tentatives faites pour y arriver renferment des élé­ments de piété, alors même que les moyens employés n’apportent pas dans l’esprit la conviction qu’ils sont de Dieu.

Personne ne niera qu’il faut que Dieu lui-même soit