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vives, le médecin et le pasteur, qui, par leur contact habituel avec les paysans, me les révéleront d’autant mieux.

Je me suis acheminé d’abord chez le médecin, le docteur Winther. Il est fort spirituel et parle assez bien français. Il a beaucoup voyagé. Il connaît l’Espagne et l’Amérique. Il me fournit avec complaisance tous les renseignements que je souhaite. Il occupe, près du village de Svindinge, une demeure dont les attenances lui permettent d’avoir des chevaux et des vaches.

Château de Glorup. — Dessin de Thérond.

Le pasteur, M. Biering, est veuf depuis quelques années. Je l’ai trouvé à table avec son père octogénaire, et ses sept enfants. M. Biering est un prêtre du plus haut mérite. Nous avons causé de beaucoup de choses. Il m’a appris les merveilles de l’instruction en Danemark. Indépendamment des gymnases où les petits Scandinaves entrent à dix ans pour en sortir à dix-huit, et qui sont les vestibules provinciaux de l’université de Copenhague, il y a des écoles dans tous les villages. Les fils et les filles des paysans sont obligés de les fréquenter. « Alors, ai-je dit au pasteur, tous les Danois savent lire et écrire. — Oui, m’a-t-il répondu, et presque sans aucune exception. De plus, ils savent la géographie, le calcul, l’histoire, surtout l’histoire nationale. »

Château de Rigaard. — Dessin de Thérond.

J’ai désiré voir l’école de Svindinge. Le pasteur, qui en a la surveillance, m’y a mené aussitôt. Nous avons pénétré dans les deux classes, l’une composée des enfants